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La Vénus d'Ille

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La Vénus d'Ille
MÉRIMÉE, Prosper
Par Lissia Bélanger


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Nouvelles
Courant : Fantastique
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Lissia Bélanger
Date du dépôt : Automne 2005


Oeuvre à l’étude

Cette séquence didactique s’adresse aux élèves du collégial qui suivent le cours de français de l’ensemble 1, c’est-à-dire le cours sur la littérature française des origines à 1850. Elle a pour but d’encadrer l’étude de la nouvelle La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée publiée en 1837. À la suite de cette séquence didactique, les élèves devraient être en mesure d’écrire une analyse d’un extrait de cette nouvelle.

Problème de lecture

Même si La Vénus d’Ille est accessible à un lecteur débutant, il n’en demeure pas moins que ce texte pose un problème de lecture à l’élève : celui de comprendre le genre fantastique et donc, de saisir ce qui se passe dans La Vénus d’Ille. Il faut que l’élève apprenne que la littérature fantastique n’implique ni une interprétation purement rationnelle ni une interprétation essentiellement surnaturelle des événements. Pour ce faire, nous l’accompagnons dans son apprentissage avec différents exercices se déroulant avant, pendant et après la lecture. Au terme de la séquence didactique, laquelle s’étend sur sept cours de 100 minutes, l’élève devrait être en mesure de comprendre la beauté de cette œuvre et les raisons pour lesquelles elle est étudiée dans un cours de littérature fantastique.

Avant la lecture

Nous consacrons une période de 100 minutes à la préparation à la lecture afin que l’élève sache sur quoi porter son attention durant la lecture et pour qu’il ait une certaine impression de familiarité avec le texte. Avant de le laisser lire l’œuvre, nous allons aborder ce qu’est le genre fantastique à l’aide du paratexte et de la lecture d’extraits représentatifs de ce courant. Pour étudier le paratexte, nous lui donnons un questionnaire auquel il doit répondre en devoir. L’exercice est ensuite retravaillé en classe pendant une période de 50 minutes. Il est bon pour l’élève de savoir que le paratexte (le titre, le nom de l’auteur et la quatrième de couverture, etc.) peut lui fournir des indices sur la compréhension de l’œuvre et qu’il faut donc y être attentif. Le questionnaire permet à l’élève de donner ses définitions de la mythologie, du réalisme, du fantastique et de la nouvelle. Ainsi, la réflexion de l’élève s’appuie sur ses connaissances antérieures, lesquelles pourront être modifiées et enrichies grâce à ce qui est vu en classe. Les nouvelles connaissances acquises deviennent plus significatives pour l’élève. L’étude du paratexte de La Vénus d’Ille permet d’aborder ce qu’est le fantastique et, donc, de montrer à l’élève sur quoi il doit porter son attention durant sa lecture. Elle permet aussi de partir de ce qu’il sait déjà, donc de sa culture première, et de se diriger vers une culture seconde à l’aide des informations vues en classe.

La deuxième activité à faire avant la lecture du texte est l’étude d’extraits de nouvelles fantastiques afin que l’élève comprenne de plus en plus ce qu’est le genre. Par ces lectures, il s’agit d’aider l’élève à saisir les caractéristiques du fantastique et de les appliquer à sa compréhension de La Vénus d’Ille. Nous lui donnons à lire « Le Horla » de Guy de Maupassant et Double Assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe. Nous pouvons donc confirmer en classe que le fantastique est une zone entre l’étrange et le merveilleux et qu’aucune solution n’est donnée quant à son interprétation. Après avoir lu la nouvelle « Le Horla », le lecteur ne sait pas si l’incendie a été provoqué par une personne réelle qui s’appelle le Horla ou par le narrateur qui ne réalise pas que le Horla est en fait son double. La même ambiguïté se produit à la fin de la nouvelle Double Assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe. Le lecteur termine sa lecture en ne sachant pas si c’est un singe ou un phénomène inexpliqué qui est l’auteur du meurtre. Par ce deuxième exercice réalisé avant la lecture de La Vénus d’Ille, l’élève poursuit son apprentissage du fantastique et est mieux outillé pour aborder correctement la nouvelle de Mérimée. L’utilisation d’extraits de textes entraîne l’élève à faire des liens entre les œuvres.

Pendant la lecture

Nous allons accompagner l’élève dans sa lecture de la nouvelle en lui remettant une grille de lecture suggérant quelques composantes à observer. Durant une période de 100 minutes, nous allons regarder ce que l’élève a répondu. Par l’usage de cette grille, l’élève sait sur quoi porter son attention durant la lecture. Sa lecture est donc plus efficace et plus significative pour lui. Dans cette grille, nous demandons à l’élève de relever les indices de lieux et de temps ainsi que les caractéristiques physiques et psychologiques des différents personnages afin qu’il prenne conscience d’un certain réalisme de l’œuvre. Aussi, nous lui demandons de relever les passages qui lui semblent irréels. Grâce à la grille de lecture, il garde constamment à l’esprit qu’il est en train de lire une nouvelle fantastique dans laquelle l’étrange et le merveilleux apparaissent simultanément. Sa lecture est plus significative puisqu’il est accompagné d’un guide. La grille de lecture permet donc à l’élève de poursuivre son apprentissage du fantastique et de mieux comprendre La Vénus d’Ille.

La deuxième activité à réaliser durant la lecture est un débat. Dans le cas d’une classe d’environ quarante personnes, elle est séparée en quatre groupes d’une dizaine de personnes chacun. Pendant 50 minutes, deux groupes s’opposent au sujet des interprétations à faire concernant différents passages de la nouvelle. La première section représente un groupe de scientifiques qui expliquent les faits selon leur esprit rationnel, alors que la deuxième est constituée de gens superstitieux qui déchiffrent les événements de manière surnaturelle. Les deux autres groupes de la classe s’opposent durant la deuxième partie de 50 minutes du cours. Pour alimenter le débat, nous leur donnons les passages du texte à analyser. La connaissance du genre fantastique que nous souhaitons faire acquérir par l’élève passe par la pratique et c’est ce que nous comptons faire en proposant aux élèves de faire un débat. Au terme de cette activité, nous saurons mieux si l’élève comprend le concept de fantastique. Le débat est donc une épreuve formative.

La troisième activité à réaliser pendant la lecture est un pastiche. Cet atelier s’échelonne sur un cours de 100 minutes afin de donner aux élèves le temps nécessaire pour rédiger une nouvelle fin à La Vénus d’Ille. Nous leur donnons comme point de départ un moment tournant de la nouvelle dans lequel Alphonse se confie au narrateur à propos des événements dont il a été témoin. Cette scène permet à l’élève d’emprunter la voie qu’il désire : poursuivre le réalisme de l’oeuvre, continuer dans le fantastique, pousser davantage le surnaturel ou pencher vers le policier. Pour ce faire, il doit se mettre dans la peau de Mérimée et imiter l’un de ses styles. Nous pourrons donc évaluer de manière formative si l’élève a compris ce qu’est le genre fantastique soit le mélange de rationnel et de surnaturel et ce qui caractérise chacune de ces dimensions. Si nous réalisons que les élèves saisissent le fantastique, nous pouvons donc passer à l’évaluation sommative.

Après la lecture

Après la lecture, nous proposons aux élèves de rédiger une analyse de 700 mots répartie sur trois séances de 100 minutes dans laquelle ils étudient un extrait de la nouvelle. L’extrait choisi est celui dans lequel l’enquêteur rapporte la déposition de la femme de la victime. Elle y raconte en détail les événements du meurtre. L’étude de cet extrait permet donc à l’élève d’utiliser les connaissances qu’il a acquises durant l’entièreté de la séquence didactique concernant La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée. Il peut analyser les deux éléments du fantastique soit le rationnel et l’irrationnel. La description que donne Mlle de Puygarrig du meurtre fait surtout ressortir le côté fantastique de l’événement, mais cet extrait contient assez de détails afin de permettre d’expliquer de manière rationnelle l’assassinat d’Alphonse. Il revient donc à l’élève de relever les deux facettes du fantastique. De cette manière, il montre sa compréhension du fantastique et de l’œuvre de Mérimée. Il tente donc de montrer qu’il n’éprouve plus de problème de lecture en abordant La Vénus d’Ille.


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