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Et si c'était vrai...

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Et si c'était vrai...
LEVY, Marc
Par Marjorie Lemelin et Marie-Claude Tremblay


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Marjorie Lemelin et Marie-Claude Tremblay
Date du dépôt : Hiver 2004


Dans le cadre de notre production d’une séquence didactique, nous avons décidé de travailler le roman Et si c’était vrai… de Marc Levy. Nous avons choisi cette œuvre intégrale parce que nous avons jugé que ce genre de best-seller, malgré sa grande valeur pédagogique et didactique, était trop souvent balayé hors des salles de classe. Cette séquence est construite pour le cours de français de quatrième secondaire. Les propos de l’histoire sont adaptés à cette période de l’adolescence. Malgré le fait que ce roman s’adresse au grand public, il présente une difficulté de lecture en ce qui a trait à l’ironie dans le texte. Généralement, les élèves ont de la difficulté à accéder à ce deuxième niveau de lecture qui vise à les impliquer davantage, c’est-à-dire qui les fait réfléchir, s’interroger, remettre leurs idées en question, s’émouvoir, etc. De plus, nous croyons que le rôle de l’enseignant de français est d’amener les élèves à apprécier la lecture littéraire et de leur inculquer les stratégies nécessaires au plaisir de la lecture et à la liberté d’esprit. La séquence que nous proposons a pour objectif l’appropriation et l’interprétation du texte de Marc Levy par les élèves.

Notre séquence didactique est construite en trois phases : avant, pendant et après la lecture. Dans chacune de celles-ci, nous avons prévu une série d’activités utiles à la compréhension, à l’interprétation et à la résolution du problème de lecture dans l’œuvre choisie.

Avant la lecture

La première activité vise l’appropriation du concept de focalisation par les élèves. Ce travail en classe sera utile à l’interprétation de plusieurs passages à caractère ironique dans l’œuvre. À titre d’exemple, nous avons choisi de présenter un extrait du roman Le Chevalier inexistant d’Italo Calvino. Le quatrième chapitre de ce roman contient un passage où deux niveaux de focalisation se rejoignent. Il est accessible et facile à comparer avec d’autres textes narratifs. Nous avons choisi ce texte parce qu’il y a aussi un lien thématique à faire avec le roman de Marc Levy. En effet, nous y apprenons que le chevalier n'est en fait qu'une âme qui habite une armure.

L’ironie est un élément difficile à identifier et à saisir pour les élèves. La présence de plusieurs situations ironiques dans le roman de Marc Levy leur permettra de tester leur habileté à lire au-delà des mots pour accéder au sens. Nous prévoyons une initiation à l’ironie par l’étude de quelques exemples suivie d’une discussion en groupe. Nous amènerons d’abord les élèves à distinguer l’ironie dans des situations de la vie courante puis, progressivement, dans un texte littéraire. Par exemple, l’enseignant pourrait regarder par la fenêtre et, s’il pleut, dire aux élèves : « Quelle belle journée ensoleillée, n'est-ce pas ? » Il reconnaîtra avec eux la contradiction entre ses propos et la situation et fera remarquer l’ironie ainsi créée. Ensuite, pour faciliter l’apprentissage de la notion, il pourra leur demander de concevoir, en équipe, des phrases ironiques.

Afin d’introduire l’ironie de situation, nous présenterons le monologue d’Yvon Deschamps qui traite de l’adolescence. Finalement, avant de laisser les élèves commencer la lecture de l’œuvre, il sera nécessaire de la leur présenter et de la mettre en contexte.

Pendant la lecture

Il sera important que les élèves saisissent l’importance des consignes de lecture données. Ils devront constamment avoir à l’esprit qu’après chaque activité de lecture ils auront à compléter une section de leur journal de bord.

Le premier contact avec le texte se fera par la lecture à haute voix du premier chapitre et par un travail d’anticipation encadré par l’enseignant.

Pour aborder l’ironie de situation dans le roman, nous présenterons différentes situations ironiques présentes dans le premier chapitre. Par exemple, l’enseignant pourra relever les passages où Lauren parle à son chien et à ses objets. Après cela, une activité de distanciation suivra afin de faire le parallèle entre l’ironie de situation et l’ironie verbale qui a été vue avant la lecture.

Par la suite, les élèves liront le deuxième chapitre et ils compléteront leur journal. La tâche se poursuivra avec la lecture du troisième chapitre. Une discussion sera suivie d’une plénière pendant laquelle l’enseignant attirera l’attention des élèves sur les différents niveaux de focalisation des trois premiers chapitres.

Les élèves poursuivront le travail en lisant les chapitres quatre à six. Dans leur journal, ils devront répondre aux questions suivantes : « Crois-tu que la rencontre entre Lauren et Arthur est possible ? Pourquoi ? »

Après la lecture des chapitres sept à neuf inclusivement. Nous demanderons aux élèves de relever au moins trois passages ironiques et de répondre à cette question: « Pourquoi l’auteur a-t-il intégré ces passages dans son histoire ? »

Ensuite, les élèves liront les chapitres dix et onze. Cette fois, le journal de bord ne contiendra pas de question d’anticipation. Il sera basé principalement sur la focalisation dans les onze premiers chapitres. En classe, après un bref rappel du travail réalisé précédemment sur la focalisation dans les chapitres un à trois, les élèves, au sein de leur équipe, émettront des hypothèses à partir des questions suivantes : « Décris le mode de focalisation utilisé pas l’auteur depuis le début du roman. Y a-t-il des changements ? Quels effets a la focalisation sur la compréhension de l’histoire ? »

La septième activité s’amorcera par la lecture des chapitres douze et treize et sera complétée par l’écriture dans le journal. La huitième activité sera consacrée à la lecture des chapitres quatorze à seize qui terminent le roman. Une section sera ajoutée au journal afin que les élèves inscrivent leurs impressions sur le roman de Marc Levy.

Après la lecture

Lorsque la lecture sera terminée, les élèves compléteront une section dans le journal réservée au retour sur leur démarche. Ils se questionneront à propos de leurs anticipations. Se sont-elles avérées justes ? Qu’ont-elles apporté à leur lecture ?

Ensuite, par le biais de la focalisation, l’enseignant fera un retour sur l’ironie. Il s’agira de faire comprendre aux élèves que l’auteur a utilisé un mode de focalisation particulier afin de faire ressortir davantage les situations ironiques qui constituent la richesse du roman.

Toujours par le biais de la focalisation, nous montrerons aux élèves que le mode de focalisation choisi a aussi un impact sur la vraisemblance de l’histoire.

La dernière étape de la séquence didactique prendra la forme d’un exercice d’écriture. Les élèves devront inventer la suite de l’histoire en écrivant un chapitre supplémentaire. Pour assurer leur compréhension des notions travaillées pendant la lecture du roman et pour prouver qu’ils sont en mesure d’utiliser leurs nouvelles connaissances, ils les intégreront dans leur rédaction.

Conclusion

Dans ce type de séquence, l’encadrement des élèves est primordial. L’enseignant favorise le développement de l’autonomie des jeunes afin d’en faire de meilleurs lecteurs. De plus, toutes les activités proposées amènent des interactions entre les élèves. Le travail suggéré en intertextualité permet d’établir des liens qui favorisent la compréhension des notions présentées.

Le journal de lecture nous semble être un élément essentiel qui facilite la compréhension et la distanciation.

L’objectif poursuivi par une telle séquence didactique n’est pas d’en arriver à une seule bonne réponse avec les élèves, mais plutôt de les aider à devenir de meilleurs lecteurs et à apprécier davantage la lecture.


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