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Le Horla

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Le Horla
MAUPASSANT, Guy de
Par Roxanne Martineau et Marie-Eve Savard


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Nouvelles
Courant : Fantastique
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Roxanne Martineau et Marie-Eve Savard
Date du dépôt : Hiver 2006


PERTINENCE DE L’ŒUVRE CHOISIE

 

Nous avons choisi Le Horla[1] parce que les thèmes importants que cette œuvre présente - entre autres la raison et la folie - sont accessibles et faciles à travailler avec des élèves du deuxième cycle du secondaire. Nous avons aussi trouvé intéressant le fait que deux versions différentes de cette même histoire soient disponibles. Ces deux versions forment un réseau de textes qui nous permettra un travail approfondi sur la narration et sur le rapport lecteur/narrateur.   

 

PROBLÈMES DE LECTURE

- Comprendre le combat psychologique du personnage entre la raison et la folie.

- Comprendre les effets de la narration en comparant les deux versions.

 

PRÉSENTATION DE LA SÉQUENCE DIDACTIQUE

 

Activité 1 (avant la lecture de la première version du Horla)

 

But : Le but de cette activité est de familiariser les élèves à l’analyse d’une œuvre et aux caractéristiques du conte fantastique.

 

Déroulement : L’enseignant présente une reproduction de l’œuvre d’Edvard Munch Le cri [2] aux élèves et en discute avec eux.

 

Pistes de réflexion : Quels sentiments ressentez-vous en regardant cette œuvre?  Qu’est-ce qui les engendre? Où est le personnage? Dans quel lieu? De quoi le personnage a-t-il peur? Quel but poursuivait l’artiste?

 

Le but de cette discussion avec les élèves est de les amener à comprendre que comme Munch l’a fait pour sa peinture, les auteurs du conte fantastique utilisent leurs peurs, leurs angoisses, leur vécu comme motivation créatrice. 

 

Ensuite, avant de travailler sur Le Horla seulement, l’enseignant présente des extraits[3] de contes fantastiques qui illustrent bien l’apparition de l’angoisse chez un personnage.  Cette façon de faire a pour but de mettre en évidence une caractéristique du genre soit le fait que le personnage se retrouve confronté à un évènement irrationnel qui le perturbe. 

 

Enfin, l’enseignant distribue un court questionnaire[4] qui vise à faire prendre conscience aux élèves du rapport qu’ils ont avec le surnaturel.  Ensuite, ils mettent leurs réponses en commun au cours d’une discussion en plénière.

 

Exemples de questions : Crois-tu à la présence d’une autre forme de vie comme les esprits, les anges, etc.? As-tu déjà entendu parler d’un évènement surnaturel? En as-tu vécu un toi-même? Lequel? Crois-tu que tout a une explication scientifique? As-tu besoin de voir pour croire? Selon toi, s’il existe une autre forme de vie, à quoi ressemble-t-elle?

 

Activité 2 (pendant la lecture de la première version du Horla)

 

L’étape suivante est la lecture de la première version du Horla (1886).

 

Activité 3 (après la lecture de la première version du Horla)

 

But : Amener les élèves à comprendre que le passage de la rose[5] est un passage clé dans le combat psychologique du personnage entre la raison et la folie.

 

Déroulement : En petites équipes, les élèves doivent travailler sur cet extrait avec pour consigne de comparer le raisonnement du personnage avant et après l’évènement de la rose. L’enseignant circule dans la classe et donne des pistes de réflexion aux élèves (ex. : À quoi le personnage attribue-t-il les causes de son malaise avant le passage avec la rose? Quel impact cet évènement a-t-il sur le personnage?). Ensuite, les élèves mettent leurs réponses en commun et l’enseignant s’assure qu’ils comprennent que ce passage est important.

 

Activité 4 (avant la lecture de la seconde version du Horla)

 

But : Amener les élèves à comprendre ce qu’implique la narration de type « journal intime ».

 

Déroulement : L’enseignant présente un extrait du film Le projet Blair[6] aux élèves. Après le visionnage de l’extrait, l’enseignant leur pose quelques questions pour qu’ils comprennent bien la notion de point de vue et de temps dans la narration ainsi que leurs effets sur le produit final.

 

Exemples de questions : Qu’est-ce qui différencie ce film des autres films? Quels effets cela a-t-il sur le spectateur? Si tu avais à mettre en mots le passage que l’on vient de voir, comment le ferais-tu?

 

Activité 5 (avant la lecture de la seconde version du Horla)

 

Buts :

- Amener les élèves à comprendre les impacts ou conséquences du mode de narration.

- Mettre les élèves en contact avec une forme de narration semblable à celle du journal intime.

 

Déroulement : L’enseignant donne aux élèves la consigne suivante :

 

Mets-toi dans la peau de l’un des personnages et transforme l’extrait du film Le projet Blair visionné en classe, en un extrait de roman en respectant les caractéristiques relatives à la narration mentionnées précédemment.  Ton texte devrait contenir environ 200 mots.  Tu dois garder à l’esprit que celui qui te lira n’a pas nécessairement vu le film.

 

L’enseignant étudie les textes les plus intéressants avec le groupe et demande aux élèves de les apprécier dans le but de s’assurer de la bonne compréhension des élèves.

 

Activité 6 (pendant la lecture de la seconde version du Horla)

 

But : Comprendre en quoi les deux versions sont différentes.

 

Déroulement : À la suite de la lecture, les élèves se regroupent en dyades et l’enseignant leur donne comme seule consigne de faire une liste des différences et des ressemblances entre les deux versions. Les élèves mettent en commun ce qu’ils ont relevé au cours d’une plénière. Le travail de l’enseignant sera de les faire réfléchir sur les différents effets produits par chacune des versions. Plusieurs éléments devraient être discutés au cours de cette activité comme : l’énonciation, le temps, le schéma narratif, etc. 

 

Activité 7 (après la lecture de la seconde version du Horla)

 

But : Synthétiser l’ensemble des notions étudiées au cours de cette séquence dans une activité d’écriture.

 

Déroulement : L’enseignant demande aux élèves d’écrire la fin du journal intime en y ajoutant une journée.  Il leur donne la consigne suivante :

La fin de la deuxième version du Horla laisse présager une suite à l’histoire. Imagine cette suite et rédige (en 400 mots) le récit d’une autre journée qui servira de conclusion à l’histoire. Tu peux t’inspirer de la fin de la première version. N’oublie pas d’intégrer à ton texte les différentes caractéristiques du journal intime qui ont été étudiées en classe. 

 

Pour terminer l’activité, les élèves se regroupent en équipes de quatre ou cinq et se lisent leur texte. Ils doivent ensuite commenter le travail de leurs coéquipiers en se basant sur ce qui a été vu précédemment. 



[1] Guy de Maupassant, Le Horla, Paris, Gallimard, 2003, 143 p.

[2] Art Galerie http://art.mygalerie.com/insolitart/munch.html [site consulté le 04-04-06]

[3] Les extraits que nous avons choisis  sont les suivants :

-Dans La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée, le passage où le jeune marié raconte au personnage principal qu’il est incapable de retirer son anneau de mariage du doigt de la Vénus. (Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille, France, Éditions Mille et une nuits, 2000, p. 34-37.)

-Dans Lui ? de Guy de Maupassant, le passage où le futur marié sent pour la première fois une présence à ses côtés. (Guy de Maupassant, Contes cruels et fantastiques, France, La Pochothèque, 2004, p. 204-207.)

- Dans Le Horla de Guy de Maupassant, le passage où le personnage principal ressent un mal étrange pour la première fois. (Guy de Maupassant, Le Horla, Paris, Gallimard, 2003, p. 19-20.)

[4] Érick Falardeau, « Pistes d’entrée en littérature ou en lecture? » dans Enjeux, no 58, décembre 2003,  p. 88-89.

[5] Guy de Maupassant, Le Horla, op. cit., p. 22-23.

[6] Le projet Blair est un film entièrement réalisé à l’aide de caméras vidéo amateurs.  Lors de sa mise en marché, on a prétendu avoir retrouvé les bobines d’un reportage faits par trois étudiants américains disparus dans la forêt.  L’intérêt de ce film réside dans le fait que le spectateur n’a accès qu’à ce que les cinéastes ont décidé de lui montrer.  Il ne semble y avoir aucun travail de réalisation de la part d’un réalisateur autre que les trois protagonistes. Bref, le champ de référence du spectateur est le même que celui des personnages.

Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, Le projet Blair (V.F. The Blair witch project), Mars Productions, 1999, 87 minutes.

De 0:44 à 0:48 (Passage où les trois personnages se sauvent dans la forêt après avoir entendu des cris et senti une présence autour de leur tente.)


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