Se connecter
 Retour à la page précédente
La chasse-galerie

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La chasse-galerie
BEAUGRAND, Honoré
Par Marina Bélanger et Anne Martin


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Contes et récits
Courant : Fantastique
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Marina Bélanger et Anne Martin
Date du dépôt : Hiver 2006


Nous avons choisi de travailler sur le recueil de contes La chasse-galerie d’Honoré Beaugrand[1] puisque, d’un point de vue historique, cette œuvre est l’un des jalons du patrimoine québécois. L’œuvre de Beaugrand est tout à fait accessible à des élèves de 3e secondaire, même si elle pose quelques problèmes de lecture. Ainsi, la présente séquence didactique cherche à amener les élèves à résoudre les deux problèmes suivants :

 

-    Comprendre les changements de narration propres aux contes traditionnels québécois. 

-    Comprendre et approfondir la notion d’oralité.

 

Ainsi, les activités de la séquence ont comme objectif de faire comprendre la structure des contes traditionnels aux élèves. Ces derniers seront amenés à réfléchir et à travailler sur les moeurs et coutumes de l'époque, les personnages, la narration particulière au conte et les différentes fins possibles au récit. De plus, les élèves devront comprendre l’importance de la tradition orale dans la transmission de ces histoires de génération en génération. En suscitant une réflexion sur la société d’hier, en analysant des contes traditionnels et des chansons québécoises, en écrivant la fin d’un récit, en écoutant l’enregistrement d’un conteur contemporain et en travaillant à l’oralisation d’un conte, les élèves devraient, à la fin de la séquence, être en mesure de dégager plus aisément le sens d’une œuvre et le contexte dans lequel elle a été écrite.

 

Période 1 : Mise en situation

 

Dès leur entrée en classe, les élèves prennent place dans un cercle de bureaux au centre duquel se trouve un feu artificiel, soit une version actuelle d’une veillée d’antan. Ensuite, l’enseignant amorce la réflexion des élèves par une série de questions sur la culture québécoise afin de les amener à parler des soirées où l’on se raconte des contes et des légendes. L’enseignant présente ensuite une image du canot de la chasse-galerie : celle de l’étiquette de la bière La Maudite. Les élèves sont amenés à dire ce que cette image leur évoque et à raconter l’histoire de la chasse-galerie telle qu’ils la connaissent.

 

Par la suite, l’enseignant fait entendre deux chansons aux élèves, soit Martin de la chasse-galerie du groupe La bottine souriante[2] et Descendus au chantier du groupe Mes aïeux[3]. Lors de l’écoute, les paroles des chansons sont projetées sur un écran pour que les élèves puissent se concentrer sur celles-ci. L’enseignant doit faire remarquer l’importance de l’oralité dans les contes puisque cela guidera les élèves tout au long de la séquence et il doit attirer l’attention des élèves sur les ressemblances et les différences entre les deux histoires afin de démontrer qu’un conte peut se transformer d’un conteur à l’autre.

 

Enfin, les élèves sont amenés à faire une synthèse de leurs connaissances sur les contes traditionnels québécois. Pour ce faire, l’enseignant note les éléments importants au tableau et demande aux élèves de les inscrire dans leur cahier de notes.

 

Période 2 : Lecture de La chasse-galerie

 

Avant la lecture du conte La chasse-galerie de Beaugrand, les élèves observent l’objet-livre : l’image sur la couverture du recueil, le texte de la 4e de couverture, la présentation de l’auteur et de l’œuvre ainsi que l’exergue. Ensuite, l’enseignant questionne les élèves sur le sens à donner à la préface et au fait que l’auteur la signe H.B.

 

Au cours de la lecture, l’enseignant demande aux élèves de porter attention aux personnages, à l’époque et aux évènements. En cours de lecture, l’enseignant explique les mots inconnus des élèves. Ces derniers doivent consigner les mots dans leur cahier de notes et utiliser un dictionnaire pour assurer leur compréhension de ces mots nouveaux.

 

Après la lecture, les élèves consignent leurs impressions sur le récit dans leur journal de lecture. Ces impressions doivent principalement porter sur un passage qui les a le plus marqués dans le récit. Ils doivent également donner les raisons qui motivent leur choix.

 

Période 3 : Analyse de La chasse-galerie

 

L’enseignant demande aux élèves de discuter des passages qui les ont marqués dans le récit et il inscrit ceux-ci au tableau afin de constituer une banque d’évènements importants. Par la suite, avec l’aide de l’enseignant, les élèves analysent chacune des sections du conte pour dégager la structure narrative du récit, le rôle des personnages et les différentes caractéristiques liées au conte traditionnel, où le merveilleux occupe une grande place. Ainsi, les élèves seront amenés à analyser les éléments importants du texte, soit les différents narrateurs, la situation initiale et les valeurs qui y sont exposées, le héros, sa mission, ses actions, ses adjuvants et ses opposants, les éléments invraisemblables et la manière dont ils sont présentés dans le récit, la morale de l’histoire, etc. Au cours de l’analyse, l’enseignant a inscrit au tableau les caractéristiques du conte à mesure que celles-ci ont été identifiées par les élèves. Ces derniers ont inscrit ces caractéristiques dans leur cahier de notes. Lorsque des caractéristiques du conte trouvaient appui sur des passages du texte identifiés par les élèves avant le début de l’analyse (banque d’évènements), l’enseignant le signalait aux élèves afin de susciter chez eux une réflexion.

 

Période 4-5 : Écriture de la fin d’un conte

 

Un extrait du conte traditionnel L’étranger de Philippe-Ignace-François Aubert de Gaspé[4] est distribué aux élèves. Aidés par l’enseignant, les élèves analysent brièvement l’extrait afin d’en faire ressortir les caractéristiques importantes (type de narrateurs, héros, adjuvants, opposants, valeurs, coutumes, éléments invraisemblables, etc.) Par la suite, l’enseignant explique aux élèves qu’ils doivent écrire, individuellement, la fin du conte. Celle-ci devra compter entre 300 et 350 mots. L’enseignant mentionne aux élèves qu’ils doivent tenir compte des éléments et des personnages déjà mis en place dans le récit et qu’ils doivent respecter les caractéristiques propres à la fin d’un conte.

 

Avant d’amorcer la rédaction, les élèves font une récapitulation des caractéristiques liées à la fin d’un conte en se basant sur les caractéristiques énoncées lors de la période précédente. L’enseignant inscrit ces caractéristiques au tableau. La rédaction de la fin du conte est amorcée à la fin de cette période et elle se poursuivra lors de la période 5. Il est à noter que les élèves seront fortement encouragés à utiliser un dictionnaire et une grammaire lors de la révision de leur texte.

 

Période 6 : Lecture des fins du conte

 

En équipes de 4 personnes, les élèves font une première lecture des fins du conte L’étranger qu’ils ont composées et choisissent celle qui leur semble la plus intéressante. Ensuite, les élèves travaillent à l’oralisation du texte sélectionné afin qu’un membre par équipe prenne le rôle du narrateur et raconte l’histoire à la classe. L’enseignant précise qu’il s’agit d’une mise en voix du récit et non d’une lecture mot à mot. Le reste de la période est consacré à la lecture des fins du conte devant la classe. Lors de cette activité, l’enseignant et les élèves font des commentaires et donnent des pistes pour améliorer l’oralisation du conte. Pour lors, tous les conseils et les commentaires sont acceptés puisque la visée de cette activité est de se familiariser avec l’oralisation.

 

Période 7 : Écoute d’un conte

 

Lors de cette période, les élèves écoutent un exemple d’oralisation, soit un conte de Fred Pellerin[5]. Après l’écoute, les élèves discutent des ressemblances et des différences entre la lecture d’un conte et l’oralisation de celui-ci. Ils devraient remarquer l’importance de l’intonation, les pauses et l’interprétation des personnages par le conteur, le jeu avec le public, la structure du conte qui reste sensiblement la même, les différents narrateurs, etc.

 

Par la suite, en équipe de 3-4 personnes, les élèves identifient les éléments textuels, tirés du conte La chasse-galerie, pouvant être oralisés. Ensuite, de retour en plénière, les élèves discutent des éléments qu’ils ont repérés. L’enseignant dirige la discussion vers les éléments textuels que les élèves devront travailler à la prochaine période : la structure du conte, les différents narrateurs, les personnages, leur façon de s’exprimer, l’atmosphère du conte, etc. L’enseignant note les éléments au tableau et fait ensuite une synthèse de tous les éléments identifiés par les élèves à la suite du conte de Fred Pellerin et du travail sur La chasse-galerie. Cette synthèse servira d’aide-mémoire pour la prochaine activité.

 

À la fin de la période, l’enseignant donne des explications sur ce qui devra être fait pour les prochains cours, soit analyser et oraliser, en équipe de 3-4 personnes, un autre conte du recueil de Beaugrand. Les élèves choisiront un ou deux membres de l’équipe pour personnifier le ou les conteurs. Enfin, pour la prochaine période, les élèves devront lire, en devoir, le conte qui leur aura été attribué de façon aléatoire. Il est important de mentionner aux élèves qu’il ne s’agit pas de faire une mise en scène du conte ni une théâtralisation de celui-ci, mais de l’oraliser et de le mettre en voix à la manière d’un conteur comme Fred Pellerin.

 

Période 8 : Analyse du conte à oraliser

 

Cette période est consacrée au travail d’analyse sur le conte à oraliser. L’enseignant propose un plan de travail aux élèves pour les aider à circonscrire la tâche à réaliser. Les élèves devront donc relire le conte à voix haute, chercher les mots ou expressions inconnus, repérer les différentes parties de l’histoire, identifier le ou les narrateurs, identifier les différents personnages et interpréter leurs caractères. Tout en inscrivant ces différentes étapes au tableau, il les explique aux élèves. Pendant que les équipes travaillent, l’enseignant circule dans la classe pour vérifier le bon fonctionnement de l’activité et la compréhension des différentes étapes à suivre. 

 

Période 9 : Oralisation du conte

 

Après avoir fait l’analyse du conte, les élèves doivent désormais travailler à la mise en bouche du texte. L’enseignant donne des indications à suivre aux élèves. Ainsi, ceux-ci devront porter attention au rythme, à la respiration, aux pauses, au débit, à l’articulation ainsi qu’à la tenue de la voix à la fin des énoncés. De plus, ils devront respecter l’analyse du conte faite au dernier cours : la structure du conte, les narrateurs, les caractéristiques propres aux personnages, à l’histoire, etc. Avant de les laisser travailler, l’enseignant leur mentionne que, sans tomber dans une mise en scène théâtrale, ils peuvent se servir de l’espace dans lequel seront présentés les contes (classe, auditorium, etc.) et de quelques accessoires. Enfin, il serait préférable que l’enseignant offre une période pour que les élèves puissent fignoler leur travail d’oralisation avant la présentation.

 

Période 10-11 : Présentation des contes oralisés

 

Cette séquence didactique sur le conte traditionnel québécois se termine avec les présentations des contes oralisés par les élèves. Afin d’accroitre la motivation des élèves pour cette activité, celle-ci peut avoir lieu dans un endroit où l’atmosphère sera propice pour les conteurs, par exemple à l’auditorium ou dans une classe décorée pour l’occasion. L’ordre des présentations peut se faire de manière volontaire, puis aléatoire.

 

Pendant les présentations, les élèves sont invités à consigner leurs commentaires et impressions sur des fiches d’appréciation que l’enseignant ramassera et dont il se servira dans son évaluation. Par ailleurs, nous croyons qu’il pourrait aussi être intéressant de demander aux élèves d’évaluer leur performance et leur travail d’équipe.

 



[1] Honoré Beaugrand, La chasse-galerie, Bibliothèque québécoise, Sherbrooke, 1991, 99 pages.

[2] http://www.republiquelibre.org/cousture/CHASSE.HTM

[3] http://www.leparolier.org/textes/descendusauchantier.htm

[4] Aurélien Boivin, Les meilleurs contes fantastiques québécois du XIXe siècle, Saint-Laurent, Fides, p. 27 à 36.

[5] http://www.radio-canada.ca/sportsamateurs/francophonie2001c/nouvelles/200107/20/001-fred_jourJ.asp#


---
© 2024, Université Laval
Ce texte est protégé par la loi sur les droits d'auteur. Il peut cependant être utilisé à des fins éducatives. Nous vous prions d'en indiquer la source lors d'une éventuelle utilisation.


À propos | Aide | Contactez-nous