AVANT LA LECTURE

Cours 1

D’abord, l’enseignant(e) lit à voix haute un extrait de la pièce aux élèves. Cette amorce permet leur de constater que l’œuvre n’est pas du tout traditionnelle et qu’elle pose certains problèmes de compréhension. Ensuite, l’enseignant(e) construit un réseau de textes contenant des extraits de pièces de théâtre traditionnelles : Tit-Coq de Gratien Gélinas, Un simple soldat de Marcel Dubé, L’Avare de Molière et Roméo et Juliette, de William Shakespeare. À partir de ces différents extraits, les élèves travaillent en groupes d’experts afin de relever les caractéristiques récurrentes (les stéréotypes) du genre théâtral. Chaque équipe analyse un texte en particulier pour en faire ressortir les caractéristiques. Par la suite, on refait de nouvelles équipes dont chaque membre est spécialiste d’un extrait. En se concertant, les élèves peuvent donc trouver des caractéristiques récurrentes du genre. Enfin, l’enseignant(e) les questionne sur leurs observations et fait la synthèse, au tableau, des caractéristiques relatives à l’écriture théâtrale.

Cours 2

Ce cours est consacré au visionnement d’une pièce de théâtre traditionnelle : L’Avare de Molière. Les élèves doivent alors repérer les stéréotypes étudiés au cours précédent. Ils doivent également porter une attention particulière à la mise en scène et à la représentation qui donnent lieu à d’autres stéréotypes un peu différents de ceux observés à partir des extraits de textes.

Cours 3

L’enseignant(e) présente d’abord le contexte sociohistorique et idéologique se rapportant à l’émergence du théâtre postmoderne au Québec (vers le début des années 80). L’enseignant(e) fournit alors un second réseau de textes incluant des extraits de Michel Tremblay (À toi pour toujours, ta Marie-Lou, Albertine en cinq temps, Le vrai monde ?) et de Jean-Pierre Ronfard (Les mille et une nuits). En travail coopératif, les élèves doivent étudier ces extraits et en faire ressortir les aspects qui, selon eux, vont à l’encontre des stéréotypes du genre observés aux cours antérieurs. Puis, à partir des éléments que les élèves auront trouvés, l’enseignant(e) explicitera davantage certains procédés souvent utilisés dans le théâtre postmoderne : la métathéâtralité, le dédoublement de personnage, le mélange des temporalités et la multiplication des voix narratives. Ces procédés, utilisés par Michel Tremblay et Jean-Pierre Ronfard, sont pertinents à étudier puisqu’on les retrouve tous dans Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans.

Comme objectif de lecture, les élèves auront à remarquer quels procédés utilisés par Chaurette contribuent à déconstruire les stéréotypes du genre théâtral. L’enseignant(e) fournira également une piste interprétative : « Comment les procédés utilisés par Chaurette pour déconstruire les stéréotypes du genre théâtral sont-ils représentatifs de la folie du personnage Charles Charles 38 ? »

PENDANT LA LECTURE

Cours 4

Ce cours est suspendu pour laisser le temps aux élèves de lire l’œuvre. De plus, ils doivent aller voir une pièce de théâtre postmoderne : Aphrodite en 04 de Jean-Pierre Ronfard et Évelyne de la Chenelière (mise en scène de Jacques L’Heureux), présentée au Nouveau théâtre expérimental. Lors de la représentation, les élèves devront observer de quelle façon celle-ci déconstruit les stéréotypes du théâtre traditionnel, en particulier sur les plans de la structure et de la mise en scène. Puis, ils devront faire un parallèle entre Aphrodite en 04 et L’Avare de Molière, une pièce qu’ils ont vue en vidéo.

APRÈS LA LECTURE

Cours 5

En sous-groupes, les élèves discuteront d’abord autour des procédés utilisés par Normand Chaurette dans Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans. À l’intérieur de ces discussions, ils devront également formuler des hypothèses concernant la piste interprétative selon laquelle tous ces procédés servant à déconstruire les stéréotypes du genre seraient représentatifs de la folie du personnage Charles Charles 38. Puis, on revient en grand groupe afin d’examiner de plus près les différents procédés employés dans la pièce. À ce moment, l’enseignant(e) cible quelques extraits de l’œuvre qui sont évocateurs. La discussion permet, par la suite, d’aborder d’autres perspectives de lecture avec les élèves en leur posant des questions sur l’antithèse qui existe tout au long de la pièce (meurtre vs beauté) et sur le rapport réalité/fiction entretenu dans l’œuvre.

À l’intérieur du même cours, on revient sur la pièce de théâtre Aphrodite en 04, qui a été vue par les élèves. Ensuite, ces derniers sont amenés, individuellement, à comparer cette pièce avec L’Avare de Molière, qu’ils ont vue en vidéo. Ils ont à expliquer comment l’œuvre traditionnelle adhère aux stéréotypes du genre théâtral tandis qu’Aphrodite en 04 s’amuse à les déconstruire. Ce travail sera à terminer à la maison et compte pour 10 % de la session.

Cours 6

Ce cours donne lieu à une activité d’écriture de pastiches. Les élèves ont à écrire en équipes une scène de théâtre postmoderne. Comme contrainte, les élèves doivent intégrer un des quatre éléments suivants à leur scène : la métathéâtralité, le dédoublement de personnage, le mélange des temps ou la multiplication des voix narratives. En plus d’un de ces procédés, les élèves peuvent incorporer à leur scène tous les éléments qui leur viennent en tête et qui contribuent à déconstruire les stéréotypes du théâtre traditionnel.

Cours 7

Les élèves ont à faire une dissertation critique dont la question porte sur la comparaison de Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans de Normand Chaurette avec une pièce de théâtre québécoise plus traditionnelle, soit Tit-Coq de Gratien Gélinas. Les élèves doivent donc tenir compte, dans leur dissertation, du fait que Tit-Coq est une œuvre théâtrale traditionnelle qui adhère aux stéréotypes du genre et que Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans est une pièce postmoderne qui déconstruit les stéréotypes du théâtre traditionnel.