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Le libraire

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Le libraire
BESSETTE, Gérard
Par Élisa Cliche


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant : Existentialisme
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Élisa Cliche
Date du dépôt : Hiver 2008


JUSTIFICATION DE LA PERTINENCE DE L’OEUVRE CHOISIE

 

Le libraire de Gérard Bessette est une œuvre représentative de la littérature québécoise des années 60. À la suite de la Grande noirceur sous le règne de Duplessis, l’aliénation, le sentiment de dépossession et la recherche d’identité sont souvent traités dans la littérature sur le mode de la caricature et du grotesque. Bessette fait partie de cette mouvance: il met au premier plan de son récit un personnage révolté et désabusé de la société. Ce roman sera l’occasion pour l’enseignant de faire des liens avec le contexte sociopolitique du Québec d'avant la Révolution tranquille, car l’auteur du roman fait constamment référence à cette réalité. Cette œuvre fait aussi état d’un grand travail sur la langue, car le roman est empreint d’ironie, style d’écriture intéressant à travailler avec les élèves. De plus, les élèves seront sans doute intéressés, voire intrigués, par le caractère surprenant du personnage principal. Enfin, cette œuvre est relativement courte et saura attirer l’attention des élèves par sa forme particulière de journal intime.

 

 

SITUATIONS-PROBLEMES

 

  • Un problème d’interprétation de certains éléments du texte : Plusieurs passages font référence au contexte sociopolitique difficile des années 40-50. Les élèves manqueront de référents culturels pour comprendre efficacement l’œuvre.
  • Un problème de production de texte : En fin de séquence, les élèves devront rédiger le dernier chapitre du roman avant même de l’avoir lu. Leur texte devra prendre la forme épistolaire et inclure des passages ironiques liés au contexte sociopolitique de la Grande noirceur.

 

Connaissances littéraires et langagières nécessaires à la résolution des problèmes

 

Pour résoudre les problèmes de lecture susmentionnés, les élèves devront être initiés au contexte sociopolitique des années 40-50. Ils apprendront aussi à reconnaitre la présence d’ironie dans des textes littéraires pour atteindre un second degré de compréhension de l’œuvre Le libraire. La présente séquence didactique prévoit aussi une activité pour permettre aux élèves de connaitre la forme particulière du roman épistolaire. L’acquisition de ces connaissances leur permettra de s’approprier plus facilement Le libraire et même d’autres œuvres littéraires.

 

 

LA SEQUENCE

 

AVANT LA LECTURE

 

Activité 1 – Survol historique: le Québec des années 40-50


Pour introduire l’activité, nous proposons le visionnage d’un extrait de discours tenu par le cardinal Paul-Émile Léger dans les années 50 qui met en évidence tous les interdits de l’Église à cette époque. Par la suite, l’enseignant fera un survol de l’histoire du Québec dans les années 40-50 en insistant sur la présence accrue de l’Église dans bien des domaines, particulièrement la littérature. L’enseignant pourra aussi faire le lien avec le courant littéraire qui en a découlé, soit le roman mettant souvent en vedette un antihéros pour dénoncer l’aliénation des Québécois avant la Révolution tranquille. Nous proposons à l’enseignant de visiter les sites Internet insérés en fin de séquence pour approfondir ses connaissances sur ce contexte.

 

 

Activité 2 – Introduction au procédé de l'ironie

 

Les élèves sont invités à écrire deux ou trois phrases ironiques et à expliquer à leurs camarades de classe en quoi ce qu’ils ont écrit est ironique. En équipes, les élèves devront s’entendre sur le fait que les phrases sont ironiques ou non. Cette activité a un double objectif. D’abord, en demandant aux élèves de réaliser une activité sans avoir appris les notions préalables, l’enseignant peut cibler le niveau de connaissance des élèves et ainsi identifier leur zone proximale de développement. De plus, en travaillant en équipes, les élèves sont confrontés aux idées des autres et doivent, par le fait même, justifier leur position, ce qui les pousse à approfondir leurs réflexions.

 

À l’aide d’extraits tirés de la pièce théâtrale Les belles-sœurs de Michel Tremblay et du roman Paludes d’André Gide (voir les références), les élèves seront amenés à découvrir les similitudes et les différences entre ce qu’ils ont écrit et ce qui est vraiment ironique. Après avoir expliqué la fonction de l’ironie dans la littérature, l’enseignant en proposera une définition : « Procédé consistant à dire le contraire de ce qu’on pense ou veut faire entendre, mais de manière à laisser percevoir son opinion véritable. »

 

 

PENDANT LA LECTURE

 

Activité 3 – Journal de lecture

 

Après la lecture de chaque chapitre, les élèves sont invités à consigner dans un journal leurs impressions et leurs réactions par rapport à ce qu’ils ont lu. Il s’agit en fait d’engager les élèves dans leur lecture. De plus, ils devront prendre en note tous les passages ironiques du texte et expliquer en quoi ils le sont. L’enseignant assurera un suivi de ce journal et y ajoutera des remarques ou des commentaires qui permettront aux élèves d’approfondir leur réflexion. Les élèves, par cette activité, peuvent réagir à l’œuvre par leurs affects, mais peuvent aussi analyser l’ironie employée par l’auteur comme figure de rhétorique. Voici quelques exemples de passages susceptibles d’être relevés par les élèves :

 

  • «J’ajoutai toutefois que j’étais fort mauvais juge en cette matière, attendu que j’écoutais toujours le moins possible ce que les gens me disaient.» (p. 55)
  • «Elle savait trop bien, précisa-t-elle, à quoi on s’exposait quelques fois en vendant des livres. Il fallait être un étranger sans expérience comme moi pour accepter un poste si dangereux.» (p.116)

 

En faisant cet exercice tout au long de leur lecture, les élèves seront davantage familiers avec l’ironie et l’histoire du Québec, ce qui leur sera utile dans la production du texte en fin de séquence.

 

 

APRES LA LECTURE

 

Activité 4 – Préparation à la production écrite

 

Après la lecture du roman (jusqu’à la fin de l’avant-dernier chapitre seulement), les élèves écrivent dans un cahier de notes les impressions qu’ils ont du personnage principal et de quelle façon ils croient que le roman se terminera. Cette activité a pour but de préparer les élèves à l’écriture de la dernière partie du journal et d’aider les élèves à enrichir leurs idées avec celles des autres.

 

 

Activité 5 – Le genre épistolaire

 

Après que les élèves ont tenté de découvrir certaines particularités formelles du journal intime à l’aide de l’œuvre Le libraire, l’enseignant apprend aux élèves les caractéristiques de ce genre. Le but de l’activité est d’initier les élèves à ce genre puisqu’ils devront être aptes à reproduire cette forme en fin de séquence.

 

 

Activité 6 – Réinvestissement

 

Le but de cette activité d’intégration est de vérifier la compréhension qu'ont les élèves des contenus étudiés avant, pendant, et après la lecture du roman Le libraire. Cette dernière activité propose un réinvestissement de toutes les connaissances qui devraient être acquises tout au long de la séquence, ce qui expliquerait la pertinence de l’utiliser à des fins d’évaluation. En respectant le genre journal intime, les élèves doivent rédiger la dernière partie du roman Le libraire. Dans un texte de 350 à 450 mots, ils prendront la place du personnage principal et expliqueront de quelle façon ils ont rempli le contrat passé avec M. Chicoine. Leur texte devra inclure au moins deux passages ironiques et refléter le contexte sociopolitique de l’époque.

 

 

Activité 7 – Lecture de la fin du roman et réactions

 

Après avoir rédigé la dernière partie du roman, les élèves sont invités à lire le dernier chapitre de l’œuvre Le libraire. Dans leur journal, ils relèveront les différences et les similitudes entre ce qu’ils ont écrit et ce que l’auteur a écrit. Ils pourront aussi faire part de leurs réactions pendant la lecture de ce chapitre et de ce que la lecture de ce roman leur a apporté du point de vue culturel et langagier.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Monographies

GIDE, André, Paludes, France, Les éditions Gallimard, 2001, 147 p.

TREMBLAY, Michel, Les belles-sœurs, Montréal, Leméac, 1972, 150 p.

BESSETTE, Gérard, Le libraire, Ottawa, Éditions Pierre Tisseyre, 1993, 143 p.

 

 

Périodique

 

LEBRUN, Monique, « Un outil d’appropriation du texte littéraire : le journal dialogué » dans Pour une lecture littéraire 2, Actes du colloques de Louvain-la-Neuve, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1996, p. 272 à 278.

 

Sites Internet

ANONYME, Histoire du Canada, [en ligne]. http://www.tu-dresden.de/sulcifra/quebec/geschqu/1945_1960.htm

DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE, NEUVIÈME ÉDITION, [en ligne].http://atilf.fr/dendien/scripts/generic/cherche.exe?22;s=384418875 [site consulté le 14 avril].

RADIO-CANADA, [en ligne].http://archives.radiocanada.ca/clip.asp?page=1&IDClip=9505&IDCat=235&IDCatPa=152&IDDossier= [Site consulté le 10 avril 2008].


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