JUSTIFICATION DE LA PERTINENCE DE L’OEUVRE CHOISIE
La
belle embarquée
raconte l’histoire de deux
acadiens victimes de la déportation de 1755 qui décident de retourner s’établir
à Paspébiac, en Gaspésie. Les deux hommes ainsi que les habitants du village
seront maintenus durant plusieurs années dans la pauvreté par l’entrepreneur de la
région, mais un jour ils décideront que ce servage est terminé. Rivière a remporté le prix France-Acadie 1994 pour cet ouvrage.
Cette séquence permet de travailler un roman
historique qui est intéressant pour les élèves, mais aussi intéressant
pédagogiquement parlant, car cette œuvre pose des problèmes de lecture qui
seront utilisés pour développer une plus grande autonomie en lecture.
SITUATIONS-PROBLEMES ET OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
À la
suite de cette séquence, les élèves seront entre autres familiarisés avec les
notions de lexique, de registres de langue, de roman historique. La discussion,
l’oral et l’écriture seront sollicités tout au long de ce travail.
LA SEQUENCE
AVANT LA LECTURE
Activité
1 – Recherche préparatoire
En équipes,
les élèves feront une recherche sur certains des lieux, événements et thèmes majeurs de l’œuvre
(Paspéya (Paspébiac), les Îles Jersey, les Micmacs en Gaspésie, la Charles
Robin Company, l’histoire acadienne en Gaspésie, le parler acadien, la
déportation de 1755, la tradition orale, la révolte (la révolution et la prise
de la Bastille)). De courtes prestations orales peuvent être faites par les
élèves (cela permettrait une évaluation formative faite par les pairs, ainsi
chaque élève pourrait prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses à
l’oral). Une autre solution est de réunir les élèves à la manière des groupes
d’experts en ayant, au moment de l’échange des trouvailles, un expert de chaque
sujet par groupe pour prendre la parole.
PENDANT LA LECTURE
Activité
2 – Le lexique
L’œuvre de Rivière est caractérisée par
l’utilisation de mots provenant du lexique acadien. Pour en faciliter la
compréhension, un glossaire est présenté à la fin du livre.
Cette courte activité de grammaire consiste en
une première discussion sur l’utilité d’un glossaire dans un roman. Par
la suite, une recherche autonome (ou en équipe de deux) dans la grammaire de
classe et
dans le dictionnaire permettra à chaque élève de se construire un savoir plus
complet sur le lexique, la construction des mots et leur origine.
L’activité se terminera par une mise en commun
des nouveaux savoirs recueillis durant la recherche et permettra de déterminer
l’apport de ces régionalismes dans l’œuvre de Rivière. Il serait intéressant de
faire une synthèse des apprentissages au tableau pour que les élèves puissent
bien saisir les concepts travaillés.
Activité 3 – Les registres
de langue
Cette activité, à la fois ludique et
pédagogique, permettra de développer le concept de registres de langues. Une
discussion en plénière préliminaire à l’activité devra servir à clarifier
la notion de registres de langue. Ensuite, les élèves devront retranscrire une
petite partie du chapitre Le livre ouvert
en inversant les registres. La partie que je propose de réécrire débute à la
page 113, au paragraphe qui débute par
« – Pas le moins du monde […] » et se termine à la page
suivante avec « […] nous faire des torts irréparables ». Tout en apprenant
sur les registres par l’écriture, les élèves s’amuseront en inventant les
nouveaux dialogues des deux personnages.
Activité 4 – La notion de
roman historique
Cette quatrième activité vise à faire maitriser
par les élèves le genre roman historique et à faire prendre conscience de la
dualité réalité/fiction à l’intérieur de l’œuvre. Une discussion autour de
l’exergue de Jan Myrdal permettra d'amorcer le questionnement. À ce moment, il
sera intéressant de donner une définition du roman historique et de la fiction.
Le corps de l’activité se fera de manière
progressive au fil de la lecture. Les élèves devront consigner dans un tableau
différents éléments réels et d’autres fictifs. Il ne s’agit pas ici de faire
une liste exhaustive, une dizaine d’éléments par notion devraient faire
amplement l’affaire. Un retour sur cette activité sera fait après la lecture
pour s’assurer de la bonne compréhension du concept de genre roman historique.
APRES LA LECTURE
Activité 5 – Les thématiques
Cette
activité vise à reprendre les thématiques de l’activité 1 (La
déportation de 1755;
la mer et
la pêche; la révolte, la révolution, la justice sociale et le personnage de Tipon;
la
tradition orale; les Îles Jersey (la présence anglaise) et les personnages de
James Day et Charles Robin; le parler acadien; le personnage de Charles Robin
et la Charles Robin
Company) et à les retravailler à la lumière du travail fait sur l’œuvre durant
les activités de la séquence. En équipes de quatre, les élèves devront choisir
une nouvelle thématique que celle qu’ils travaillaient à l’activité 1 et
répondre à l’écrit aux questions suivantes : Comment
cette thématique se retrouve-t-elle dans l’œuvre de Rivière ? En
utilisant entre autres les notions vues en classe, dites en quoi votre
thématique est rattachée à l’histoire et à l’identité acadiennes ? Comment
la compréhension de cette thématique aide-t-elle à la compréhension globale de
l’œuvre ? La réponse écrite devra être structurée en quelques points et
comprendre une introduction et une conclusion.
Activité 6 – Présentation orale
L’activité consiste en la présentation orale
par les élèves de leurs apprentissages relatifs au travail sur le roman. Ils devront
rendre compte du travail fait à l’activité 5, mais aussi donner leur
appréciation de l’œuvre (intérêts, désagréments, apprentissages, évolution de
leur statut de lecteur). Une évaluation par les pairs pourra être une
possibilité. Une autre possibilité est l’autoévaluation faite par chaque élève en
regard de ses forces et de ses faiblesses qui auront préalablement été
identifiées durant le court oral de l’activité 1.
* Les activités 5 et 6
pourront être sommatives, car elles constitueront le point final de la
séquence.