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Un ange cornu avec des ailes de tôle

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Un ange cornu avec des ailes de tôle
TREMBLAY, Michel
Par Marie-Ève Latulippe


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Contes et récits
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Marie-Ève Latulippe
Date du dépôt : Hiver 2008


JUSTIFICATION DE LA PERTINENCE DE L’OEUVRE CHOISIE

 

J’ai choisi Un ange cornu avec des ailes de tôle parce que l’auteur a grandement marqué la littérature québécoise pendant la deuxième moitié du 20e siècle. Ensuite, cette œuvre me semble pertinente en raison de son caractère oral. Le joual occupe une grande place dans l’œuvre et il nous permet de voir l’utilisation des différents registres de langue (soutenu et populaire). Finalement, les élèves trouveront intéressant de voir le parcours de Michel Tremblay à travers la littérature.

 

 

SITUATIONS-PROBLEMES

 

Cette séquence veut amener les élèves à :

1. Comprendre les liens implicites et explicites qui existent entre la littérature et la construction de l’identité de Tremblay à partir de son enfance jusqu’à l’âge adulte.

2. Comprendre l’apport de la langue populaire aux récits autobiographiques de Michel Tremblay.

 

 

LA SEQUENCE



AVANT LA LECTURE

 

Activité 1 – Questionnaire d’activation des connaissances [1]

 

Étant donné que l’œuvre de Tremblay est autobiographique, il importe que les élèves connaissent l’auteur. Pour y parvenir, ces derniers devront répondre à un questionnaire qui vise la réactivation de leurs connaissances antérieures sur celui qui a marqué la littérature québécoise par son originalité. Ils répondent donc aux questions suivantes individuellement.

 

Questionnaire


Qui est Michel Tremblay ? Quels sont les thèmes les plus fréquemment abordés dans ses œuvres ? Son style littéraire est-il particulier ? Quelle période historique est à la base de l’écriture de la plupart de ses romans? Nommez quelques-unes de ses œuvres. Où est-il né ?

La mise en commun des réponses obtenues par les élèves les préparera à la lecture des récits autobiographiques.

 


Activité 2 – Lecture à voix haute d’un extrait représentatif

L’enseignant lira un extrait (p. 143 à 155) du chapitre intitulé Worrals, Biggles, King (Captain W.E. Johns) à voix haute afin de faire entrer les élèves dans le roman. La nature interactive de la lecture à voix haute aide les élèves à comprendre le texte. Étant donné que l’œuvre est très subjective et intimiste, l’enseignant questionne les élèves sur ce qu’ils en comprennent à la fin de l’extrait.

Lors de vos lectures, vous identifiez-vous à des héros? Certaines lectures vous ont-elles déjà marquées? De quelle façon? Est-ce vraisemblable de tomber amoureux d’un personnage de roman? Avez-vous déjà lu un roman écrit de cette façon ? Appréciez-vous cette forme d’écriture ?

Les élèves sont invités à s’identifier au personnage principal, à ses idées, ses émotions, ses valeurs, etc. Ils se regroupent en équipes et discutent de l’extrait à la lumière du questionnement de l’enseignant en abordant aussi le style littéraire de l’auteur. Ils doivent se questionner de façon critique à savoir si le discours de l’auteur est similaire ou non au leur pour ensuite mieux entrer dans les activités d’analyse du texte.



PENDANT LA LECTURE

Activité 3 – Les groupes d’experts et l’interprétation de l’œuvre


Les élèves doivent travailler en groupe d’experts afin de mieux comprendre le personnage et le rôle que joue la littérature dans le développement de l’auteur. Chaque groupe d’experts se voit assigner un chapitre en particulier. Les élèves pourront donc avoir un bon aperçu de la validité de leurs hypothèses quant à la compréhension et l’interprétation de l’œuvre. Pour commencer l’activité, l’enseignant pose la question suivante aux élèves : En quoi le roman présenté dans ce chapitre est-il important pour Tremblay ?

Lorsque les élèves hésitent, l’enseignant les guide en les interrogeant à nouveau, sous un nouvel angle. Les élèves doivent utiliser les éléments explicites pour accéder à l’implicite. Tout n’est pas dit directement dans cette œuvre.



Activité 4 – Le joual dans les chansons québécoises


Même si l’essence du roman réside dans la compréhension des propos explicites et implicites et qu’elle constitue un élément important pour une lecture littéraire, la langue nécessite elle aussi une analyse approfondie et une distanciation du lecteur. Cette activité a pour objectif de montrer aux élèves que l’émergence du joual ne s’est pas fait seulement au plan littéraire, mais aussi dans les chansons de l’époque, et ce, pour les mêmes raisons. En utilisant un réseau de chansons («Je rêve à Rio» de Robert Charlebois et «À toutes les fois» de Beau Dommage) ayant toutes en commun le joual, l’enseignant demande aux élèves s’ils voient des ressemblances entre les dialogues de Tremblay et les paroles de chansons. Les élèves se regroupent en petites équipes et l’enseignant leur pose trois questions : Quelles sont les ressemblances qui existent entre la langue utilisée dans les textes de chansons et celle utilisée dans le roman de Tremblay ? Pourquoi écrire dans une telle langue? Est-ce le même effet qui est produit ? Les élèves confrontent leurs hypothèses avec leurs coéquipiers et l’enseignant dirige la conversation en disant qu’il est bien certain que la langue utilisée dans le réseau de textes est la même que celle de Tremblay, mais il demande aux élèves pourquoi l’effet est plus marqué chez l’auteur de romans.

Qu’est-ce que ce niveau de langue apporte au roman Un ange cornu avec des ailes de tôle ? Où apparaît-il dans le roman de Tremblay ?

Pour parvenir à une réponse plus précise, les jeunes doivent prendre un extrait d’une vingtaine de lignes où le joual prime et passer d’un niveau de langue populaire à un niveau de langue soutenu. On leur demande ensuite de voir quels sont les effets ressentis à la lecture. Le texte perd-t-il de son essence, de son originalité ? Les élèves constateront que le texte n’a plus le même intérêt et que le style littéraire de l’auteur n’est pas aléatoire.



Activité 5 – Recherche sur le contexte socio-économique des années 50-60 pour comprendre l’émergence du joual

Afin de mieux comprendre ce que le joual apporte au texte de Tremblay, les élèves effectueront une recherche Internet afin de voir pourquoi ce niveau de langue populaire émerge dans le style de l’auteur. Des sites comme celui de Wikipédia et celui de l’encyclopédie de l’Agora seront utiles pour les élèves. Le rôle de l’enseignant est de dire aux élèves que ce roman se déroule dans les années 50-60. En inscrivant ces mots-clés, les élèves comprendront l’importance du nationalisme à cette époque et constateront le faible niveau d’éducation des Canadiens-français. Les résultats de cette recherche indiqueront aux élèves que le joual est en fait un style littéraire qui donne une impression de réalisme.



Activité 6 – Le journal de lecture

 

Étant donné l’importance de l’écriture dans l’activité de lecture, les élèves vont réutiliser la question principale de l’activité trois et consigner leurs hypothèses dans un journal de lecture[2]. Cette activité permettra de comprendre l’ensemble du roman étant donné qu’elle prendra fin avec le dernier chapitre de celui-ci. En plus de conserver des commentaires quant à leur interprétation et leur compréhension du roman, les élèves pourront y ajouter des commentaires personnels par rapport aux propos tenus par l’auteur.

 


APRES LA LECTURE

Activité 7 – Écriture créative

Dans cette sixième et dernière activité, ils seront amenés à recréer cette relation par écrit, en s’inspirant du style de Tremblay. Tout comme lui, ils devront choisir une œuvre qu’ils ont lue et qui les a marqués. Ils tenteront ensuite de l’associer à un évènement particulier de leur vie.

L’enseignant explique que l’on raconte généralement l’histoire de l’objet livre davantage que l’histoire qu’on y lit. Toutefois, les élèves établirons, au possible, des liens entre certains éléments du livre (personnages, événements, lieux, thèmes, etc.) et le contexte de sa lecture.

De plus, les élèves veilleront à utiliser différents niveaux de langue, à l’instar de Tremblay. Ils seront amenés à distinguer clairement l’écart entre la narration et les dialogues, ainsi que l’apport du niveau de langue de chacun. Ils devront inclure au moins un dialogue en joual dans leur récit. Cette activité permet le réinvestissement des connaissances acquises tout au long de cette séquence.



BIBLIOGRAPHIE

FALARDEAU, Érick, «Pistes d’entrée en littérature ou en lecture?», Enjeux, no 58, déc. 2003, p.83-94.

FALARDEAU, Érick, «La place des lecteurs dans les classes de littérature» Québec français, no 135, p.38-41.

LEBRUN, Monique, «Un outil d’appropriation du texte littéraire : le journal dialogué» dans Pour une lecture littéraire II. Actes du colloque de Louvain-la-Neuve, 1995, Bruxelles, De Boeck-Duculot, p.272-281.

TORRES-GUZMAN, Maria E., «La lecture à voix haute n’est-elle que lecture à voix haute?», Enjeux, no 65, printemps 2006, p.111-118.

TREMBLAY, Michel, Un ange cornu avec des ailes de tôle, Motréal, Leméac, 1994, 285 pages.

 

 

 

 

 

 

 





[1] Érick Falardeau, «Pistes d’entrée en littérature ou en lecture?», Enjeux, no 58, déc. 2003, p.88.

[2] Monique Lebrun, «Un outil d’appropriation du texte littéraire : le journal dialogué» dans Pour une lecture littéraire II. Actes du colloque de Louvain-la-Neuve, 1995, Bruxelles, De Boeck-Duculot, p.272.


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