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La Princesse de Clèves

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La Princesse de Clèves
Madame de Lafayette
Par Julie Cartier


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant : Classicisme
Siècle : 17e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Julie Cartier
Date du dépôt : Hiver 2009


 

Cette séquence didactique pour le collégial a été construite autour de l’œuvre La Princesse de Clèves[1] (1678) de Madame de Lafayette. Elle exige une vingtaine d’heures en classe.

 

Choix de l’œuvre :

Un débat a présentement lieu en France autour de l’œuvre à la suite de quelques citations de Nicolas Sarkozy qui ne considère pas sa lecture essentielle à tous. Avec les cégeps, la société du Québec a fait le choix de donner une base de culture générale à ses citoyens scolarisés. Pourquoi prendre le temps de lire la Princesse? D’abord, parce que c’est un classique du XVIIe siècle. Et pourquoi est-ce que je tiens à ce qu’on lise les classiques? C’est parce que je suis d’accord avec Italo Calvino qui croit qu’un classique est intéressant par sa difficulté à être classé puisqu’il est le premier de son genre. De plus, la lecture d’un classique est inépuisable. C’est pourquoi il faut lire et relire la Princesse.

 

Objectifs poursuivis:

Je veux que les étudiants apprennent à lire et à aimer les classiques. Je veux qu’ils oublient leurs préjugés en face d’eux et qu’ils se les approprient. Je veux aussi que mes étudiants distinguent le réel de l’imaginaire dans l’œuvre. Ils comprendront que Madame de Lafayette dénoncent les coutumes de la cour de Louis XIV tout en décrivant celui d’Henri II. Finalement, il faudra que les étudiants voient l’évolution de la place du roman et du romancier dans la société qui n’a pas toujours été aussi prestigieuse.

 

Problème de lecture :

Les apprenants doivent parvenir à expliquer la réception mitigée qu’a eue La Princesse de Clèves en 1678.

 

Avant la lecture :

La lecture de ce roman peut constituer un assez grand défi pour la plupart des jeunes. Il est donc très important de les préparer. Ils doivent être plongés dans le contexte sociohistorique et littéraire du XVIIe siècle. Le professeur peut commencer sa séquence en présentant de l’art pictural du mouvement baroque auquel le mouvement précieux est une réponse.

Sans être des spécialistes, nous pouvons quand même voir le contraste entre les scènes violentes (Rubens, Gentileschi) et celles de raffinement (Fragonard Vermeer). Pour que ses étudiants comprennent bien ce que sont la préciosité et la galanterie, l’enseignant présentera deux extraits vidéo. Le premier provient du film Les liaisons dangereuses (1998) dans lequel on découvre l’ambiance qui régnait dans les Salons. Le deuxième extrait est tiré de l’adaptation de la pièce Les Précieuses ridicules de Molière sortie en 1998. Si les apprenants prennent conscience que l’auteur se moque des mœurs des Précieuses, c’est qu’ils ont bien saisi en quoi consistait le mouvement. À une autre occasion, le formateur traitera des différentes influences qu’a subies Madame de Lafayette comme La Rochefoucauld et Segrais. Il présentera à ses étudiants la Carte de Tendre publiée avec Clélie, histoire romaine de Mlle de Scudéry (1654-1660). Il sera intéressant d’organiser une activité par laquelle les jeunes découvriront la ressemblance du vocabulaire de la Carte et du roman de Mme de Lafayette.

 

J’ai trop souvent vu des lecteurs non expérimentés abandonner parce qu’ils se décourageaient dès les premières pages du livre. Pour les aider à entrer dans la lecture du roman, il faut regarder l’introduction avec eux. Le site litterature.audio.com permet d’entendre des lectures d’œuvres libérées de droits d’auteur. Je recommande de faire écouter en classe l’introduction de La Princesse qui correspond aux trois premières pages. Les apprenants suivent avec leur version texte. Une discussion en grand groupe est amorcée.

 

Pendant la lecture :

Tous les thèmes touchés dans cette partie seront traités en exposés magistraux et informels alternés de travail d’équipe et individuel. Un de mes objectifs pour cette séquence didactique est que les étudiants distinguent la réalité de l’auteur de celle décrite dans sa fiction. Nous travaillerons un peu le roman à clés pour qu’ils puissent comprendre que la Princesse en n’est pas un, mais qu’elle s’y apparente. Le défi du formateur est de leur montrer le rôle que tient l’histoire dans l’intrigue et la vision de l’Histoire que l’on avait à cette époque. On pourra leur présenter des extraits de vrais romans historiques pour qu’il constate la différence. Pour résoudre le problème de lecture que j’ai choisi, il faut analyser le choix de l’anonymat qu’a fait l’auteure. On peut alors piger dans le quotidien des collégiens en les questionnant sur le clavardage. Leur est-il déjà arrivé d’utiliser un pseudonyme pour tenir des propos non assumés ou qui pourraient leur poser des problèmes? Je verrai aussi avec eux le processus qui a permis d’attribuer l’écriture du roman à Mme de Lafayette après sa mort. La prochaine activité servira à discerner la polémique que l’œuvre a provoquée à sa publication, entre autres dans le périodique Mercure galant, ancêtre des blogues. Le professeur fera aussi une sélection de plusieurs commentaires précis de Valincour attaquant la Princesse dans sa Lettre à la Marquise de **** sur "La Princesse de Clèves". Je désire entendre l’avis des apprenants sur les suggestions de Valincour. De nos jours, le critique a-t-il autant de liberté?

 

 

Après la lecture :

Je conseille au professeur utilisant cette séquence d’organiser une table ronde après la lecture du roman. Si le groupe contient 40 étudiants, il est préférable d’en faire deux. Les questions à préparer sont disponibles sur mon site dédié à la Princesse : http://sites.google.com/site/juliecartier60/  Ils devront appuyer leurs propos sur des extraits du texte adéquats. Par exemple, les jeunes discuteront de la vraisemblance de l’aveu de la princesse à son mari et de la place des apparences dans la société dans le livre et dans la réalité d’aujourd’hui. Cette activité les aidera à approfondir l’analyse du roman et à parfaire leurs habilités de communication. À la suite de la discussion, les étudiants sont invités à composer et à me remettre un résumé réflexif. Une des raisons qui motivent ce choix est de les pousser vers la métacognition dans leur apprentissage. Ils devront autoévaluer leur capacité à interagir efficacement. De plus, je ne veux pas qu’ils oublient les arguments qu’ils ont développés oralement. Ce résumé formatif est un support écrit des acquis. Il leur servira pour construire leur plan de dissertation. Avant que les apprenants quittent la classe, l’enseignant doit leur donner une rétroaction générale. Quelles sont les conclusions obtenues et comment les réutiliser? La discussion s’est-elle effectuée dans le respect?

 

Évaluation sommative :

La dissertation explicative vaut 30% si elle est la première de deux dans la session, sinon elle vaut 40%. L’énoncé est : Expliquer la réception mitigée du roman La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette publié en 1678.



[1] Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves, Éditions Gallimard (Folio), 2005 ou toute autre édition imprimée ou web.


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