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Prix littéraire des collégiens

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Prix littéraire des collégiens
VIVIER, Jean-François
Par Jean-François Vivier


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Autres
Courant :
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Jean-François Vivier
Date du dépôt : Hiver 2009


Identification du problème à résoudre

            La séquence didactique présentée ici ne s’inscrit pas dans le cadre de l’étude d’une œuvre particulière mais plutôt d’un événement littéraire québécois.  En effet, la séquence est ainsi conçue pour être réutilisée d’année en année, en accompagnement à la participation des étudiants du cégep au Prix littéraire des collégiens[1]

            Puisque les étudiants doivent composer, selon les objectifs du cours collégial de français 104, intitulé Pratique de la communication, des textes de divers types discursifs au cours de la session, il serait intéressant de réutiliser ceux-ci et de leur donner une finalité autre que le seul aspect d’évaluation sommative.

            Dans cette optique, une revue serait un moyen efficace de regrouper des textes appartenant à différents discours, tout en colligeant le travail de plusieurs étudiants sur une seule et même œuvre.  Évidemment, il s’agit d’abord et avant tout d’élaborer différents aspects d’approche des œuvres, notamment en ce qui concerne le discours critique.  Il faut élaborer divers sujets possibles que les étudiants pourront approfondir.  Ainsi, certains de ces textes critiques seront davantage liés à la réception, d’autres seront sous forme d’analyses critiques structurées autour d’un thème ou d’une théorie d’analyse littéraire précise (la narratologie, la psychologie des personnages, par exemple).

            La séquence didactique élaborée a pour but de concevoir cette revue en permettant tout d’abord aux étudiants d’analyser des œuvres québécoises récentes selon une approche qui leur plaît, mais aussi de rédiger des textes informatifs sur l’œuvre, l’auteur, le style ou le courant auquel l’œuvre est rattachée, de faire des liens à l’histoire littéraire québécoise ou, encore, de retranscrire une entrevue réalisée entre l’auteur et l’étudiant.  De plus, la séquence didactique permet aux étudiants de s’intégrer dans le milieu littéraire québécois en tant qu’auteur de fiction, puisqu’il sera exigé d’eux d’écrire un texte qui prolonge l’œuvre, qui en livre un chapitre caché, qui permet de modifier le destin de certains personnages.  La créativité des étudiants est suscitée tout au long de la séquence didactique.

            Dans un autre ordre d’idées, les étudiants devront retravailler leurs propres productions écrites afin de les publier.  Pour plusieurs d’entre eux, il s’agira de la seule occasion qu’ils auront de pouvoir voir leurs écrits dans un média qui pourrait, selon la volonté de chaque groupe et les différents aspects techniques de chaque cégep, être distribuée à la grandeur de l’institution.

            La séquence didactique imaginée permet d’évaluer l’atteinte de l’énoncé de la compétence du cours, à savoir : « produire différents types de discours oraux et écrits[2] ».  De plus, tous les éléments de la compétence sont aussi évalués, puisqu’en plus de la remise de la revue, une présentation orale aura lieu, présentation pendant laquelle chaque équipe devra « vendre » leur revue au reste du groupe. 

            En parallèle à ces objectifs s’en établissent d’autres, qui sont davantage rattachés à la créativité des étudiants.  Ainsi, les étudiants pourront exprimer sa créativité, à travers la conception de la revue, mais aussi d’acquérir un sentiment d’appartenance à son équipe, tout en développant une aptitude au travail d’équipe, un respect envers les autres et leurs opinions.

 

Définir la séquence didactique

            Pour permettre la réalisation de la revue littéraire, les étudiants devront suivre un horaire déterminé à l’avance par l’enseignant, afin d’éviter de prendre du retard, certes, mais aussi pour s’assurer de l’intégration de ce projet dans le cadre de la session collégiale.  Les romans seront les principaux documents utilisés dans la rédaction de la revue, mais Internet ainsi que d’autres sources d’information seront nécessaires aux étudiants, afin qu’ils puissent écrire des textes informatifs qui s’avèrent être véridiques.  De cette façon, une biographie de l’auteur, par exemple, ou un dossier de presse pourront être présentés dans les revues étudiantes.

            La séquence proposée s’articule en trois grands moments.  Dans un premier temps, les étudiants entreront en contact avec les différents romans candidats au Prix littéraire des collégiens.  Par la suite, leur choix s’étant arrêté sur un d’eux, ils devront analyser l’œuvre, rédiger des textes d’ordre informatif, critique et expressif.  Finalement, après la correction de ces textes, les étudiants devront les regrouper à l’intérieur d’une revue qu’ils devront créer, notamment en choisissant la présentation matérielle (mise en page, typographie).  Il s’agit d’une séquence didactique plutôt linéaire, avec une finale qui permet de réutiliser l’autocorrection des textes.  Puisque la revue doit être présentée devant public (enseignants du département, par exemple) et que la revue pourra être disponible (sur site web ou en version papier), les textes devront être retravaillés jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’erreurs de français.

Avant la lecture

            Première activité : l’enseignant présentera les cinq romans candidats au Prix littéraire des collégiens, notamment en faisant un résumé de chacun d’eux et une présentation très brève des auteurs.  Cette présentation pourra avoir lieu dès la première période de la session, à la remise du plan de cours, puisque des équipes de 5 ou 6 personnes devront être formées et qu’elles peuvent l’être à ce moment.

            Seconde activité : les étudiants devront, dès la première semaine de cours, lire les cinq romans en lice, à raison d’une œuvre par semaine.  Ces lectures leur permettront tout d’abord de voter, de façon individuelle, pour leur œuvre favorite, mais aussi de déterminer l’œuvre avec laquelle ils travailleront en équipe jusqu’à la toute fin de la session.

            Troisième activité : lors de la cinquième semaine de la session, l’enseignant expliquera les différentes caractéristiques du discours informatif aux étudiants, dans le cadre d’un exposé informel.  Il expliquera de plus les sujets sur lesquels les étudiants devront, lors des deux périodes suivantes, rédiger leurs textes informatifs.

            Quatrième activité : les étudiants d’une même équipe se sépareront en dyades afin de choisir le sujet de leur rédaction informative, en lien avec leur roman.  Ils seront donc appelés à effectuer des recherches, sur Internet ou à la bibliothèque, sur l’auteur, sur sa biographie ou sur le contexte de création.  Ainsi, chaque équipe aura trois textes informatifs, d’une longueur d’environ trois pages chacun, qui seront corrigés de façon sommative et qui leur seront remis, en vue d’éventuelles corrections.  Une grille critériée sera utilisée afin d’évaluer le travail des étudiants, notamment en ce qui concerne la qualité de la langue, le style, la véracité des informations.  Cette activité vaudra 15 % du total de la session pour chaque dyade.

Pendant la lecture

            Cinquième activité : l’enseignant proposera aux équipes de lire une œuvre (qu’il aura délibérément choisi) du même auteur que le roman qu’elles ont sélectionné.  Il leur suggérera de prendre en considération ce nouveau texte pour construire leur pensée quant à l’activité qui suivra.  Il leur demandera également de former d’autres dyades, au sein de la même équipe, afin de rédiger des textes d’ordre critique sur un des sujets choisis.

            Sixième activité : lors de la sixième semaine de la session, chaque dyade devra rédiger des textes critiques de deux à trois pages sur les sujets précédemment présentés par l’enseignant.  Encore dans ce cas-ci, chaque équipe devra présenter trois textes qui seront corrigés de façon sommative et qui leur seront remis, en vue d’éventuelles corrections.  Une grille critériée sera utilisée afin d’évaluer le travail des étudiants, notamment en ce qui concerne la qualité de la langue, le style et l’analyse des thèmes choisis.  Cette activité vaudra 20 % du total de la session pour chaque dyade.

            Septième activité : les étudiants devront, au cours des deux périodes suivantes, rédiger des textes appartenant au discours expressif d’une longueur de deux à trois pages.  Dans ce cas-ci, également, les dyades devront être différentes des deux composées précédemment.  Il s’agit non pas ici de décrire ce que les étudiants ressentent par rapport à l’œuvre dont ils sont les experts, mais de faire un texte de fiction qui pourrait s’insérer soit dans le roman de leur équipe (tel un chapitre manquant), soit à la fin ou qui reprend les personnages ou l’esprit de l’œuvre initiale.  Ce texte sera évalué, par l’enseignant, de façon formative, afin de s’assurer de la qualité des textes de fiction et d’ainsi éviter des pastiches qui n’auraient rien à voir avec le roman que l’équipe doit étudier.  Une grille holistique sera utilisée afin d’évaluer le travail des étudiants, notamment en ce qui concerne la qualité de la langue et le respect du style de l’auteur ou de l’atmosphère de l’œuvre (selon le cas).  Cette activité vaudra 20 % du total de la session pour chaque dyade.

Après la lecture

            Huitième activité : au retour de la semaine de lecture, l’enseignant remettra les divers textes à chaque équipe pour qu’elles puissent en faire la correction.  Les commentaires de l’enseignant devront être le plus précis possible afin que les étudiants soient en mesure de faire cette activité de façon la plus autonome possible.  S’ils en ressentent le besoin, les étudiants pourront rencontrer l’enseignant qui leur expliquera davantage les divers éléments à corriger.  Cette activité se fera hors classe, ce qui permettra aux étudiants d’avoir accès aux outils nécessaires (grammaire, dictionnaire, logiciel Antidote, etc.) afin de corriger de façon optimum leurs textes.  En classe, l’enseignant pourra donc aborder d’autres aspects de la communication, afin de répondre aux exigences du ministère de l’éducation, mais aussi pour y aborder d’autres aspects de la communication, que ce soit l’efficacité des médias, le fonctionnement de la publicité, du cinéma ou, encore, le langage paraverbal.  De plus, l’enseignant pourrait aussi en profiter pour expliquer certains aspects propres aux médias imprimés, tels que la mise en page ou la typographie, puisque les étudiants devront éventuellement réutiliser ces éléments dans l’activité suivante.

            Neuvième activité : comme suite à la correction des textes, aux alentours de la douzième semaine, deux heures de cours seront réservées à un retour momentané sur la création de la revue.  Une discussion en classe sera prévue afin que l’enseignant puisse expliquer les étapes restantes au projet, mais aussi pour effectuer de la rétroaction sur l’avancement du travail à ce jour.   Les équipes pourront établir, en classe, les choix esthétiques de la revue qu’ils produiront, notamment en ce qui concerne l’imagerie qui y sera présente, la typographie utilisée ou la mise en page qui sera sélectionnée.   Cependant, tout ce qui se rattache à l’élaboration et à la production de la revue se fera en dehors des heures de cours.

            Dixième activité : au début de la quatorzième semaine, une présentation orale de chaque revue aura lieu, en classe ou dans un amphithéâtre en dehors des heures de cours, afin de promouvoir l’édition des revues étudiantes sur le Prix littéraire des collégiens.  Les auteurs de chaque œuvre au programme seront invités à assister à ce lancement, afin de constater l’intérêt des étudiants par rapport à leur œuvre, mais aussi de découvrir l’animation et le bouillonnement intellectuels du cégep.  Chaque présentation devra être d’une durée d’environ trente minutes par équipe et sera divisée en deux parties.  La première consistera en une présentation factuelle de la revue : lecture d’un texte appartenant à chaque discours, mais aussi une biographie sommaire de l’auteur, lecture d’une entrevue qui aura été préalablement faite avec l’auteur (entre les troisième et quatrième activités de la séquence didactique) ou tout autre aspect important de la revue.  La seconde partie de la présentation constituera, en cinq minutes, la meilleure possibilité pour convaincre le public assistant à la présentation quant à la qualité du roman et de la revue.  Cette partie de la présentation sera évaluée de façon sommative par l’enseignant, avec l’aide des pairs, afin d’évaluer le dernier objectif du devis ministériel.  Évidemment, puisque le but est de convaincre un public, cette présentation devra être de l’ordre du discours argumentatif.  Valant 15 % de la session, cette présentation orale sera évaluée à l’aide d’une grille holistique qui sera également remise à tous les étudiants du groupe afin qu’ils la remplissent.  Cependant, l’évaluation des pairs comptera pour 50 % de la note de cette présentation, l’autre moitié étant celle de l’enseignant.

            Onzième activité : en classe, à la quinzième semaine, le groupe et l’enseignant se rencontreront au local habituel et la rencontre servira à offrir de la rétroaction à la classe entière, mais aussi à chaque équipe.  Pour y parvenir, il sera possible à l’enseignant de discuter d’abord avec le groupe en entier et de passer les équipes séparément, ce qui permettra une plus grande possibilité de discussion entre chaque équipe et l’enseignant.  Ainsi, la rétroaction donnée sera approfondie et les équipes sauront de façon directe les commentaires concernant la revue.  Autre possibilité, l’enseignant rencontre le groupe en entier et remet, par la même occasion, une feuille à chaque personne (selon l’équipe à laquelle elle appartient) comportant les commentaires retranscrits.  De plus, dès ce moment, la revue pourra être distribuée dans le cégep et/ou accessible sur Internet, pour que le projet passe à la postérité.

 

Conclusion

            L’ordre dans lequel sont présentées les diverses activités pédagogiques est important, puisqu’il s’agit d’une séquence didactique plutôt linéaire, avec un résultat attendu concret qui nécessite la réalisation des étapes précédentes.  Cependant, il serait toujours possible de varier l’ordre de rédaction des textes appartenant aux différents discours (ainsi, il serait possible de demander le texte critique après le texte de création), mais il est nécessaire de conserver la rédaction des textes du discours informatif en premier, afin de mieux pénétrer l’univers de l’auteur et de son œuvre.

            Tout en étant un travail de longue haleine et, qui plus est, ardu à certains moments, la conception de la revue littéraire, autour des cinq romans candidats au Prix littéraire des collégiens n’en demeure pas moins un travail dans lequel les étudiants peuvent retirer beaucoup de plaisir et de motivation, puisqu’ils ont l’occasion de voir un but clairement identifié au bout de leur travail, ils voient la valeur de la tâche qu’ils font et ne rebutent pas sur les difficultés observées en cours de route.  Il s’agit, pour la majorité des étudiants, d’une occasion particulière et unique d’être un acteur dans le milieu littéraire.  J’ai expérimenté, en tant qu’étudiant, le projet, au Collège Ahuntsic : non seulement est-il motivant de devoir réaliser un produit du genre, mais les étudiants, surtout quand les auteurs sont présents au lancement, éprouvent une grande joie de montrer les résultats de leur labeur.  De plus, de savoir que les auteurs (à qui on aura remis une copie de la revue qui le concerne) prennent conscience qu’ils sont étudiés et lisent la revue, les étudiants redoublent d’efforts pour rendre un résultat exceptionnel.  La situation-projet proposée dans cette séquence didactique permet aux étudiants, d’une certaine façon, de faire une synthèse des trois cours de français précédents, mais aussi d’explorer divers discours, différentes circonstances de communications.  C’est ainsi que, tout au long de la réalisation de ce projet, les étudiants auront rédigé des textes critiques, informatifs et expressifs, mais ils auront aussi réalisé une présentation orale argumentative et informative sur un objet culturel.  Les étudiants auront, par la même occasion, la possibilité de faire vivre un peu plus l’œuvre littéraire candidate au Prix littéraire des collégiens, notamment en suggérant des textes pastichant les romans, mais aussi en étudiant ces textes sous divers aspects. 


[1] On pourrait reprendre, en Europe, la même approche projet avec les romans en lice pour les prix littéraires qui s’adressent aux lycéens.

[2] Sur le site du MEQ, au http://www.mels.gouv.qc.ca/ens-sup/ens-coll/Cahiers/cours-comp/comp.asp?NoObj=000k.


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