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Encore cinq minutes

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Encore cinq minutes
LORANGER, Françoise
Par Claudine Morneau


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Théâtre
Courant : Autres
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Claudine Morneau
Date du dépôt : Automne 2004


POURQUOI ÉTUDIER LA PIÈCE ENCORE CINQ MINUTES ?

Prix du Gouverneur général en 1968, la pièce Encore 5 minutes de Françoise Loranger s'inscrit dans la littérature de la modernité. Ce drame réaliste et psychologique de la période de la Révolution tranquille met en scène, sur un fond d'éclatement des valeurs de la famille et du conformisme social, une femme qui découvre l'incomplétude de sa vie et décide de quitter sa famille. Bien que traitant d'un sujet propre à la femme, cette pièce se distingue des écrits féministes des années 1970. Malgré le fait qu’elle a été écrite en 1966, cette pièce traite du thème toujours actuel de la relation problématique entre l’affirmation de soi et le rôle social, thème qui présentera sûrement un intérêt pour l’étudiant.

SITUATION-PROBLÈME ET PROBLÈMES DE LECTURE

L’étudiant doit comprendre le sentiment d’aliénation causé par la relation problématique entre l’identité individuelle et le rôle social.

  Comprendre le rôle spécifique de la voix narrative dans la mise en place du drame et de son inscription dans le débat social est nécessaire pour dépasser les conflits familiaux de la pièce.

 Établir la relation entre l’espace métaphorique, le symbolisme des objets et l’angoisse permet de dégager le véritable enjeu de la pièce : l’affirmation de soi face au conformisme social.

 Reconnaître le langage et les actions du personnage principal en tant que manifestations de son intériorité permet de comprendre la transformation du personnage et la fin de la pièce.

OUTILS

Différents outils sont utilisés lors de l’apprentissage : notes de cours, vidéo et extrait de pièce, réseaux de textes, ouvrages théoriques, grille d’analyse et grille de correction.

SÉQUENCE DIDACTIQUE

Avant la lecture (8 heures)

Cours 1 - Quelle relation peut-on établir entre la société et le théâtre des années 1960 ?

Un exposé magistral, soutenu par des notes de cours, porte sur le contexte politique, social et culturel des années 1960 et permet aux étudiants de connaître les enjeux de l’époque.

Afin d’aborder le théâtre en tant que reflet de la société québécoise et lieu de débat social, un exposé magistral, soutenu par de notes de cours, dresse le portrait du théâtre québécois en le situant au sein de la production littéraire. Un regard sur l'oeuvre de Françoise Loranger permet ensuite d’aborder le drame bourgeois et psychologique Encore cinq minutes.

Cours 2 - Quelles sont les fonctions des didascalies dans la pièce ?

Après le visionnement du premier acte de la pièce Un simple soldat de Marcel Dubé, les étudiants, répartis en équipes, procèdent à l'analyse des didascalies (action, émotion, commentaire, etc.) d’un extrait de l’acte 1 de la pièce (p. 5-33). Une plénière permet de valider les fonctions identifiées.

Ensuite, un metteur en scène anime un atelier visant la compréhension des didascalies de la pièce Encore cinq minutes. Les étudiants, regroupés en équipes, doivent distinguer les didascalies d'indications scéniques et de voix narrative à l'aide d'extraits de la pièce (p. 6-11 et p. 53). Après une plénière, le metteur en scène propose un ou des choix de mise en scène.

Cours 3 - Comment l'aliénation se manifeste-t-elle dans le rapport à l’espace et aux objets ?

Les étudiants, en équipes, font un relevé d'éléments textuels marquant l'aliénation individuelle et collective, dans deux des quatre textes suivants : les poèmes « Accompagnement » (Saint-Denys Garneau) et « L’Octobre » (Miron) ainsi que dans les chansons « Le voyage » (Duguay) et « Qué-can-blues » (Charlebois). Les équipes rendent compte de leur travail lors d’une plénière.

Ensuite, les étudiants complètent la section de la grille portant sur l’espace physique et les objets ainsi que sur l'espace métaphorique et les symboles d'aliénation (p. 5 11, p. 20-27 et p. 52-53) dans la pièce à l’étude. Les étudiants doivent décrire le rapport entre l'espace physique (et les objets) et l'espace métaphorique (et les symboles de l'aliénation) en écrivant deux phrases qui serviront de point de départ à la discussion lors de la plénière.

Cours 4 - Comment le langage et les actions expriment-ils l'intériorité de Gertrude ?

À titre de personnes-ressources, des étudiants en théâtre se joignent aux équipes d’étudiants. Lors de l'étude d'extraits de Tit-Coq (révolte de Tit-Coq), des Grands départs (Sophie demande l’aide d’Hector) et de Sainte Carmen de la Main (Carmen désire aider la Main), les équipes doivent identifier l'état d'âme du personnage et justifier ce choix par des extraits du texte. Chaque équipe n'étudie qu'un seul texte et présente les résultats de son travail en plénière.

Enfin, les étudiants de théâtre jouent trois extraits de la pièce à l’étude (p. 47-51, p. 72-75 et p. 77-81). Après chacun des extraits, les équipes doivent compléter la grille d’analyse en identifiant les étapes du cheminement intérieur de Gertrude à travers l’évolution de son langage et de ses actions (angoisse, révolte, affirmation) à l’aide des éléments textuels s'y rapportant. En plénière, les équipes présentent les éléments relevés.

Pendant la lecture (4 heures)

Cours 5 - Comment les divers éléments concourent-ils à exprimer la transformation de Gertrude ?

Regroupés en équipes, les étudiants doivent construire le schéma actantiel de la pièce, incluant les personnages secondaires, afin de reconnaître les forces qui sous-tendent l'action et d'identifier clairement l'enjeu de la pièce. Le retour en plénière permet de valider le schéma actantiel établi.

Les équipes se reforment afin de procéder à la réécriture de la scène finale à partir du moment où Gertrude annonce son départ (p. 77). Que se passerait-il si la pièce était écrite aujourd’hui ? Quelles seraient les réactions de Renaud, d'Henri et de Geneviève, et partant de là, celles de Gertrude ? Quelques scènes finales sont lues à l'ensemble du groupe qui en discute le bien-fondé.

Ensuite, les étudiants travaillent en équipe à l’aide de la grille déjà construite afin d’établir la relation entre les différents éléments qui permettent de comprendre le cheminement intérieur de Gertrude. Ceci permet de mettre en évidence le personnage de Gertrude en opposition à elle-même, à sa famille et au rôle social. En plénière, les étudiants posent les questions nécessaires afin de clarifier cette relation et, éventuellement, apportent des éléments nouveaux.

Cours 6 - Comment comparer les œuvres Encore cinq minutes et Le Survenant ?

Les étudiants rédigent individuellement un plan de dissertation où ils doivent réinvestir leur compréhension des œuvres dans un tout cohérent. Ils doivent ensuite présenter leur plan aux membres de leur équipe afin de valider leur hypothèse et, éventuellement, d’enrichir leur plan.

Après la lecture (4 heures)

Cours 7 et 8 - Écriture de la dissertation critique de 900 à 1000 mots

À l’aide du plan de dissertation et de trois ouvrages de référence, les étudiants doivent procéder à l’écriture de la dissertation critique.

Hors classe - Réécriture d’une partie ou de l’ensemble de la dissertation

Les étudiants doivent effectuer la réécriture d’une partie ou de l’ensemble de la dissertation. Après avoir pris connaissance des remarques inscrites sur la grille de correction de la dissertation, l’étudiant doit rencontrer la professeure afin de préciser l’activité de réécriture à effectuer.

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Outre les œuvres ou les manuels portant sur l’étude d’une œuvre littéraire et la dissertation critique, les textes suivants ont contribué à la constitution de cette séquence didactique :

PERRON, Gilles, « La chanson narrative : L’histoire de Buck », dans Québec français, no 132, Hiver 2004, p. 38-39.

L’ITALIEN-SAVARD, Isabelle, « Quand une personne rencontre un personnage… ou comment aider les élèves à analyser un personnage », dans Québec français, no 132, Hiver 2004, p. 32 35.

REUTER, Yves, « Évaluation et réécriture », dans Enseigner et apprendre à écrire, Paris, ESF (coll. Didactique du français), 1996, p. 165-181.


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