Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Émilie Fortin
Date du dépôt : Automne 2004
L’ŒUVRE ET LE PROBLÈME DE LECTURE PROPOSÉS
Cette séquence didactique est construite autour du roman Le Survenant de Germaine Guèvremont. Cette œuvre en apparence simple pose pourtant un réel problème de lecture aux étudiants qui risquent de ne pas percevoir toute sa dualité et son symbolisme, deux éléments qui font de ce livre une œuvre unique et quasi prophétique dans l’histoire littéraire et socioculturelle du Québec.
SITUATION-PROBLÈME
Reconnaître comment et pourquoi Le Survenant marque un tournant de l’histoire littéraire et socioculturelle du Québec.
Circonscription de la situation-problème en sous-éléments problématiques :
1. Reconnaître le traitement des thèmes marqué par la dualité et le symbolisme afin de permettre aux élèves d’enrichir leur lecture référentielle.
2. Reconnaître le contexte historique dans lequel cette œuvre s’inscrit afin de constater son caractère novateur.
3. Dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire en faisant des liens entre les constats effectués aux deux premiers points afin de mieux comprendre la singularité de l’œuvre qui explique sa popularité et sa consécration.
SÉQUENCE DIDACTIQUE
Avant la lecture
1er cours :
Cette période a pour objectif de rendre le cours significatif aux yeux des élèves et de les motiver en les amenant à se questionner sur la définition de la littérature et sur les apprentissages qu’elle permet. Une brève présentation du champ littéraire leur permettra aussi de désacraliser la littérature et d’avoir une meilleure prise sur les textes littéraires.
2e cours :
Au cours de cette période, les élèves sont informés de la situation-problème qu’ils doivent résoudre et celle-ci est circonscrite davantage en abordant le premier sous-élément problématique que constitue le traitement des thèmes du roman et de son symbolisme. Les élèves doivent, en équipe, discuter de leur horizon d’attente en fonction du paratexte, d’abord, et de l’incipit, ensuite. Un atelier sur le symbolisme leur permet de réactiver leurs connaissances à ce sujet en partant d’exemples connus. Ils doivent ensuite revoir en équipes l’incipit en y relevant les symboles tels que les quatre saisons, les quatre éléments, les mythes chrétiens et autres, etc. Ils analysent ensuite le chapitre II qui devrait les rendre plus attentifs à la structure du récit et à l’importance du premier chapitre annonçant le grand bouleversement qui surgit au cœur du déclin. Cette démarche permet de diriger la lecture des élèves et de leur apprendre à devenir des lecteurs experts.
Pendant la lecture
3e cours :
Cette période circonscrit encore davantage le problème de lecture en superposant aux thèmes et aux symboles le deuxième sous-élément problématique, soit le contexte historique et socioculturel. Les élèves sont ainsi amenés à induire les caractéristiques du courant terroiriste à partir d’extraits d’œuvres représentatives de ces deux mouvements, soit La Terre paternelle, L’Appel de la terre, Restons chez nous et Jean Rivard, le défricheur. Une mise en commun permet à l’enseignant(e) d’ajouter plusieurs éléments contextuels qui étofferont la compréhension des enjeux littéraires et sociaux de l’époque et qui permettront aux élèves de faire des liens entre leurs observations concernant les thèmes et les symboles et les nouvelles connaissances acquises, ce qui enrichira leur lecture individuelle. Un document sur la dissertation est ensuite distribué et commenté et les élèves doivent reconstituer le plan d’un exemple réel en équipes de quatre. Le projet de débat du cinquième cours est annoncé et l’attribution des sujets est effectuée. Il s’agit d’une mise en situation dans laquelle les élèves deviennent des critiques littéraires qui doivent remettre le prix « Terroir » à l’œuvre qui représente le mieux ce courant. La moitié défend Le Survenant, l’autre s’opposant à ce choix.
4e cours :
Ce cours joint les deux premières dimensions explorées en introduisant le troisième sous-élément problématique, soit les liens entre l’imaginaire, le réel et le langage. Un bref exposé théorique présente l’adaptation télévisuelle du roman de Germaine Guèvremont et son impact sur la société québécoise de l’époque. Un épisode, celui où un cirque arrive à Sorel, est ensuite présenté en classe. Les étudiants doivent analyser en équipe les impacts de cette transposition sur l’œuvre littéraire (chapitre XV), ce qui les sensibilise à la représentation du monde particulière proposée dans le roman et à son parcours dans le champ culturel. Le reste de la période est consacré à la préparation du débat, les élèves devant trouver au moins cinq preuves dans le récit pour appuyer leur argumentation.
Après la lecture
5e cours :
Ce cours est consacré au débat. Ce dernier permet aux étudiants de recevoir une rétroaction quant à la pertinence de leurs exemples en vue de la dissertation. Comme ils doivent toujours garder en tête les arguments de la partie adverse, les élèves seront éventuellement amenés à nuancer leurs propos à la fin de l’exercice pour constater comment l’œuvre est bel et bien affiliée au courant terroiriste, mais comment elle en marque également le déclin en annonçant l’ouverture au monde. Le reste du cours est l’occasion pour eux de faire une synthèse en équipe de tous les acquis et d’émettre une réflexion personnelle en groupe sur leur appréciation et sur leurs interprétations personnelles.
6e cours :
Cette période permet aux élèves de rédiger leur plan de dissertation tout en bénéficiant de rétroactions par les pairs et par l’enseignant(e). Un bref exposé théorique sur le choix d’un sujet a lieu au début du cours pour mieux les diriger et les conseiller. Ils sont informés de la nécessité d’écrire au moins un paragraphe de développement pour le cours qui suit.
7e cours :
Les élèves se questionnent entre eux et commentent, en équipe de quatre, les paragraphes rédigés par leurs compagnons de classe. Ils doivent noter à l’écrit leurs commentaires et faire une synthèse à l’oral des points forts et des éléments à améliorer pour favoriser la décentration et le discours réflexif sur les stratégies d’écriture. Le reste du cours est consacré à la rédaction. Les élèves peuvent terminer leur développement à la maison. Ils doivent remettre ce texte, qui vaut pour 25 % de la session, au cours suivant.