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Allah n'est pas obligé

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Allah n'est pas obligé
KOUROUMA, Ahmadou
Par Karl Beaulé


Nationalité de l'auteur : Autres
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Karl Beaulé
Date du dépôt : Automne 2004


Justification du choix de l'oeuvre

Le roman Allah n’est pas obligé, d’Ahmadou Kourouma, s’inscrit bien dans le cadre du cours Littérature et imaginaire 601-102-04 parce qu’il répond, de manière originale, à l’exigence ministérielle qui est d’expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires. Le choix de cette œuvre africaine propose aussi une (petite) exploration de la francophonie.

Cette œuvre a aussi été retenue parce qu’elle semble intéressante pour des élèves du collégial. Peu habitués à ce type de roman, les élèves seront motivés par la nouveauté du sujet. De plus, récompensé à plusieurs reprises, ce texte pose des défis de lecture importants. Enfin, l’intérêt de ce roman réside aussi dans le fait que ce texte passionne l’enseignant.

Dans un but d’apprentissage, il apparaît important de guider les étudiants à travers cette œuvre qui joue avec le ton et les genres. Ainsi, trois difficultés, parmi plusieurs, ont été relevées pour permettre aux élèves de mieux saisir les nuances de ce texte. Il s’agit de la narration, de l’ironie (aspect dominant dans le texte) et de l’oralité.

Préparation à la lecture

Lors de la première semaine, l’enseignant devra résumer le roman, car les étudiants n’auront pas encore eu la consigne d’en faire la lecture. Ce survol lui permettra de situer l’action et de mentionner le sujet de l’œuvre. Pour donner une certaine crédibilité au récit, l’enseignant fera la présentation de l’auteur. D’abord, quelques éléments de sa biographie seront livrés aux étudiants, car il a connu la guerre d’Indochine, la corruption et des régimes dictatoriaux. Ensuite, la dédicace du livre, adressée aux enfants qui ont vécu les guerres, sera abordée afin de prouver la véracité de certains faits (guerres tribales, atrocités commises, etc.). Les récompenses attribuées à ce roman seront mentionnées aux élèves pour légitimer et justifier son étude. Tous ces aspects concernant la présentation de l’auteur serviront à montrer qu’une certaine partie du roman (contexte du récit) est véridique.

Afin d’aider les étudiants à se représenter les pays mentionnés, une carte géographique sera apportée en classe pour leur montrer la proximité des frontières entre les pays. Après ce positionnement spatial, le contexte sociohistorique de l’Afrique sera présenté. Un résumé concernant l’aspect politique de certains pays est, de ce fait, pertinent pour montrer les causes des guerres civiles et tribales. Pour conclure ce survol, un documentaire sur les enfants-soldats sera présenté. À la suite de ce documentaire, une activité en équipe aura lieu. Les étudiants devront se questionner sur la manière dont ils peuvent écrire une histoire traitant de cette réalité.

La méthode utilisée par Kourouma sera abordée lorsque toutes les équipes auront donné leur solution. L’enseignant devra montrer que l’auteur emploie un narrateur-enfant pour raconter son histoire. Les caractéristiques concernant la narration seront réexpliquées (elles ont été vues précédemment) et complétées par des extraits tirés de La poétique du roman, de Vincent Jouve. Une attention particulière sera apportée, par la suite, au narrateur-enfant pour montrer son importance et son implication dans l’œuvre.

Après qu’ils aient pu constater la pertinence du narrateur-enfant dans un texte, les élèves devront, en équipe, faire un pastiche sur le premier paragraphe du deuxième chapitre du roman Un dimanche à la piscine à Kigali1 de Gil Courtemanche, parce que ce roman traite aussi de la guerre. Les étudiants auront donc à transformer la narration pour que ce soit un narrateur-enfant, et ce, en récupérant les modes de narration vus en classe.

Pendant la lecture

La deuxième semaine portera sur l’aspect ironique du texte. Ayant relevé le fait que la narration est faite par un narrateur-enfant lors de la première semaine, l’enseignant va pouvoir faire remarquer aux élèves que le texte dépeint une réalité faussement naïve attribuée à l’enfant. Après avoir expliqué ce qu’est l’ironie et quels sont les buts poursuivis, des extraits provenant des romans Candide et Le souffle de l’Harmattan seront remis aux élèves en guise d’exemples.

Après, les étudiants devront se placer en équipe pour réaliser une activité formative sur le titre du livre. Ils auront à dire, à partir de l’explication de la page neuf, en quoi le titre du roman est ironique. Ce choix d’activité apparaît important parce que le titre est repris plusieurs fois au cours du roman

La seconde partie de la deuxième semaine portera sur la lecture de l’œuvre. Les étudiants auront à compléter une fiche de lecture concernant le nom des pays où le narrateur enfant fait la guerre ainsi que les noms des chefs de guerre. Cette fiche leur permettra de mieux comprendre le déroulement de l’histoire, car le protagoniste se trouve enrôlé dans plusieurs factions. De plus, lors de leur lecture, les étudiants devront relever des passages qui semblent être interprétés par un enfant. En équipe, ils devront choisir celui qui leur apparaît le plus convaincant. Ils auront à le réécrire (faire un pastiche) en omettant l’ironie

Après la lecture

La troisième semaine sera consacrée à l’étude de la langue utilisée dans le roman de Kourouma. Il sera important que les étudiants aient terminé leur lecture pour pouvoir participer activement aux séances. Il sera montré aux élèves, à l’aide des exemples tirés de l’œuvre, que le narrateur emploie un registre familier pour raconter son récit. Bien qu’il soit un enfant, le narrateur privilégie l’oralité pour relater sa vie d’enfant-soldat. La notion de l’oralitude sera expliquée aux étudiants pour qu’ils puissent constater la présence de cette caractéristique langagière.

Lorsque l’idée d’oralité sera comprise, les étudiants auront à se placer en équipe pour essayer de trouver les effets que peut entraîner ce type de narration. En se référant au deuxième chapitre du roman de Kourouma, ils auront à justifier leurs réponses.

Les étudiants auront à faire, en équipe, un texte d’opinion concernant l’apport de ce genre dans l’œuvre à l’étude. Ils auront à montrer que la présence de cet élément vient apporter une dynamique au texte. Ensuite, il y aura une plénière où chaque équipe révélera l’importance du conte dans le roman.

Après avoir réalisé plusieurs activités sur les problèmes pouvant survenir lors de la lecture, l’enseignant vérifiera, pendant la cinquième semaine, la compréhension des étudiants. Pour ce faire, il proposera deux types d’évaluation. Les élèves choisiront celle qui leur conviendra. La première sera de faire un pastiche d’un court paragraphe du roman Au nom de tous les miens, de Martin Gray, en transformant le narrateur en narrateur-enfant. Ils devront récupérer les modes de narration de Kourouma (ironie) et des éléments se rapprochant du conte. La deuxième sera de faire une dissertation. Les étudiants devront expliquer en quoi l’ironie est soutenue par le narrateur-enfant. Ces deux types d’évaluations ont été travaillés durant toute l’étude du roman. Cette évaluation sommative, comptant pour vingt points, est un moyen de constater l’apprentissage des étudiants.

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1 Gil Courtemanche, Un dimanche à la piscine à Kigali, Montréal, Boréal, 2002, p. 25.


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