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La lettre volée et autres contes

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La lettre volée et autres contes
POE, Edgar Allan
Par Julie Simard


Nationalité de l'auteur : Américaine
Genre : Contes et récits
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Julie Simard
Date du dépôt : Automne 2011


Justification du texte


Nous avons choisi de présenter le recueil La lettre volée et autres contes, d’Edgar Allan Poe, qui s’inscrit dans le courant littéraire fantastique américain du XIXe siècle. Il faut noter que le recueil choisi, publié par les Éditions ERPI, contient cinq nouvelles : La lettre volée, William Wilson, La barrique d’Amontillado, Le chat noir, Le cœur révélateur.

 

D’abord, d’un point de vue technique, ce recueil est très court. Il contient environ 85 pages. Ceci a l’avantage d’être moins laborieux pour les étudiants. Pour le professeur, cela laisse la liberté de présenter d’autres contes ou nouvelles du même genre, du même auteur ou d’auteurs différents, afin de faire une étude comparée et d’élargir les connaissances littéraires des étudiants. D’un point de vue littéraire, Edgar Allan Poe s’inscrit comme un précurseur important au genre fantastique du XIXe siècle du fait qu’il va imposer le conte et la nouvelle au genre lui-même. Sa touche personnelle (l’intériorisation des personnages), d’ailleurs, va contribuer au côté unique du fantastique américain et inscrire l’œuvre de l’auteur dans une dimension plus large. Aussi, Poe s’inscrit comme précurseur à plusieurs genres : le genre policier, la science-fiction, et même les contes d’horreurs. L’élément important qui relie toutes les nouvelles de cet auteur est sans doute la ratiocination[1]. Effectivement, Poe, malgré le genre dans lequel s’inscrivent ses contes, utilise toujours la rationalisation comme discours de ses personnages. Cet élément nous semble central à l’œuvre de Poe et indéniable de l’importance qu’il a eue pour la littérature. Le fait que Baudelaire s’y intéresse et le traduise l’inscrit, encore une fois, dans une dimension plus large de la littérature. Finalement, du point de vue de la didactique, l’œuvre de Poe s’inscrit tout à fait dans les éléments de la compétence du cours 0002 énoncé plus haut, soit :

 

  1. Reconnaître le traitement d’un thème dans un texte (1.1 Relevé des procédés stylistiques et littéraires utilisés pour le développement du thème.);
  2. Situer le texte dans son contexte culturel et sociohistorique (2.1 Mention des éléments significatifs du contexte culturel et sociohistorique.);
  3. Dégager les rapports entre le réel, le langage et l’imaginaire (3.1 Liens pertinents entre le thème, les procédés stylistiques et littéraires, et les éléments significatifs du contexte culturel et sociohistorique.)[2]

 

Le fait que l’œuvre de Poe s’inscrive dans un contexte socio-historique et culturel particulier, que plusieurs thèmes fondamentaux du genre fantastique s’y retrouvent et que, de toute évidence, par l’utilisation du fantastique qui est l’intrusion d’élément étrange dans un contexte réel, il s’inscrit dans un rapport particulier entre le réel et l’imaginaire. Avec l’utilisation d’un langage propre à l’auteur, l’œuvre se justifie comme choix didactique.

 

Nous inscrivons cette séquence didactique dans le cours de Littérature et imaginaire, dont la compétence, émise par le Ministère de l’Éducation, énonce ceci : « Expliquer les représentations du monde contenues dans des textes littéraires de genres variés et de différentes époques.[3] »

 

Problèmes à résoudre et justification


Dans ce contexte, nous voulons séparer l’étude de l’œuvre de Poe en deux situations-problèmes distinctes. Ces deux approches permettront aux élèves de mieux cerner le genre et le style de l’auteur. Bien que ces deux éléments soient indissociables pour la compréhension de l’œuvre de Poe, il semble intéressant de les aborder en deux temps afin de bien cerner et comprendre les différents enjeux de l’écriture de Poe. De plus, cette distinction entre les deux approches permettra aux étudiants de saisir le sens plus large de l’écriture pour pouvoir ensuite l’associer à d’autres auteurs.

 

La première approche par problème concerne les thématiques présentes dans l’écriture de Poe. Les thèmes de prédilection du fantastique, et qui ne sont pas inconnus à l’œuvre de Poe, sont la mort, la peur, le mal, le dédoublement de l’être, l’obsession, la raison et l’émotion, etc. Ce que nous voulons poser comme problème aux étudiants rejoint ce que Tzvetan Todorov a inscrit dans la préface de Nouvelles histoires extraordinaires de Poe : « le fantastique n’est rien d’autre qu’une hésitation prolongée entre une explication naturelle et une autre, surnaturelle, concernant les mêmes évènements. Rien d’autre qu’un jeu sur cette limite, naturel-surnaturel.[4] » Dans cette optique, nous voulons confronter les étudiants à ce qu’est réellement le fantastique. En quoi ces thématiques (énumérées plus haut) contribuent-elles au genre fantastique? De quelle façon distinguent-elles un récit réaliste d’un récit fantastique? Ce jeu sur la vision des choses contribue à l’ambiguïté et à l’inscription dans le courant fantastique. C’est la confrontation d’une réalité et d’un imaginaire.

 

La deuxième approche par problème que nous voulons aborder se situe du côté de l’écriture elle-même. Une fois les thématiques analysées, comment l’écriture contribue-t-elle à leur inscription dans le fantastique? Nous faisons à nouveau référence à Todorov : « plutôt que de posséder un dénominateur commun thématique, ces contes relèvent tous d’un principe abstrait qui engendre aussi bien ce qu’on appelle les “idées” que la “technique”, le “style” ou le “récit”. Poe est l’auteur de l’extrême, de l’excessif, du superlatif; il pousse toutes choses à ses limites — au-delà, si c’est possible.[5] » L’exploration des limites à laquelle se livre Poe serait le point central de son œuvre. Donc, le problème posé aux élèves serait celui-ci : en quoi le style d’écriture et le format choisi contribuent-ils à l’insertion des thématiques du fantastique?

 

Nous allouerons quatre semaines de cours sur cette étude. Puis, la dernière semaine sera consacrée à l’évaluation de l’apprentissage, qui se présentera sous forme de dissertation ou de présentation orale.

 

AVANT LA LECTURE : Préparation à la lecture


Avant de commencer le travail sur l’œuvre de Poe avec les étudiants, nous leur exposerons le déroulement de la séquence et nous leur présenterons le choix quant à l’évaluation finale. Les étudiants pourront choisir la façon dont ils seront évalués, soit par une dissertation explicative pour qu’ils pratiquent leur habileté de rédaction avant la dissertation finale (qui est la compétence attendue selon le MEQ), soit une présentation orale qui leur permet de mettre à collaboration leur créativité et d’élaborer eux-mêmes leur recherche ainsi que le contenu. Cette dernière évaluation s’inscrit dans le cadre d’un apprentissage par projet. Selon Jean Proulx, l’apprentissage par projet est « un processus systématique d’acquisition et de transfert de connaissances au cours duquel l’apprenant anticipe, planifie et réalise, dans un temps déterminé, seul ou avec des pairs et sous la supervision d’un enseignant, une activité observable qui résulte, dans un contexte pédagogique, en un produit fini évaluable.[6] » Ceci permet d’amener les étudiants peu à peu vers l’autonomie et développe leur débrouillardise, ce qui pourra être réutilisé dans les autres cours et dans leur travail futur. Cependant, nous laissons le choix aux étudiants pour qu’ils puissent juger de la pertinence de l’évaluation finale selon les compétences qu’ils veulent développer. C’est aussi une tactique de motivation. Selon Rachèle Lavoie et Josée Larochelle, « [p]our qu’une situation d’apprentissage motive les étudiants, elle doit les responsabiliser en leur permettant de faire des choix (permet à l’étudiant d’exercer un certain contrôle sur son apprentissage.[7] » Cette séquence a donc pour but de les faire entrer dans le monde de Poe et d’élargir leur vision du fantastique pour qu’ils puissent associer, dans leur évaluation, ce monde fantastique à d’autres artistes.


PREMIER TEMPS : La préparation à l’apprentissage

 

Les trois premiers cours de cette séquence vont explorer différentes voies du genre fantastique. De ce fait, peinture, court métrage et plusieurs textes de différents auteurs et genres seront présentés aux élèves afin qu’ils élargissent leur connaissance sur le sujet. Nous nous basons ainsi sur les principes énoncés par Annie Rouxel : « Puisque les fonctions cérébrales dépendent du contexte et de leur histoire, charge à l’enseignant de proposer à l’élève un environnement culturel riche et complexe. Ainsi sera-t-il possible de répondre à une double exigence : mener un travail en profondeur sur certaines œuvres et favoriser la rencontre avec un très grand nombre de textes.[8] » Elle se base ainsi sur les théories de la mémoire de Piaget qui explique que « plus l’environnement est riche, mieux le sujet construit son savoir.[9] » C’est pour cette raison que, tout en construisant leur horizon d’attente par rapport à Poe, nous voulons que les étudiants élargissent leur connaissance avec d’autres œuvres.

 

SEMAINE 1

 

COURS 1

 

Activité 1 Horizon d’attente (1 h 20)

 

D’abord, comme activité préparatoire à la lecture, nous ferons faire une activité de réflexion par les étudiants. Nous présenterons les citations en exergue de chaque conte.[10] Nous leur expliquerons au préalable qui en sont les auteurs, rapidement. Ensuite, nous les placerons en équipe de quatre pour qu’ils discutent du sens qu’ils comprennent de ces citations et quel genre d’histoire elles introduisent. Nous allons, de cette façon, construire leur horizon de lecture et les initier à la lecture des citations choisies par l’auteur. Ensuite, pour chacune des nouvelles, nous leur ferons rédiger des résumés fictifs. Ces résumés ne feront pas plus de dix lignes chacun. Les étudiants auront une heure seulement pour réaliser l’activité. Ils ne disposeront que des citations et des titres de nouvelles. Nous pourrons leur fournir les différentes images de couverture utilisées pour les recueils de Poe afin de nourrir leur imaginaire. Pour terminer cette première rencontre, nous ferons un retour en plénière pour comparer les différents récits et confronter les différents horizons de lecture. Pendant ce retour, nous pourrons leur demander de trouver des thèmes qui pourraient être présents dans les nouvelles, suggérés par les citations, et nous leur demanderons d’expliquer leur choix. Nous les inviterons à porter une attention, pendant leur lecture, à la raison d’être de ces citations et le lien qu’elles ont avec les nouvelles.

 

Activité II : Une vision étrange (30 minutes)

 

Finalement, nous présenterons un court métrage animé de Tim Burton, Vincent[11], fortement inspiré de l’œuvre de Poe, d’environ 6 minutes, pour diriger l’horizon de lecture des étudiants. Nous ferons une plénière rapide pour ressortir les éléments principaux de ce film et leur expliquerons les liens avec l’œuvre de Poe.

 

COURS 2

 

Activité III : Apprivoiser Poe (2 heures) 

 

Ce cours sera principalement une présentation magistrale sur l’auteur et une introduction au genre fantastique.[12] Nous ferons une brève biographie de l’auteur et une explication du contexte socio-historique et culturel dans lequel a évolué Poe. Les étudiants auront ainsi un meilleur aperçu de l’auteur qu’ils lisent et comprendront les liens qui peuvent s’inscrire entre le contexte socio-historique et la littérature. Ensuite, l’introduction au genre fantastique se fera d’abord par une explication des différentes définitions liées au genre. Pour cette partie magistrale, nous mettrons à contribution les connaissances antérieures des étudiants et les ferons participer en posant des questions. Cette approche permet aux étudiants d’interagir et de s’impliquer, ce qui est une situation plus motivante pour eux.[13] Nous leur fournirons les éléments thématiques associés à chacune des définitions. Nous expliquerons aussi brièvement « l’inquiétante étrangeté[14] » associée au genre fantastique. Nous pourrons introduire par la suite quelques œuvres visuelles (Friedrich, Goya, Bosch, par exemple) qui s’inscrivent dans le genre et les analyser à la lumière des nouvelles définitions expliquées aux étudiants.

 

PENDANT LA LECTURE : Comprendre la lecture


DEUXIÈME TEMPS : La réalisation des apprentissages

 

SEMAINE 2

 

COURS 3[15]

 

Activité IV : La raison contre l’émotion (2 heures) 

 

Dans ce cours, qui s’inscrit dans la continuité du précédent, nous distribuerons deux ou trois extraits de nouvelles fantastiques aux équipes.[16] Par exemple : Pétrus Borel, Villiers de L’isle-Adam, Gauthier, Jules Barbey d’Aurevilly, Prosper Mérimée, Charles Nodier, Maupassant, Dostoïevsky, Ensuite, selon la définition et les caractéristiques développées par Todorov sur le fantastique, nous ferons identifier par les étudiants, en équipe de quatre, les éléments du fantastique présents dans chacun des extraits. Les étudiants pourront ainsi voir les nombreuses et différentes possibilités d’inscription du fantastique. Ils devront aussi justifier leur choix : c’est-à-dire que, pour certaines nouvelles où on parle de fantômes, monstres, morts-vivants, les éléments du fantastique sont évidents. Cependant, dans des contes comme Le Horla ou William Wilson, il est plus difficile de différencier si le conte appartient au genre réaliste ou fantastique. Avec cet exercice de caractérisation, les étudiants seront confrontés à cette réalité et devront assimiler et justifier leur compréhension du fantastique. Nous ferons un retour en classe pour voir les différentes réponses. Une fois les premiers textes identifiés, nous distribuerons pour chaque équipe de nouveaux extraits, ceux-ci entrant dans des sous-catégories : le merveilleux et la science-fiction.[17] Nous leur distribuerons une feuille de documentation de référence et ils devront, à l’aide des contre-exemples à l’analyse, distinguer le fantastique des autres genres. Ceci a pour but de vérifier leur compréhension du genre étudié, mais de les aider à faire la distinction entre différents genres souvent confondus. Si le temps le permet, nous revenons en plénière à la fin du cours pour comparer les réponses et apporter des nuances si nécessaire. Sinon, cela se fera au début du cours suivant.

 

COURS 4[18]

 

Activité V : Retour sur les horizons d’attentes (20 minutes) 

 

Dans cette première partie, nous voulons mettre à profit l’approche par thématique. Nous allons demander d’emblée aux étudiants en quoi les thématiques présentes dans les nouvelles de Poe correspondent à ce qu’ils avaient supposé lors du premier cours. Est-ce que leur supposition avec les citations présentes dans le recueil et les résumés composés correspondent à ce qu’ils ont constaté lors de leur lecture? Ensuite, nous leur demanderons s’ils croient que les textes de Poe entrent assurément dans la catégorie du fantastique. Nous voulons ainsi voir s’ils ont confirmé ou non leur horizon d’attente construit lors des premiers cours.

 

Activité VI : Fou, vous dites? (1 h 30) 

 

Ensuite, nous introduirons le premier thème à l’étude : la folie. Individuellement d’abord, les étudiants devront relever les passages où la folie entre en jeu dans différentes nouvelles, soit Le chat noir et William Wilson. Pour chacun des passages, ils devront justifier pourquoi il s’agit de folie. En plus du champ lexical, les étudiants seront invités à analyser et justifier les actions ou paroles des personnages selon l’aspect de la folie. Nous allouerons environ une heure, selon la vitesse d’exécution. Ensuite, nous ferons un retour et confronterons les différentes réponses. Il est probable que cette situation engendre des réponses opposées, ce qui est justement le but de l’exercice. Nous voulons que les étudiants constatent que l’interprétation joue pour beaucoup dans la thématique de la folie, et dans le genre fantastique de Poe aussi. Nous reprendrons chacun des passages et analyserons en quoi il s’inscrit dans la thématique de la folie. Pour terminer cette partie, nous demanderons aux étudiants, en guise de conclusion, d’expliquer pourquoi, selon eux, la folie est une thématique récurrente dans le genre fantastique.

 

SEMAINE 3

 

COURS 4[19]

 

Activité VII : L’imbrication des thèmes (1 heure)

 

Le cours suivant aura pour étude les thèmes de la peur et de la mort. Comme introduction, nous demanderons aux étudiants qu’ils nous racontent des évènements où ils ont eu peur ou des évènements qui peuvent faire peur. Ensuite, pour terminer cette amorce, nous leur demanderons s’ils voient un lien entre la folie, la peur et la mort. Après cet échange, nous leur demanderons de revoir les passages sélectionnés dans le cours précédent à propos de la folie et de voir si la peur ou la mort y sont associées, qu’elles en soient le déclencheur ou le résultat n’a pas d’importance. Nous ferons un retour en grand groupe sur ces passages.

 

Activité VIII : L’opposition d’une même vision (1heure) 

 

La dernière partie de ce cours cible un passage en particulier. Dans la nouvelle William Wilson, le personnage nous décrit l’école de son enfance. Nous lirons l’extrait à voix haute et demanderons ensuite aux étudiants si la vision de l’école est positive ou négative. Nous leur laisserons quelque temps pour relire et relever des exemples qui appuient leur réponse, individuellement. Finalement, le retour en grand groupe exposera les deux visions d’une même chose : la vision positive et la vision négative. Nous ferons ainsi l’introduction de la thématique du double et comment elle joue sur le lecteur. Nous apporterons quelques exemples comme Le Horla, Dr. Jekyll and Mrs. Hyde, Fight club, Shutter Island. Un extrait d’une de ces œuvres pourrait être apporté et analysé avec les étudiants si le temps le permet.

 

COURS 5

 

Activité IX : L’écriture de l’indétermination (1 heure) 

 

Les prochains cours vont être consacrés à l’approche par problème concernant le style et le format. En quoi sont-ils liés aux thématiques et comment ces dernières servent-elles le style d’écriture? D’abord, nous ferons un tour de table pour savoir ce que les étudiants ont remarqué des procédés littéraires employés par l’auteur. Sans leur donner de théorie, nous pourrons juger de ce qu’ils connaissent et bâtir le reste à partir de là. Ceci permet d’activer leurs connaissances antérieures, mais aussi de leur laisser la chance de faire eux-mêmes le lien entre thématique et style de l’auteur. Nous pourrons reprendre le passage analysé au cours précédent, la description de l’école, et voir les procédés utilisés dans ce passage. Après cette introduction, nous présenterons une théorie littéraire élaborée par Poe lui-même : L’art du conte.[20] Nous introduirons brièvement la notion de l’effet du fantastique et la forme de la nouvelle. Sans entrer dans les détails trop théoriques, nous discuterons avec les étudiants, après la lecture de l’essai de Poe, ce qu’ils comprennent de l’effet que doit créer le conte sur le lecteur, ce que cela éveille en eux. Nous ciblerons une citation de Maupassant :

 

[Q]uand le doute eut enfin pénétré dans les esprits, l’art est devenu plus subtil. L’écrivain a cherché les nuances, a rôdé autour du surnaturel plutôt que d’y pénétrer. Il a trouvé des effets terribles en demeurant sur la limite du possible, en jetant les âmes dans l’hésitation, dans l’effarement. Le lecteur indécis ne savait plus, perdait pied comme en une eau dont le fond manque à tout instant, se raccrochait brusquement au réel pour s’enfoncer tout aussitôt, et se débattre de nouveau dans une confusion pénible et enfièvrante comme un cauchemar.

 

et une autre de Poe :

 

Un artiste habile construit un conte. Il ne façonne point ses idées pour qu’elles s’accordent avec ses épisodes, mais après avoir soigneusement conçu le type d’effet unique à produire, il inventera alors des épisodes, combinera des événements, les commentera sur un certain ton, subordonnant tout à la volonté de parvenir à l’effet préconçu. Si sa toute première phrase ne tend pas à amener cet effet, c’est qu’alors, dès le tout premier pas, il a fait un faux pas. Dans toute l’oeuvre, il ne devrait pas y avoir de mot dont la tendance, de façon directe ou indirecte, soit étrangère au dessein préétabli.[21]

 

Nous distribuerons la nouvelle Le portrait ovale. Les étudiants devront comparer les textes avec la théorie de Poe pour mieux saisir les stratégies littéraires employées par l’auteur, pour constater s’il a respecté ses règles ou non.

 

Activité X : C’est moi, Poe! (1 heure)

 

Après ce premier travail, les étudiants seront plus aux faits du style littéraire de l’auteur. Nous leur ferons faire alors une activité d’écriture de création pour la dernière partie du cours, à terminer en devoir. Ils devront écrire un extrait de conte (libre au professeur de choisir, mais nous suggérons la forme du pastiche), basé sur la théorie littéraire énoncée par Poe. Cette création, d’environ une page, sera suivie d’une courte justification[22] pour expliquer quels éléments ont été retenus du texte théorique, pourquoi et comment les étudiants les ont réutilisés dans leur création.

 

COURS 6[23] 

 

Ce cours est la date limite pour les étudiants afin de faire part au professeur du choix de l’artiste qu’ils désirent de présenter et analyser, en exposé oral ou en dissertation.

 

Activité XI: Le Mystère (20 minutes) 

 

La première partie de ce cours sera consacrée à la résolution d’énigmes. Les étudiants se verront distribuer plusieurs énigmes qu’ils devront résoudre.[24] Cette activité a un but ludique, de toute évidence, mais les étudiants devront aussi se concentrer sur leur façon de procéder afin de résoudre l’énigme.[25] Utilisent-ils l’élimination, la déduction? D’une façon ou d’une autre, ils devront utiliser leur côté rationnel et exposer les faits pour arriver à une réponse logique. Cette activité a pour but de les plonger directement dans l’univers de Dupin (La Lettre volée) et d’éveiller leur réflexion face à une lecture qui n’apporte pas toutes les réponses et envoie quelquefois sur de fausses pistes.

 

Activité XII : « Ratiocinisons »! (1 h 40 heure)

 

Même si cette nouvelle ne s’inscrit pas directement dans le genre fantastique, nous voulons que les étudiants constatent que l’utilisation de la « ratiocination » de Poe est un élément central de son écriture. Donc, à partir de l’approche du style d’écriture, nous voulons que les étudiants comparent la narration de cette nouvelle avec la narration des autres nouvelles du recueil. Le but est tout simplement de leur faire constater que les procédés d’écriture utilisés dans toutes les nouvelles de Poe se rejoignent, mais qu’ils ne servent pas les mêmes buts. Cette partie du cours sera principalement consacrée à l’introduction de la théorie sur la narration à la première personne, l’indétermination[26], les procédés des effets du fantastique[27]. Nous leur demanderons, à partir de la création littéraire qu’ils ont composée le cours précédent, de voir si ces procédés s’y inscrivent de près ou de loin. Nous leur donnerons un devoir à faire pour le cours suivant : rédiger un essai d’une page au sujet de la crédibilité du personnage-narrateur lorsque la narration est au « je ».

 

SEMAINE 4

 

COURS 7

 

Activité XIII : Poe en images (1 heure)

 

La première partie de ce cours sera réservée au visionnement d’une adaptation cinématographique inspirée de l’œuvre de Poe : Histoires extraordinaires [enregistrement vidéo] = Spirits of the dead.[28] Il s’agit d’un film à sketchs qui présente trois contes fantastiques inspirés d'Edgar Allan Poe. Nous présenterons « William Wilson » / réalisé par Louis Malle. Cet exercice leur permettra de voir en images comment se transpose l’univers de Poe. Les étudiants, après le visionnement, seront invités à partager leur opinion quant aux ressemblances et aux différences de la nouvelle qu’ils ont lue.

 

Activité XIV : La mise en place du projet (1 heure) 

 

Cette période du cours sera réservée pour l’élaboration de leur projet final. Selon l’activité d’évaluation choisie par les étudiants, nous donnerons quelques références et quelques auteurs à consulter pour débuter ou poursuivre leur recherche. Nous leur permettrons de se placer en équipe, s’ils le souhaitent, afin d’avoir l’opinion de leurs collègues de classe ou d’avoir quelque inspiration. Le professeur sera disponible pour répondre aux questions et aider les étudiants à cerner le sujet qu’ils veulent traiter. Il circulera dans la classe pour voir où en sont les étudiants. À cette étape, le professeur distribuera les consignes de présentations ou de rédaction. Dans les deux cas, les informations à présenter pour les étudiants restent les mêmes : introduction (informations sur l’auteur, lien avec le genre fantastique et l’influence qu’a eue Poe sur l’artiste choisi), développement (élaboration et démonstration du sujet divisé) et conclusion. Les présentations seront de 5 minutes chacune, les dissertations explicatives seront de 800 mots.

 

La question de la dissertation ou de la présentation : Edgar Poe, que l’on associe au genre fantastique dit « étrange », a eu beaucoup d’influence sur d’autres artistes. Montrez quelles sont les influences (thématique, style, etc.) remarquées chez l’artiste que vous avez choisi en cours de séquence.

 

FIN ALTERNATIVE I : LA RÉDACTION

 

APRÈS LA LECTURE : Intégrer la lecture

 

TROISIÈME TEMPS : Le réinvestissement de l’apprentissage

 

Les trois derniers cours sont consacrés à l’évaluation de l’apprentissage des étudiants. Puisqu’il est nécessaire pour les étudiants de développer une compétence déterminée par le MEQ, nous avons conservé la dissertation afin d’évaluer le processus d’apprentissage. Selon Jean Loiselle, Louise Lafortune et Nadia Rousseau, les activités faites par les étudiants ne doivent pas être trop éloignées de l’activité d’évaluation : « Influencés par les propositions de Piaget (son oeuvre), les tenants de la régulation et de l’autorégulation proposent l’adaptation par l’enseignant de son action en fonction des activités de l’élève pour parvenir à réduire l’écart entre ce qu’il réalise actuellement et ce qui est attendu de lui.[29] » Les activités d’analyse et d’écriture auront ainsi mené à une évaluation écrite de la compréhension des étudiants, sous forme de dissertation.

 

COURS  8

 

Activité XV : Les spécialistes, c’est vous! (2 heures) 

 

Ce cours sera consacré à la mise en place des notions clés pour la rédaction d’une dissertation explicative. Nous donnerons d’abord les informations pratiques pour bien réussir une rédaction de ce genre. Ensuite, nous leur ferons travailler, en équipe de deux, une dissertation sur le fantastique de Poe comme contre-exemple, qu’ils devront corriger, fautes de grammaire et d’orthographe comprises, et justifier ce qu’ils ajoutent ou enlèvent. Il y aura un retour à la fin du cours sur cet exercice. Ce sera l’occasion aussi pour les étudiants de poser des questions et d’éclaircir des points qu’ils ont peut-être moins bien saisis sur la représentation du fantastique.

 

SEMAINE  5

 

COURS  9 ET 10

 

Activité XVI : À vos crayons! (4 heures) 

 

Ces deux derniers cours seront consacrés à la rédaction de la dissertation. Pour ce premier cours, ils seront dans l’obligation de se présenter en classe. À ce moment, nous leur fournirons les informations nécessaires à la réalisation de la tâche.

Pour le deuxième cours, ils pourront ou non se présenter en classe. Le professeur se met en disponibilité pour répondre au questionnement des étudiants et pour les orienter dans leur dissertation, mais les étudiants peuvent terminer leur rédaction ailleurs qu’en classe.

 

FIN ALTERNATIVE II : LA PRÉSENTATION ORALE

 

En choisissant la présentation orale, les étudiants ne pratiquent pas directement la dissertation. Par contre, étant donné les consignes données par le professeur au cours  7, ils auront à procéder de la même façon qu’une dissertation. L’avantage considérable d’une présentation orale est que les étudiants sont pleinement actifs dans leur apprentissage et ont une meilleure rétention de l’information. « La pyramide d’apprentissage illustre clairement que la participation active dans le processus d’apprentissage a pour résultat d’accroître le renforcement et la rétention des connaissances.[30] » L’enseignement aux autres, qui demande une réutilisation immédiate des connaissances, permet un taux de rétention de 90 %, alors qu’une démonstration n’en permet que 30 %.

 

COURS  8 

 

Activité XV : Les chercheurs, c’est vous! (2 heures) 

 

Ce cours est une dernière période de temps offerte aux étudiants pour finaliser leurs présentations. Ils pourront ou non se présenter en classe afin de discuter avec le professeur ou leurs collègues. Ils devront, par contre, remettre un plan détaillé de leur présentation au professeur, obligatoirement, soit à la fin du cours, soit par intranet à la fin de la journée, pour que le professeur voie l’avancement et la préparation des étudiants.

 

SEMAINE  5 

 

COURS  9 et 10

 

Activité XVI : Les maîtres orateurs (4 heures) 

 

Ces deux cours seront consacrés aux présentations. En supposant qu’il y a 40 étudiants dans la classe, chacun ayant 5 minutes de présentation, les deux cours seront dédiés à cela.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

BOUVET, Rachel, Étranges récits, étranges lectures : essai sur l’effet fantastique, Québec, PUQ, 2007.

 

LAVOIE, Rachèle, LAROCHELLE, Josée, Des situations d’apprentissage motivantes, (2010), adapté de Rolland Viau, (1994).

 

LE GOFF, F., « Les malles du lecteur, ou la lecture en écrivant », dans Textes de lecteurs en formation, Bruxelles, Peter Lang, 2011, p. 219-230.

 

LOISELLE, Jean, LAFORTUNE, Louise et Nadia Rousseau, L'innovation en formation à l'enseignement : Pistes de réflexion et d'action, Québec, PUQ, 2006.

 

PAGÉ, Mélanie, « Quand un problème devient fantastique », dans Pédagogie collégiale, Vol. 18 no1, octobre 2004.

 

PETITJEAN, A., « Écriture d’invention au lycée et acquisition de savoir et de savoir-faire », dans Pratiques, no127 / 128, 2005, p. 65-96.

 

POE, Edgar, Nouvelles histoires extraordinaires, Paris, Gallimard, 2006.

La lettre volée et autres contes, Saint-Laurant, ERPI, 2007.

 

ROUXEL, Annie, « La littérature comme lieu de formation », dans Enseigner la lecture littéraire, Rennes, PUR, 1996, p. 15-38.

 

SIMARD, C., DUFAYS, J.-L., DOLZ, J., et C. GARCIA-DEBANC, « La littérature », dans Didactique du français langue première, Bruxelles, De Boeck, 2010, p. 327-351.

 

TAUVERON, A.-M., « Le commentaire justificatif après l’écriture d’invention ou travailler la prise de distance avec son texte », dans Pratiques, no127 / 128, 2005, p. 113-132.

 

TODOROV, Tzvetan, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1976.

 

RESSOURCES ÉLECTRONIQUES

 

BURTON, Tim, Vincent, (1982), http://www.youtube.com/watch?v=kcVMLd01BcY.

 

Encyclopédie Agora, [en ligne], http://agora.qc.ca/dossiers/Edgar_Allan_Poe.

 

Enseigner en Ontario, [en ligne], http://www.enseignerenontario.ca/.

 

Inspecteur Lafouine, http://ecole.toussaint.free.fr/lafouine/lafouine.htm.

 

UQAC, L’inquiétante étrangeté, [en ligne], http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_psychanalyse_appliquee/10_inquietante_etrangete/inquietante_etrangete.html

 

Ressource pour l’approche par problème, [en ligne], http://www.apsq.org/sautquantique/Nindex.html.

 

Site du MELS, http://www.mels.gouv.qc.ca/ens-sup/ens-coll/cahiers/cours-comp/comp.asp?NoObj=0002.

 

ST-PIERRE, Lise, « La métacoginition, qu’en est-il? », dans Revue des Sciences de l’Éducation, [en ligne], http://id.erudit.org/iderudit/031740ar.



[1] Voir à ce sujet l’Encyclopédie Agora, [en ligne], http://agora.qc.ca/dossiers/Edgar_Allan_Poe.

[2] Site du MELS, http://www.mels.gouv.qc.ca/ens-sup/ens-coll/cahiers/cours-comp/comp.asp?NoObj=0002.

[3] Éducation, Loisir et Sports Québec, [en ligne], http://www.mels.gouv.qc.ca/ens-sup/ens-coll/cahiers/cours-comp/comp.asp?NoObj=0002.

[4] Tzvetan Todorov, « Préface », dans Nouvelles histoires extraordinaires, Paris, Gallimard, 1974, p. 9.

[5] Idem.

[6] Jean Proulx, L'apprentissage par projet, Québec, PUQ, 2004, p. 31.

[7] Rachèle Lavoie et Josée Larochelle, Des situations d’apprentissage motivantes, (2010), adapté de Rolland Viau, (1994).

[8] Annie Rouxel, « La littérature comme lieu de formation », p. 33.

[9] Ibid., p. 34.

[10] Citation de Sénèque (« En tout, l’excès est un vice » p. 2, pour la nouvelle La lettre volée); citation de Chamberlayne (« Qu’en dira-t-elle? Que dira cette conscience affreuse, ce spectre qui marche dans mon chemin? » p. 28, pour la nouvelle William Wilson). Nous pouvons introduire aussi les citations à l’intérieur même du texte : citation de Crébillon (« Un dessein si funeste, s’il n’est digne d’Atrée, est digne de Thyeste. », p. 26, pour la nouvelle La lettre volée); expressions latines (« Personne ne peut me provoquer sans danger. » et « Qu’il repose en paix. », pour la nouvelle La barrique d’Amontillado, p. 60 et 65).

[11] Disponible en V.F en ligne, http://www.youtube.com/watch?v=kcVMLd01BcY.

[12] Les auteurs du texte « La littérature », publié dans Didactique du français langue première, expliquent qu’il est important de combiner plusieurs approches, entre autres le cours magistral : « Aborder la littérature comme une histoire des formes et des genres. […] Ces parcours peuvent passer par les démarches classiques du cours magistral […]. Ils gagnent aussi à intégrer des activités de comparaison et d’analyses, et des phases de recherche documentaire, individuelle ou collective, pouvant déboucher sur des exposés oraux et / ou sur des productions écrites. », p. 337.

[13] Voir Rachèle Lavoie et Josée Larochelle, op. cit.

[14] Théorie de Freud adaptée à la littérature fantastique. Il est possible d’avoir accès à cette théorie sur internet. [en ligne ],

http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_psychanalyse_appliquee/10_inquietante_etrangete/inquietante_etrangete.html

« […] si la théorie psychanalytique a raison d'affirmer que tout affect d'une émotion, de quelque nature qu'il soit, est transformé en angoisse par le refoulement, il faut que, parmi les cas d'angoisse, se rencontre un groupe dans lequel on puisse démontrer que l'angoissant est quelque chose de refoulé qui se montre à nouveau. Cette sorte d'angoisse serait justement l'inquiétante étrangeté, l' « Unheimliche », et il devient alors indifférent que celle-ci ait été à l'origine par elle-même de l'angoisse ou bien qu'elle provienne d'un autre affect. En second lieu, si telle est vraiment la nature intime de l' « Unheimliche », nous comprendrons que le langage courant fasse insensiblement passer le « Heimliche » à son contraire l' « Unheimliche » (voir 167-175) car cet « Unheimliche » n'est en réalité rien de nouveau, d'étranger, mais bien plutôt quelque chose de familier, depuis toujours, à la vie psychique, et que le processus du refoulement seul a rendu autre. Et la relation au refoulement éclaire aussi pour nous la définition de Schelling, d'après laquelle l' « Unheimliche », l'inquiétante étrangeté, serait quelque chose qui aurait dû demeu­rer caché et qui a reparu. »

[15] Nous supposons, à ce stade-ci, que les étudiants ont déjà entrepris la lecture de l’œuvre à l’étude, même si cette lecture n’est pas terminée. Ils auront lu au moins une nouvelle.

[16] Toujours selon le texte « La littérature », cité plus haut : « Tauveron et son équipe proposent ensuite de mettre en place une diversité de ‘réseaux’ de textes dans le but de permettre aux élèves de se construire progressivement une culture. Mettre des textes en commun sur la base d’un principe de similitudes apparaît en effet comme un bon moyen à la fois de ‘faire découvrir et structurer le socle des lieux communs culturels’ et de ‘faire identifier des singularités’. », p. 341.

[17] Nous nous référons ici à l’activité proposée par Mélanie Pagé, « Quand un problème devient fantastique », dans Pédagogie collégiale, Vol. 18 no1, Octobre 2004.

[18] À ce stade-ci, la lecture devrait être bien entamée. Les trois premières nouvelles devraient être lues.

[19] Le recueil devrait avoir été lu en entier pour ce premier cours de la troisième semaine.

[20] Il est possible de trouver cet essai dans Oeuvres completes : contes, essais et poêmes, édité chez Robert Laffont.

[21] Les deux citations ainsi que la théorie sur les effets du fantastique sont tirés de l’étude de Rachel Bouvet, Étranges récits, étranges lectures : Essai sur l'effet fantastique.

[22] Cet exercice est basé sur les textes suivants : François Le Goff, Les malles du lecteur, ou la lecture en écrivant; André Petitjean, Écriture d’invention au lycée et acquisition de et de savoir-faire; Anne-Marie Tauveron, Le commentaire justificatif après l’écriture d’invention ou travailler la prise de distance avec son texte. Ces trois textes expliquent les bienfaits pour l’assimilation des étudiants par rapport aux théories et aux pratiques littéraires.

[23] Ce cours est consacré à la nouvelle policière La Lettre volée.

[24] Ressource gratuite en ligne, http://ecole.toussaint.free.fr/lafouine/lafouine.htm

[25] Ceci renvoie au concept de métacognition développer par Piaget. La métacognition dans l’apprentissage permet à l’étudiant de prendre conscience de ses stratégies et processus mentaux. Voir l’article de Lise St-Pierre, « La métacoginition, qu’en est-il? », dans Revue des Sciences de l’Éducation, [en ligne], http://id.erudit.org/iderudit/031740ar.

[26] Rachel Bouvet, Étranges récits, étranges lectures, [en ligne] http://site.ebrary.com.ezproxy.bibl.ulaval.ca/lib/ulaval/docDetail.action?docID=10253238

« Il faut cependant noter que le fonctionnement de la négation secondaire semble incomplet : elle peut déstabiliser le lecteur, mais elle ne le conduit pas forcément à établir une configuration sémantique. Pris « entre sa découverte et ses habitudes », comme le dit Iser, il peut être désorienté sans pour autant chercher à rétablir l’équilibre. L’indétermination semble paralyser plutôt que provoquer l’élaboration d’une signification : tout comme le narrateur, le lecteur peut se perdre au cours de son trajet et ressentir une impression d’incohérence, de vertige, à la fin de son parcours. Bien entendu, il peut également ressentir le besoin d’effectuer une synthèse, de redonner un sens au texte ; seulement, pour ce faire, il lui faudra relire le récit, […]. » Voir plus précisément le chapitre sur « Le code énigmatique », qui présente le conte fantastique comme une énigme à résoudre. Ce lien d’énigme entre récit fantastique et nouvelle policière est pertinente.

[27] Rachel Bouvet, op. cit.

[28] Il est possible de se procurer cet enregistrement dans une bibliothèque municipale.

[29] Jean Loiselle, Louise Lafortune et Nadia Rousseau, L'innovation en formation à l'enseignement : Pistes de réflexion et d'action, Québec, PUQ, 2006, p. 59.

[30] Enseigner en Ontario, [en ligne], http://www.enseignerenontario.ca/.

 


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