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Un de Baumugnes

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Un de Baumugnes
GIONO, Jean
Par Olivier Champagne


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Olivier Champagne
Date du dépôt : Hiver 2012


 

 

La séquence didactique suivante propose de travailler, avec des élèves de 4e secondaire, sur Un de Baumugnes[1], un roman de Jean Giono. Cette œuvre propose des enjeux de lecture pertinents pour des élèves de ce niveau, puisque, pour la travailler, il faut préalablement qu’ils aient acquis des habiletés de lecture relatives aux genres à prédominance narrative. Effectivement, les enjeux proposés ci-dessous impliquent entre autres que les élèves connaissent déjà les composantes du schéma narratif et qu’ils sachent reconnaitre l’insertion de séquences descriptives dans un récit. Certaines connaissances reliées au style d’écriture sont aussi nécessaires, principalement la reconnaissance de figures de rhétorique comme la comparaison et la métaphore. Jean Giono a une écriture poétique et, dans Un de Baumugnes, il exploite le langage pour imager son propos. Avec le soutien d’un enseignant, des élèves de quatrième secondaire seront en mesure d’apprécier ces effets et pourront ainsi découvrir une œuvre peu étudiée au secondaire qui leur offrira un défi.

 

Le travail autour d’Un de Baumugnes reposera sur deux enjeux importants. Premièrement, les élèves seront confrontés à l’intégration subtile d’éléments mythiques au récit. L’histoire présentée est fictive, mais prend place dans un cadre géographique et historique principalement réel. Lors d’une première lecture, les élèves ne remarqueront probablement pas que l’auteur a su placer des éléments merveilleux dans une histoire qui semble vraisemblable. Toutefois, il est essentiel qu’ils apprennent à aiguiser leur sens critique et à remarquer ce travail de l’auteur. En observant cet aspect, on apprendra non seulement aux élèves à reconnaitre les techniques d’écriture permettant de créer cet effet, mais aussi à les utiliser. Ce faisant, leur écriture de récits pourra gagner en subtilité.

 

Deuxièmement, c’est à la langue que nous nous intéresserons. Les élèves, malgré leurs connaissances quant aux figures de style, auront probablement de la difficulté à lire un roman qui en intègre autant. Les descriptions de Giono sont marquées par l’utilisation de comparaisons et de métaphores. Ces images ajoutent certainement au cadre merveilleux de son écriture, mais elles ont aussi des effets sur le lecteur. Pour que les élèves puissent apprécier ces effets et les produire à leur tour, il faudra que la lecture soit guidée par l’enseignant, un lecteur « expert ». L’enjeu qu’est la compréhension du langage poétique est central dans l’œuvre et propose un défi de lecture aux élèves. Cette séquence vise donc à leur permettre de développer leur compréhension des effets d’un style d’écriture sur le récit pour qu’ils puissent éventuellement l’analyser et le recréer.

 

 

Avant la lecture 

 

1re activité : situer le récit

Le manque de référents du point de vue géographique peut causer un problème important au début de la lecture du texte, c’est pourquoi cette activité de familiarisation avec les lieux est au début de la séquence. En effet, « on arrive difficilement à construire un horizon d’attente pour un texte auquel on ne peut strictement rien rattacher. Ainsi, le temps consacré à l’élaboration d’un référent riche et diversifié facilitera le développement d’un horizon d’attente fécond […] » [2].

 

L’enseignant peut d’abord demander aux élèves s’ils connaissent la Provence. En partant de leurs perceptions ou de leur absence de connaissances, l’enseignant pourra ensuite présenter une carte géographique de la région, en situant les endroits importants du récit. On pense d’abord à la région de Manosque, où les personnages principaux se rencontrent, et les Hautes-Alpes, où se situe Baumugnes, village d’origine d’Albin. Il est aussi nécessaire de situer la Durance, rivière qui permet de suivre le chemin suivi par Amédée, un personnage principal. En utilisant une application comme GoogleEarth, l’enseignant pourrait situer la France sur le globe et se rapprocher graduellement de la Provence pour que les élèves aient une bonne perspective de cette dernière. L’enseignant peut aussi présenter des photos de paysages provençaux.

 

2e activité : les figures de style

Il faudra ensuite effectuer un retour sur les figures de style. L’objectif est de s’assurer que les élèves savent reconnaitre la comparaison et la métaphore. Ces figures sont récurrentes dans l’œuvre de Giono et, en plus de permettre au lecteur de vivre certaines émotions en lien avec sa lecture, elles aident à l’immersion dans le monde merveilleux. Il est donc essentiel d’évaluer les connaissances des élèves à ce sujet avant de commencer la lecture. Il pourrait aussi être pertinent de revenir sur la personnification. L’enseignant demande aux élèves de différencier la comparaison de la métaphore.

Réponse attendue : la métaphore et la comparaison effectuent toutes les deux des rapprochements entre deux éléments, mais, pour ce faire, la comparaison utilise des mots comparatifs : comme, tel que, ainsi que, de même que, etc.[3]

 

En équipes de deux, les élèves devront ensuite créer des comparaisons et des métaphores. Pour ce faire, ils s’inspireront de la couverture du roman, une illustration intitulée La Route, d’André Derain. Cette image représente un paysage provençal. En s’y attardant, les élèves pourront à la fois continuer la construction de leur horizon d’attente et commencer un travail de création en lien avec l’œuvre. L’enseignant devra ramasser ces créations pour être en mesure d’identifier les élèves ayant des problèmes importants quant à l’utilisation de la comparaison et de la métaphore.

 

 

Pendant la lecture

 

3e activité : mots et expressions compliqués

Pour faciliter l’entrée dans la lecture, cette séquence propose d’utiliser une approche par l’oral. En effet, « écouter une lecture à haute voix peut aider à comprendre le sens de certains mots, à percevoir l’organisation de certains passages » [4]. L’enseignant lira donc au groupe les pages 9 à 13. L’entrée dans l’œuvre par le lecteur « expert » qu’est l’enseignant permettra aux élèves de ne pas buter contre certains mots qui les forceraient à s’arrêter. La relation entre l’élève et sa lecture pourra alors commencer sur un ton positif.

 

Les élèves sont ensuite invités à poser des questions sur les mots et les concepts qu’ils ne comprennent pas. Ils devraient d’abord tenter des hypothèses, mais le manque de référents culturels pouvant être une barrière importante, l’enseignant devra lui-même s’apprêter à répondre aux questions. Si les élèves n’en proposent pas, l’enseignant peut alors les questionner lui-même :

Qu’est-ce qu’un « journalier »?

Réponse : un journalier est une personne qui loue ses services à la journée.

Qu’est-ce que la « moisson »?

Réponses : la moisson est le moment de l’année où l'on cultive les blés murs.

Que signifie « coq en pâte »?

Réponses : « coq en pâte » est une expression qui fait référence au fait d’être douillet. Elle nous vient d’un croisement entre l’attention portée au coq qu’on menait au marché, qui avait amené l’expression « coq de panier » et l’image de confort proposée par le fait d’être recouvert d’une pâte, comme le coq dans un pâté [5].

 

4e activité : les figures de style

On demande aux élèves de cibler la comparaison ou la métaphore qu’ils préfèrent dans la partie qui vient d’être lue et d’expliquer ce qu’elle exprime selon eux. Ils doivent alors démontrer leur habileté à distinguer les images dans l’écrit et à tenter des interprétations. En leur permettant de choisir les figures de leur choix, on les implique d’ailleurs beaucoup plus dans leur lecture et leurs apprentissages [6]. Ces choix sont ensuite partagés en groupe, l’enseignant peut d’ailleurs présenter le sien et son interprétation aux élèves. Ces derniers seront alors en mesure de voir les effets de ces images sur le lecteur « expert », mais aussi de prendre connaissance des multiples sens d’une même figure en discutant ensemble.

 

Figure de style

Comparaison ou métaphore

Interprétation

« […] le patron jouait de l’accordéon comme s’il tirait sur de la pâte à berlingot […] » (p. 9).

Comparaison à cause de l’utilisation du terme comparatif « comme ».

Le narrateur indique que la façon de jouer du patron ressemble à celle utilisée pour tirer une pâte plus ou moins molle. Il doit être comique à voir jouer OU la cuisine étant un art, sa façon de jouer est artistique.

« J’en avais visé un, grand, avec des yeux d’eau claire qui débordait sur ses joues […] » (p.10).

Métaphore; rapprochement entre les yeux et l’eau, mais absence de terme comparatif.

L’homme a probablement le regarde de quelqu’un qui veut pleurer. L’eau claire, donc pure, veut sortir de ses yeux pour déborder OU il a de grands yeux de la couleur de l’eau.

 

En équipe de trois, les élèves devront ensuite réécrire les phrases contenant les figures qu’ils ont ciblées. Ils doivent tenter d’utiliser un langage courant au lieu de celui poétique de Giono, mais en conservant le sens de la phrase comme dans l’exemple qui suit.

Segment d’origine : « un jeune tout creux comme un mauvais radis » (p. 11).

Réécritures possibles : un jeune mauvais / un jeune laid.

 

En groupe, les élèves partagent ces manipulations et discutent des différences entre l’effet produit par une image et celui de sa réécriture. Ils devraient alors remarquer que le langage poétique propose plus d’images aux lecteurs et qu’il fait appel à l’imagination. L’enseignant divisera ensuite la classe en deux sections. Les élèves faisant partie de la première devront, au fil de leur lecture, trouver des comparaisons et de métaphores en lien avec les personnages. Quant aux élèves de la seconde section, ils devront en trouver en lien avec l’environnement et les lieux. L’utilisation d’un tableau semblable à celui présenté ci-dessus est conseillée. Ces figures de style seront réutilisées après la lecture.

 

5e activité : le mythe de Baumugnes

L’enseignant doit laisser quelques cours s’écouler pour permettre aux élèves de progresser dans leur lecture. Il revient ensuite sur un passage qu’ils ont lu de façon individuelle, les pages 18 et 19, dans lesquelles Albin explique les origines de son village, Baumugnes. L’enseignant en fait la lecture à voix haute pour faciliter la compréhension de l’organisation du passage [7] et pour que les élèves puissent se pencher sur un aspect que leur première lecture n’aura probablement pas permis de relever. On travaille alors dans la zone proximale de développement des élèves [8]. Certains éléments de l’histoire d’Albin sont merveilleux, mais l’écriture de l’auteur et le contexte les rendent quasi réalistes. Après sa lecture, l’enseignant proposera les pistes de réflexion suivantes pour une discussion de groupe.

Qu’est-ce qui rend le récit d’Albin réaliste?

Baumugnes est un village qui existe. L’exil et la mutilation de la langue sont des châtiments qui existaient et qui existent encore aujourd’hui dans certains pays.

Qu’est-ce qui rend le récit d’Albin merveilleux?

Baumugnes est décrit comme étant situé « tout contre la joue du ciel » (p. 18). Avec leurs harmonicas, les habitants arrivaient à se comprendre comme s’ils avaient leurs langues d’avant la mutilation.

 

Cette discussion sert à faire réaliser aux élèves que l’histoire, de façon générale, est réaliste à cause des lieux et d’une base historique, mais que certains éléments tirent vers le merveilleux. L’enseignant leur demandera alors de continuer leur lecture, mais de porter une attention particulière à ces intégrations du merveilleux et de les noter.

 

Après la lecture

6e activité : groupes d’experts sur les figures de style

Pour cette activité, les élèves devront se référer aux comparaisons et aux métaphores qu’ils auront trouvées dans le roman (voir 4e activité). Le but sera de développer leur sens de l’analyse en leur faisant remarquer comment l’utilisation de ces figures permet à l’auteur de créer un univers empreint de merveilleux. Puisque leur lecture est terminée, les élèves devraient déjà s’être questionnés individuellement, le travail d’équipe les forcera à s’interroger autrement.

 

L’enseignant forme donc des équipes de quatre élèves faisant partie de la même section de classe (voir activité 4). Ces élèves ont pour tâche de mettre en commun les figures de style qu’ils ont trouvées et d’en cibler quatre permettant de créer un univers merveilleux. Le roman en contient une quantité suffisamment grande pour que les élèves en aient au moins trouvé quatre (voir annexe 1 pour des exemples). Ils devront ensuite confronter leurs hypothèses sur les raisons qui font de leurs figures des intégrations du merveilleux dans le récit. Ce travail doit être fait en équipe, puisqu’« il est plus facile de se distancier d’abord des propos d’un pair que des siens » [9]. Par la suite, chaque équipe devra nommer un porte-parole qui présentera le travail effectué au reste de la classe. Cette démarche sera présentée aux élèves avant de former les équipes pour qu’ils sachent qu’une présentation est attendue et qu’ils fassent alors un effort supplémentaire lors du travail. La présentation des diverses figures devrait permettre aux élèves de voir la richesse de l’univers créé par Giono, autant dans les lieux que dans les personnages.

 

7e activité : comparaison avec le Mythe d’Orphée

Comme il en sera question ci-dessous, on peut remarquer que plusieurs éléments du mythe d’Orphée dans sa descente aux Enfers sont repris dans Un de Baumugnes. Il est fort probable que les élèves ne connaissent pas ce mythe grec, mais cette activité leur permettra de mieux comprendre comment un auteur peut faire la réécriture d’un mythe en rendant le merveilleux plus subtil. Le texte utilisé sera Le Mythe d’Orphée[10], de Marc Buléon, un conteur contemporain. On évitera les textes d’Ovide et de Virgile, non pas parce que leur valeur culturelle est moins importante, mais surtout parce qu’ils demanderaient un travail de compréhension de la langue trop complexe pour l’usage que l’on veut faire du mythe repris par Giono. Une fois la lecture effectuée, l’enseignant demandera aux élèves de relever les similarités et les différences entre les deux récits :

— Orphée est amoureux d’Eurydice, mais cette dernière meurt, mordue par un serpent. / Albin est amoureux d’Angèle, mais elle part à Marseille, charmée par un être vilain.

— Orphée descend aux Enfers pour retrouver son amoureuse, captive d’Hadès. / Albin se rend jusque chez les parents d’Angèle pour la libérer.

— Orphée est un musicien qui arrive à enchanter même Hadès pour ravoir Eurydice. / La musique d’Albin touche les gens d’une façon quasi magique, ce qui lui permet de reprendre contact avec Angèle.

— Sur le chemin du retour, Eurydice meurt à nouveau. / Angèle et Albin vivent heureux.

 

Des élèves de quatrième secondaire ne devraient pas avoir de difficulté à identifier ces éléments. De plus, ils auront déjà travaillé sur la place du merveilleux dans Un de Baumugnes (voir activité 6). La comparaison entre les deux textes devrait principalement permettre aux élèves de confirmer leurs hypothèses quant à l’aspect merveilleux de certains passages. Par le fait même, ils seront en mesure d’apprécier le travail d’intégration subtile du mythe grec dans une œuvre littéraire.

 

Il serait ensuite pertinent de discuter de la présence du mythe dans d’autres sphères de notre société pour que les élèves comprennent l’importance de l’influence de la mythologie grecque en dehors de la littérature. L’enseignant peut d’abord demander aux élèves de nommer des films populaires reprenant des mythes grecs. On peut penser à Hercule de Disney ou encore à Troie pour n’en nommer que deux. Par la suite, les élèves devront trouver un lien entre la mythologie grecque et certains produits de la vie quotidienne que l’enseignant leur présentera. L’utilisation d’Internet est fortement recommandée pour cette recherche, puisque cela facilitera beaucoup la participation des élèves.

Exemples[11] :

Ajax : un détergent puissant qui correspond aussi au nom d’un héros grec reconnu pour sa grande force et sa puissance.

Maintenant que l’intégration du mythe a pu être survolée dans différents domaines, les élèves devraient être en mesure de comprendre que le travail de Giono n’est pas un acte isolé et que le mythe grec les entoure sous différentes formes. Toutefois, certaines intégrations sont plus subtiles et l’analyse du texte peut nous permettre de les reconnaitre.

 

8e activité : écriture finale

Pour conclure cette séquence, il sera important d’évaluer les apprentissages des élèves. On vérifiera donc leur capacité à utiliser la langue pour créer un récit qui semble vraisemblable, mais qui intègre du merveilleux de façon subtile. Puisqu’il est important de « fictionnaliser »[12] ce genre d’activité, il pourrait être intéressant de créer un recueil de textes avec les productions et d’en lire lors de certaines périodes. La consigne suivante sera présentée :

 

Vous devez rédiger un récit d’environ 800 mots à la manière d’Un de Baumugnes de Jean Giono. Les textes, après correction, serviront à la création d’un recueil dont nous ferons la lecture en classe. Votre public cible est donc formé d’élèves de quatrième secondaire. Pour imiter l’écriture de Giono, différents éléments devront être pris en compte.

 

Consigne

— Vous présenterez une histoire prenant place dans des lieux réalistes.

— Vous utiliserez des comparaisons et des métaphores dans vos descriptions pour susciter l’imagination des lecteurs et créer un univers empreint de merveilleux.

— Vous vous inspirerez, comme Giono, du mythe d’Orphée. On doit voir des liens évidents entre votre histoire et ce mythe. Pensez à intégrer des éléments de merveilleux.

 

L’écriture de ce récit ne sert par seulement à évaluer les élèves, on leur permet surtout de continuer leur réflexion sur les effets de l’écriture de Giono en effectuant un constant va-et-vient entre le texte source et leur propre création [13]. Ils pourront alors se percevoir comme des utilisateurs de la langue à même titre que des écrivains souvent considérés comme une élite inatteignable.

 

 

Conclusion

En somme, cette séquence a pour but de travailler autour de deux principaux enjeux : la capacité à reconnaitre et à apprécier l’intégration de merveilleux dans une œuvre à première vue réaliste et la compréhension des effets de la comparaison et de la métaphore dans un roman. Au cours des activités, les élèves auront donc été invités à se pencher sur leurs premières perceptions pour ensuite les confronter à celles des autres. L’enseignant, quant à lui, joue principalement le rôle d’un guide qui amène les élèves, par le biais de la littérature, à transformer leur culture première vers une culture seconde qui ne tient pas seulement compte de leur relation psychoaffective au texte. Le travail sur Un de Baumugnes s’inscrit donc dans un rapport à la culture en constant développement, puisque, jusqu’à la fin, les élèves sont amenés à se questionner sur leur création en fonction d’un objet culturel, un roman [14].

 

 

Annexe 1

 Exemples de figures de style créant un univers merveilleux

Extrait

Figure de style

Lien possible avec le merveilleux

« Je me mets nu et je saute dans l’eau froide et je prends encore la pêche comme une bataille et tout le ruisseau bouillonne et danse sous mes pieds et sous mes mains » (p. 21).

Comparaison, parce que la pêche est comparée à une bataille par l’utilisation du mot comparatif « comme ».

Le ruisseau semble prendre vie et devenir un personnage. La comparaison faite par Giono donne l’impression que le ruisseau est en vie. L’environnement devient donc merveilleux.

« Le plateau de Valensole : des roches, des épines, un versant raide comme pour monter au ciel et là haut le bon Dieu qui foule l’orage avec son tonnerre de dieu, tout l’été » (p. 33).

Comparaison, parce que l’auteur effectue un rapprochement entre la forme du plateau de Valensole et une montée au ciel avec le comparatif « comme »,

Le plateau semble prendre un aspect mythique puisqu’il est décrit comme le lui où Dieu « foule l’orage ». Cela peut faire penser à l’Olympe où les dieux grecs vivaient.

« Une femme comme ça,  […] Ça durerait autant que les étoiles » (p. 111).

Comparaison à cause du rapprochement entre Angèle et la durée de vie des étoiles.

En comparant une humaine à un astre, l’auteur lui donne un caractère fantastique. Ce personnage ne semble pas être un simple humain, il est quasi divin.

« Alors, j’entends quelque chose comme vous diriez le vent de la montagne ou, plutôt, la voix de la montagne, le vol des perdrix, l’appel du berger » (p. 86).

Comparaison à cause du rapprochement entre la musique d’Albin et plusieurs éléments différents à l’aide du mot comparatif « comme ».

La musique d’Albin est décrite de façon à la rendre quasi magique. Les sons produits par son harmonica ne semblent pas pouvoir être réels tellement la description les rapproche à des réalités qu’un même instrument ne pourrait reproduire.

 

 

Bibliographie

 

Ouvrages spécialisés

DUFAYS, Jean-Louis, Louis GEMENNE et Dominique LEDUR, Pour une lecture littéraire, Bruxelle, De Boeck, 2e édition, 2005, 370 p.

 

SIMARD, Claude, Jean-Louis DUFAYS, Joaquim DOLZ et al., Didactique du français langue première, Bruxelles, De Boeck, 2010, 459 p.

 

Œuvre

GIONO, Jean, Un de Baumugnes, Grasset, 1929, réédité par Livres de Poche, Édition 41, 2010, 124 p.

 

Périodiques

ARMAND, Anne, « Professeur de lettres/professeur de français : à l'ombre d'une ancienne querelle, un enseignement rénové », Ela. Études de linguistique appliquée. 2, 2003, no. 130, p. 161-177.

 

COMMISSION PÉDAGOGIQUE DU TEXTE, « contributions à la pédagogie du texte II. Remarques préliminaires », cahiers de la Section des sciences de l'éducation, Université de Genève, 52, p. 4-16.

 

FALARDEAU, Érick, « La préparation à la lecture pour améliorer les compétences des élèves en littérature », Pédagogie collégiale, Vol. 16, no 1, oct. 2002, p. 6-11. 

 

FALARDEAU, Érick, « La place des lecteurs dans les classes de littérature », Québec français, 2004, no. 135, p. 38-41.

 

FALARDEAU, Érick et Denis SIMARD, « La prise en compte du rapport à la culture dans le discours des enseignants sur les œuvres littéraires », Repères, 2011, no. 43, p. 54-55.

 

Sites Internet

BULÉON, Marc, « Le Mythe d’Orphée », Les Hivernales, [En ligne] http://leshivernales.free.fr/pages/mythe/default.html, [Consulté le 2 avril 2012]

 

PLANELLES, Georges, « Détail d’une expression », Expressio : les expressions françaises décortiquées, [En ligne] http://www.expressio.fr/expressions/etre-vivre-comme-un-coq-en-pate.php, [Consulté le 2 avril 2012]

 

PLA, Nadia, « L’Antiquitié greco-romaine dans notre actualité », Le site de Patrick et Nadia, [En ligne] http://patrick.nadia.pagesperso-orange.fr/Antiquite_actualite.html, [Consulté le 10 avril 2012].

 

 


 

 

[1] Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929, réédité par Livres de Poche, Édition 41, 2010, 124 p.

[2] Érick Falardeau, « La préparation à la lecture pour améliorer les compétences des élèves en littérature », Pédagogie collégiale, Vol. 16, no 1, oct. 2002, p. 7. 

[3] Dans ce document, la couleur rouge sert à identifier des réponses ou des exemples de productions attendues.

[4] Jean-Louis Dufays, Louis Gemenne et Dominique Ledur, Pour une lecture littéraire, Bruxelle, De Boeck, 2e édition, 2005, p. 200.

[5] Georges Planelles, « Détail d’une expression », Expressio : les expressions françaises décortiquées, [En ligne] http://www.expressio.fr/expressions/etre-vivre-comme-un-coq-en-pate.php, [Consulté le 2 avril 2012]

[6] Jean-Louis Dufays, Louis Gemenne et Dominique Ledur, op.cit., p. 202.

[7] Jean-Louis Dufays, Louis Gemenne et Dominique Ledur, op.cit., p. 200.

[8] Claude Simard, Jean-Louis Dufays, Joaquim Dolz et al., Didactique du français langue première, Bruxelles, De Boeck, 2010, p. 112.

[9] Érick Falardeau, « La place des lecteurs dans les classes de littérature », Québec français, 2004,  no. 135, p. 41.

[10] Marc Buléon, « Le Mythe d’Orphée », Les Hivernales, [En ligne] http://leshivernales.free.fr/pages/mythe/default.html, [Consulté le 2 avril 2012]

[11] Nadia Pla, « L’Antiquitié greco-romaine dans notre actualité », Le site de Patrick et Nadia, [En ligne] http://patrick.nadia.pagesperso-orange.fr/Antiquite_actualite.html,  [Consulté le 10 avril 2012].

[12] Commission pédagogique du texte, « contributions à la pédagogie du texte II. Remarques préliminaires », cahiers de la Section des sciences de l'éducation, Université de Genève, 52, p. 7.

[13] Anne Armand « Professeur de lettres/professeur de français : à l'ombre d'une ancienne querelle, un enseignement rénové », Ela. Études de linguistique appliquée. 2, 2003, no. 130, p. 177.

[14] Érick Falardeau et Denis Simard, « La prise en compte du rapport à la culture dans le discours des enseignants sur les œuvres littéraires », Repères, 2011, no. 43, pp. 54 et 55.


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