Se connecter
 Retour à la page précédente
Séquence didactique sur La tournée d'automne

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Séquence didactique sur La tournée d'automne
POULIN, Jacques
Par Ève Trépanier


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Premier cycle secondaire
Auteur de la séquence : Ève Trépanier
Date du dépôt : Hiver 2012


 

L’intérêt didactique d’étudier une œuvre littéraire en classe est pluriel. Non seulement on permet aux élèves d’avoir un accès facile au patrimoine littéraire du Québec et des autres pays francophones, mais on leur permet aussi de s’épanouir et de découvrir le plaisir de lire. C’est également un service qu’on rend à la société tout entière d’approfondir la culture littéraire et, du même coup, la culture tout court des élèves.

 

Faisant partie de notre répertoire littéraire québécois, La tournée d’automne est une œuvre toute désignée pour bâtir une séquence didactique pour des élèves de quatrième secondaire. Ayant récolté de nombreux prix littéraires et écrit à ce jour quinze romans, l'auteur Jacques Poulin est un incontournable de la littérature québécoise. Paul-André Bourque décrit l’œuvre de Poulin ainsi : « […] d'un roman à l'autre, ce ne sont pas tellement les péripéties vécues par les personnages qui intéressent le lecteur, mais bien plutôt le voyage intérieur du narrateur, son introspection, sa réflexion sur lui-même et sur la vie, sur son rapport à l'autre […] ». Nous pensons que La tournée d’automne correspond à cette définition et qu’ainsi, le livre s’inscrit bien dans la progression des apprentissages proposée par le MELS. De plus, Poulin traite de sujets tabous comme la vieillesse et le suicide dans son œuvre. Pour toutes ces raisons, nous croyons qu’il est approprié de proposer la séquence à des élèves de quatrième secondaire.

 

Le but de la présente séquence didactique est d’offrir aux enseignants de français un outil pour aider les élèves à comprendre et à interpréter La tournée d’automne de Jacques Poulin. Les objectifs généraux de cette séquence sont que les élèves décèlent les indices qui confirment que le Chauffeur veut se suicider, qu’ils arrivent à comprendre l’évolution de ce dernier et qu’ils se familiarisent avec le style d’écriture de Poulin.

 

 

Activité 1- Introduction à l’univers de Poulin (Avant la lecture)

L’enseignant amorce la séquence d’enseignement-apprentissage en partageant avec les élèves son expérience personnelle concernant la lecture de La tournée d’automne. Cela met l’accent sur la lecture esthétique et sur le but premier que devrait avoir la lecture littéraire en classe, c’est-à-dire la lecture subjective. Selon Giasson, cela permet une exploration variée de l’œuvre sans mettre l’accent sur la recherche d’une réponse à une question précise. De plus, en montrant l’exemple à ses élèves, l’enseignant les invitera à faire de même lors de leurs lectures, ce qui leur permettra d’acquérir un aspect indispensable au développement de leur compétence à lire : se percevoir comme un véritable lecteur. En préconisant la lecture subjective, on permet aux élèves de « convoquer [leurs] propres références sur le monde » et de lire « librement », ce qui favorise grandement l’apprentissage de la lecture littéraire.

 

Ensuite, l’enseignant présente Jacques Poulin. Il dit aux élèves qu’il est un auteur très connu au Québec, qu’il est natif de la Beauce, qu’il a remporté plusieurs prix littéraires , qu’il a écrit treize romans depuis 1967, qu’il n’accorde pas beaucoup d’entrevues, car il est très timide, etc. L’enseignant explique aussi de quelle façon Poulin utilise l’intratextualité d’un roman à l’autre. Bien entendu, il devra également définir l’intratextualité. Ce peut être une bonne occasion de mettre à profit les connaissances en lexique des élèves. En effet, l’enseignant peut d’abord demander aux élèves ce que signifie le préfixe intra-, puis leur demander de fournir une définition personnelle du mot. Si les élèves ne sont pas en mesure de fournir une définition acceptable, l’enseignant peut se rabattre sur cette définition : « l’intratextualité se produit lorsqu’un écrivain réutilise un motif, un fragment du texte qu’il rédige ou quand son projet rédactionnel est mis en rapport avec une ou plusieurs œuvres antérieures (auto-références, auto-citations) ».

 

Pour bien illustrer l’intratextualité, l’enseignant présente aux élèves trois quatrièmes de couverture d’œuvres de Poulin. Les élèves doivent, individuellement, lire les résumés et les comparer en notant les ressemblances entre chacun d’eux. En plénière, les élèves et l’enseignant discutent des similarités qui semblent se dessiner entre les trois romans. La discussion sera axée sur le voyage, la présence d’un écrivain, les livres, l’amour, la présence d’un personnage prénommé Jack, le Québec, le fleuve St-Laurent et la présence de chats. Par la suite, l’enseignant présente La tournée d’automne en lisant la quatrième de couverture à voix haute. Toujours en plénière, les élèves sont invités à faire des liens entre ce livre et les autres dont ils viennent de discuter. Finalement, l’enseignant revient sur le texte de la quatrième de couverture de La tournée d’automne et attire l’attention des élèves sur la phrase suivante : « Broyant du noir, il n’est pas loin de penser que ce sera la dernière. » Il questionne les élèves à propos de leurs hypothèses sur la signification de cette phrase. Les élèves devraient faire deux hypothèses majeures : le Chauffeur veut prendre sa retraite ou il veut se suicider. La prochaine activité servira à confirmer ou à infirmer ces hypothèses.

 

 

Activité 2 – Confirmation ou infirmation des hypothèses (Pendant la lecture)

Cette activité a pour but de faire découvrir aux élèves les indices (dans un texte) qui viennent infirmer ou confirmer des hypothèses pour résoudre un problème de lecture. La compréhension du texte de Poulin réside dans la résolution de ce problème, puisque si le lecteur ne réussit pas à « combler ce que l’auteur a laissé implicite », il ne comprendra pas le texte. Ici, il s’agit de déterminer d’abord si le Chauffeur désire vraiment se suicider ou s’il veut seulement prendre sa retraite. Pour ce faire, l’enseignant invite les élèves à lire les neuf premiers chapitres du livre. De retour en classe, le maitre questionne les élèves pour savoir s’ils ont pu confirmer une des deux hypothèses. Certains vont peut-être avoir confirmé qu’il veut se suicider et ils baseront leur justification sur le passage suivant : « -Devenir vieux, c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas du tout. J’ai décidé que la tournée d’été serait la dernière. » Nous prévoyons cependant que la majorité des élèves n’auront pas encore résolu le problème. Pour cette raison, nous proposons que l’enseignant mette l’accent sur le chapitre 10, où l’on peut réellement confirmer que le Chauffeur désire mettre fin à ses jours. L’enseignant commence par lire le titre du chapitre 10, puis il continue en faisant la lecture à voix haute de tout le chapitre. Il demande aux élèves de l’arrêter lorsqu’ils entendent un passage qui permet de confirmer l’une ou l’autre des hypothèses. Au tableau, l’enseignant note les passages que les élèves ont relevés et écrit aussi si les extraits confirment l’hypothèse du suicide, celle de la retraite ou les deux (annexe 1). Finalement, ils sont en mesure de conclure que le Chauffeur veut bel et bien se suicider. Cependant, il est pertinent de comprendre pourquoi le Chauffeur veut se suicider. Ainsi, en équipe de deux, les élèves doivent relever les passages parmi les neuf premiers chapitres qui peuvent expliquer ou justifier le projet du personnage. Il peut s’agir d’émotions, de façons d’être et d’agir ou encore d’évènements. Ils se rendront vite compte que le Chauffeur est souvent triste, qu’il a les yeux humides, qu’il est seul et solitaire, qu’il n’a pas envie de vieillir, qu’il est mélancolique, etc. Les élèves doivent ensuite consigner les passages dans un tableau que leur fournira leur enseignant (annexe 2). Le travail se poursuit tout au long de la lecture du roman (chapitre 11 et plus). Les élèves notent tous les éléments qu’ils trouvent pertinent de relier avec le désir du Chauffeur de se suicider. Cela leur permet de remarquer des éléments en lien avec l’évolution du personnage. Sans le travail préalable en classe, il aurait été ardu pour des élèves de quatrième secondaire de savoir que le Chauffeur veut se suicider et de connaitre les raisons de sa décision.

 

 

Activité 3 – Le voyage du bibliobus (Après la lecture)

Cette activité vise à synthétiser le voyage du Chauffeur avec le bibliobus, afin que les élèves puissent mieux voir l’œuvre dans son ensemble, puisque « comprendre un récit, c’est pouvoir identifier le positionnement et le rôle des personnages, et dégager les grandes lignes de l’intrigue. » De plus, cette activité leur permettra de résumer les différentes rencontres que le personnage fait au cours de sa tournée d’été, sans toutefois écrire un résumé « classique ». Nous considérons le roman de Poulin comme un texte « résistant», c’est-à-dire « qui ne se [laisse] pas résumer facilement ». Bien que nous soyons conscients que l’écriture fait partie intégrante de la classe de français et qu’elle permet l’apprentissage et la participation des élèves, nous croyons qu’un résumé complet n’est pas nécessaire ici . Nous proposons donc une alternative combinant un trajet géographique à l’aide de la page web « Google maps » et une ligne du temps (annexe 3). Comme cette activité s’avère assez longue et ardue, nous considérons que les élèves doivent travailler en équipe de deux ou trois, ce qui permettra un meilleur apprentissage grâce à la mise en place d’une relation d’entraide entre les élèves les plus doués et ceux qui le sont moins, ce que l’on appelle l’étayage.

 

 

Activité 4 – L’évolution du Chauffeur (Après la lecture)

Le but de cette activité est de résoudre un deuxième problème qui se pose lors de la lecture de La tournée d’automne, c’est-à-dire l’évolution du personnage principal. En effet, comme le Chauffeur décide de ne plus se suicider à la fin de la tournée d’été, il est primordial de voir ce qui l’a fait changer d’avis. Pour ce faire, les élèves formeront des groupes d’experts. Chaque groupe aura deux ou trois chapitres à éplucher en profondeur afin de déceler les indices qui montrent que le Chauffeur a évolué. Les élèves pourront se baser sur les éléments du texte trouvés à l’activité 2 qui montrent la mélancolie du personnage pour déterminer ce qui le fait changer d’avis. Pour diriger les groupes d’experts dans leur recherche, l’enseignant circule dans la classe et pose des questions pour faire avancer l’analyse. Les questions peuvent se baser sur l’amour entre Marie et le Chauffeur, mais aussi l’amitié entre le Chauffeur et les membres de la fanfare, l’amitié qu’il éprouve pour Jack, l’importance des livres pour le Chauffeur, les chefs de réseau qu’il rencontre, etc. Lorsque les groupes d’experts ont fini leur travail, chaque équipe vient présenter à l’avant les passages du roman qui décrivent l’évolution du Chauffeur. Ainsi, la résolution du problème prendra forme au fur et à mesure des présentations et les élèves seront en mesure de voir ce qui a poussé le personnage à changer d’idée à la fin de son voyage. Si l’on considère que « comprendre un récit, [c’est] réorganiser le sens à travers une actualisation subjective qui répond à un certain consensus partagé par une communauté de lecteurs […] », cette activité qui met en commun les conceptions de toute la classe permet la compréhension du texte.

 

 

Activité 5 – L’écriture de Poulin (après la lecture)

Dans cette activité, les élèves sont invités à faire part de leur appréciation personnelle de l’écriture de Poulin. Ainsi, l’accent est mis sur la lecture subjective des élèves. Comme l’enseignant a déjà proposé son appréciation générale du roman lors de l’activité 1, il reviendra sur sa lecture subjective afin de montrer la marche à suivre aux élèves. Ainsi, l’enseignant choisira un passage de La tournée d’automne qu’il affectionne particulièrement et justifiera son choix en s’appuyant sur trois aspects différents de l’écriture de Poulin. Par exemple, le passage choisi pourrait être celui-ci : « en arrivant à l’embouchure du Saguenay, il vit de loin que le bac était encore à quai; il accéléra et le bibliobus eut juste le temps de monter à bord. Comme à chaque tournée, il salua les montagnes arrondies au pied desquelles débouchaient les eaux vives et noires de la rivière, et il écouta le moteur du bateau dont le bruit sourd et cadencé lui rappelait toujours le battement d’un cœur humain. Tout à coup, à mi-chemin de la traversée, en regardant vers Tadoussac, il aperçut le bus jaune dans le secteur du débarcadère, et son cœur à lui se mit à battre plus fort. (TA, p. 94) ».

 

L’enseignant pourrait appuyer son choix sur le côté réaliste de l’écriture de l’auteur, c’est-à-dire sur la métaphore entre le bibliobus et le corps humain ainsi que sur l’absence de détails superflus dans l’écriture (ce qui permet au lecteur de s’imaginer facilement la scène). Avant de demander aux élèves de faire de même, l’enseignant doit travailler en classe, de façon magistrale les procédés d’écriture qu’utilise Poulin, puisque l’accent est mis sur l’écriture de ce dernier. Ensuite, l’enseignant invite les élèves à choisir, individuellement, un passage qui leur plait et à trouver trois raisons qui les ont poussés à choisir cet extrait. Les justifications peuvent se baser sur l’histoire et les personnages, mais l’enseignant devrait exiger des élèves qu’ils fournissent au moins un élément se rapportant à l’écriture de Poulin. Ces éléments peuvent être la simplicité du vocabulaire, les phrases courtes, le côté réaliste, les métaphores, les ellipses présentes dans les dialogues, etc. De cette façon, l’enseignant s’assure de s’éloigner des lieux communs (« J’aime ce personnage parce qu’il est gentil. ») souvent utilisés par les élèves.

 

Après avoir terminé leur travail individuel, les élèves se regroupent en équipe de trois ou quatre afin de partager leurs découvertes. Ainsi, ils peuvent découvrir les points forts de Poulin pour découvrir petit à petit « l’art de l’auteur ». Cela permet aux élèves de réagir de façon plus riche aux textes, mais aussi de développer « leur capacité à évaluer des textes ».

 

Finalement, après les discussions, l’enseignant distribue aux élèves un passage d’une œuvre de Gabrielle Roy (annexe 4) pour leur montrer la différence d’écriture entre les deux auteurs. L’enseignant peut mettre l’accent sur le vocabulaire plus complexe de Roy, ses longues descriptions parsemées de virgules ou les nombreux détails qui rendent son écriture plus dense que celle de Poulin. Cette comparaison clora cette activité. Les élèves auront pu baser leur appréciation d’une œuvre sur autre chose que les personnages et l’histoire.

 

 

Activité 6 – La lettre du Chauffeur (Réinvestissement)

Pour terminer la séquence didactique, les élèves doivent réinvestir leurs apprentissages. Ce réinvestissement prend la forme d’une lettre que le Chauffeur écrirait à son ami Jack au début de la tournée d’automne. Le but de cette activité est de se servir de l’écriture pour faire des apprentissages, pour approfondir l’interprétation du texte, pour assurer la participation de tous les élèves et pour fournir à l’enseignant « une fenêtre sur la pensée de l’élève ». Les élèves doivent se mettre dans la peau du personnage qui raconterait son évolution au cours de la tournée d’été. En effet, dans la lettre, le Chauffeur raconte son été, mais aussi, comment il en est venu à changer d’idée par rapport au suicide. L’enseignant peut guider l’écriture en posant des questions. Qu’est-ce que Jack est intéressé à savoir? Que sait-il déjà à propos de la tournée d’été du Chauffeur? Quelles informations le Chauffeur révèlera-t-il à son ami? Quelles informations gardera-t-il pour lui? Ainsi, les élèves réutiliseront les informations qui leur ont permis de découvrir l’évolution du Chauffeur (activités 2, 3 et 4). De plus, l’activité 5 leur permettra d’apprivoiser le style de l’auteur, ce qui leur servira lors de l’écriture de la lettre (on se doute que le Chauffeur écrit sensiblement de la même façon que Poulin, puisque c’est ce dernier qui se cache derrière le protagoniste).

 

 

Conclusion

Nous avons présenté une séquence didactique permettant à des élèves d’analyser en profondeur La tournée d’automne de Jacques Poulin. Cette séquence vise à résoudre des problèmes de lecture majeurs qui se posent au fur et à mesure de la lecture de l’œuvre. Nous avons proposé des activités qui permettent de confirmer l’hypothèse voulant que le Chauffeur veuille se suicider, de voir l’évolution du Chauffeur et de travailler sur l’appréciation de l’écriture de Poulin. Ainsi, les élèves ont pu réaliser des apprentissages significatifs qui leur auront permis de les « aider à comprendre le sens » de La tournée d’automne et également de les « doter […] d’une capacité de lecture autonome », ce qui nous apparait un objectif majeur de l’enseignement de la littérature.

 

 

Bibliographie

ARON, Paul et Alain VIALA, L’enseignement littéraire, Paris, PUF (Que sais-je?), 2005, 127 p.

BOIVIN, Aurélien, « La tournée d’automne, ou comment renaître (sic) de l’amour », dans Québec français, n°125 (printemps 2002), p. 88-90.

BOURQUE, Paul-André, « Actualité de Jacques Poulin », dans Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, n°83 (1996), p. 8-10.

DUFAYS, Jean-Louis [dir.], Enseigner et apprendre la littérature aujourd’hui, pour quoi faire? Sens, utilité, évaluation, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain (Recherches en formation des enseignants en didactique), 2007, 471 p.

FALARDEAU, Érick, « Compréhension et interprétation : deux composantes complémentaires de la lecture littéraire », dans Revue des sciences de l’éducation, vol. XXIX, n°3 (2003), p. 673-694.

FALARDEAU, Érick, « La place des lecteurs dans la classe de littérature », dans Québec français, n°135 (automne 2004), p. 38-41.

GIASSON, Jocelyne, Les textes littéraires à l’école, Boucherville, Gaëtan Morin Éditeur, 2000, 271 p.

LIMAT-LETELLIER, Nathalie et Marie LIGUET-OLLAGNIER [dir.], L’intertextualité, Paris, Les belles lettres, 1998, 492 p.

MARTEL, Kareen, « Les notions d’intertextualité et d’intratextualité dans les théories de la réception », dans Protée, vol. XXXIII, n°1 (2005), p. 93-102.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DES LOISIRS ET DES SPORTS, Progression des apprentissages au secondaire. Français, langue d’enseignement [en ligne]. http://www.mels.gouv.qc.ca/progression/secondaire/pdf/progrApprSec_FLE_fr.pdf (page consultée le 7 avril 2012).

POULIN, Jacques, La tournée d’automne, Montréal, Leméac/Actes Sud (Babel), 1996, 208 p.

POULIN, Jacques, Le vieux chagrin, Montréal, Leméac/Actes Sud (Babel), 1995, 190 p.

POULIN, Jacques, Les yeux bleus de Mistassini, Leméac/Actes Sud, 2002, 188 p.

POULIN, Jacques, Volkswagen blues, Montréal, Leméac/Actes Sud (Babel), 1998, 323 p.

REUTER, Yves, Enseigner et apprendre à écrire, Paris, ESF (didactique du français), 184 p.

ROY, Gabrielle, La détresse et l’enchantement. Autobiographie, Montréal, Boréal (Compact), 1996, 511 p.

TAUVERON, Catherine, « Comprendre et interpréter le littéraire à l’école : du texte réticent au texte proliférant », dans Repères, n°19 (1999), p. 9-38.

 

 

ANNEXES

 

ANNEXE 1

Passages du chapitre 10 confirmant l’une ou l’autre des hypothèses.

 

Passage Hypothèse(s)

Titre : Une mort très douce (p. 65) Suicide.

« Ensuite, il raconta qu’un soir, après avoir mangé, Céline s’était sentie fatiguée : "Je vais m’allonger un peu", avait-il dit. Plus tard, Céline avait rajouté : "Il faudra penser à mettre les lettres à la poste." Puis il s’était éteint. Il avait connu une mort très douce. (p. 66) Suicide.

« Pendant qu’elle choisissait, il se rendit dans la cabine et ouvrit son cahier noir à la page du réseau de Saint-Irénée. Pour faciliter la tâche à celui qui allait faire les tournées à sa place, il écrivit le nom de Louise, entre parenthèses, au-dessus de celui de Georges […] » (p. 70) Suicide ou retraite.

« Il prit garde de ne pas se tromper : l’autre coffre, celui de gauche, ne renfermait pas que les outils du camion; il contenait aussi un tuyau flexible en matière ignifuge dont la longueur était suffisante pour relier le pot d’échappement à la glace de la portière du conducteur. » (p. 71) Suicide.

 

 

ANNEXE 2

Tableau relevant des passages (chapitres 1 à 9) qui expliquent pourquoi le chauffeur veut se suicider (passages Émotions, façon d’être ou d’agir, événements, etc.).

 

« - Oui. […] Je fais une tournée au printemps, une durant l’été et une à l’automne.

Il eut du mal à prononcer le dernier mot et son visage s’assombrit. » (p. 11) Difficulté à parler de la tournée d’automne, tristesse.

« Il avait des rides sur le front et autour de la bouche, des cernes autour des yeux et un demi-sourire sur les lèvres. » (p. 15) Il est vieux.

« Elle chanta encore plusieurs couplets et le Chauffeur fit un effort pour chanter avec elle, mais les mots restaient pris au fond de sa gorge. » (p. 33) Il est triste.

« Il avait les yeux humides lorsque Marie revint s’asseoir à côté de lui. » (p. 49) Il pleure.

 

 

ANNEXE 3

Les différents endroits qui devraient se retrouver sur la carte sont les suivants.

 

1-Québec

2-Baie-St-Paul

3-L’île-aux-Coudres

4-St-Irénée

5-La Malbaie

6-Port-au-Persil

7-Tadoussac

8-Les Îlets-Jérémie

9-Baie-Comeau

10-Baie-Trinité

11-Rivière-Pentecôte

12-Sept-Îles

13-Maliotenam, Moisie

14-Rivière Moisie, Moisie

15-Rivière-au-Tonnerre

16-Havre-St-Pierre

17-Godbout

18-Matane

19-Cap-Chat

20-L’anse Pleureuse

21-Percé

22-L’Anse-à-Beaufils

23-Mont-Joli

24-Le Bic

25-Québec

 

 

ANNEXE 4

Extrait de La détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy.

 

« Elle ne combattait plus maintenant en rien ma décision. Elle ne comprenait toujours pas que je puisse désirer quitter ma situation enviable, mes doux petits élèves aimants, une vie qui devait avoir à ses yeux quelque chose du paradis. Sans comprendre la force qui me dominait, elle avait commencé à la pressentir et me plaignait, je pense, d’en être la proie, sans songer qu’elle-même, toute sa vie, avait été la proie de quelque profonde exigence intérieure. Dès lors, si elle avait eu les moyens, elle aurait peut-être été jusqu’à m’aider à partir. Elle aurait été la seule à le faire. Personne autour de moi ne me soutenait. Notre petite ville française et catholique ne nous élevait pas au prix de tant de sacrifices, d’abnégation et de rigueur, pour nous laisser partir sans y mettre d’obstacles. Si elle avait pu, je me dis parfois qu’elle nous aurait retenus de force. Tout départ, étant donnée notre petit nombre, était ressenti comme une désertion, un abandon de la cause. Ma sœur Adèle portée aux gestes excessifs, aux paroles théâtrales, m’accuse de trahir les miens. Anna, plus modérée, me jugeait tête folle, courant sûrement au-devant de grandes désillusions. On eût dit qu’elles en voulaient à ma jeunesse d’entreprendre ce que la leur n’avait osé et le leur reprochait sans doute maintenant. Je ne peux trop leur en vouloir. Presque certainement ma jeunesse avait été moins refrénées que celle de mes sœurs aînées ».


---
© 2024, Université Laval
Ce texte est protégé par la loi sur les droits d'auteur. Il peut cependant être utilisé à des fins éducatives. Nous vous prions d'en indiquer la source lors d'une éventuelle utilisation.


À propos | Aide | Contactez-nous