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Paul au parc

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Paul au parc
Rabagliati, Michel
Par Fannie Cantin


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Bande dessinée
Courant :
Siècle :
Groupe d'âge visé : Premier cycle secondaire
Auteur de la séquence : Fannie Cantin
Date du dépôt : Hiver 2012


Comme sœur Berthe, dans la BD Paul au parc de Michel Rabagliati, longtemps l’école a rejeté les livres avec images. « Non Léopold, pas une bande dessinée… Un vrai livre… » [1], disait-elle. Longtemps, la bande dessinée a été évitée, même ignorée de la littérature à cause de son caractère ludique et enfantin que nous lui attribuions. Pourtant, au cours des dernières années, ce 9e art s’est développé pour aborder des thèmes plus profonds qui s’éloignent de l’aventure et pour développer des défis de lecture très intéressants : la BD d’auteur. « La BD d'auteur, c'est aussi une BD qui séduit un nouveau public, plus intellectuel, plus féminin, plus sensible à l'aspect artistique. Bref, on a vu apparaitre de nouveaux genres, comme l'autobiographie ou la BD-reportage, par exemple » [2].

 

Cette séquence porte sur l’une des merveilleuses bandes dessinées de Michel Rabagliati, celle de Paul au parc. Elle s’adresse à des élèves de deuxième cycle : la finesse de son langage et de l’utilisation des indices socioculturels expliquent ce choix. Cette BD est intéressante à travailler en littérature, puisqu’elle amène les élèves à s’éloigner du récit d’aventures, pour en comprendre l’hyperréalisme de l’œuvre par ses références culturelles du Québec des années 1970, mais aussi par le portrait psychologique du personnage Paul en pleine quête identitaire : premier baiser, l’importance des amis et des inspirations, l’incompréhension du monde adulte, etc.

 

Plusieurs pistes didactiques pourraient être amenées avec l’étude de cette œuvre [3], mais ici, l’objectif est de résoudre un problème de lecture lié à l’interprétation : comment amener les élèves à traduire l’hyperréalisme de l’œuvre de Rabagliati? Ce sera donc par l’étude du contexte socioculturel, du texte, de l’image, des personnages et des thèmes présentés dans cette BD que cette séquence proposera des activités qui guideront la lecture des élèves et leur compréhension de l’hyperréalisme.

 

 

Première partie : préparation à la lecture

 

Les activités suivantes visent à mettre en situation les élèves par rapport aux activités qui suivront et à activer leurs connaissances. Elles ont comme objectif de les introduire à la lecture de la BD Paul au parc en les familiarisant au style de l’auteur, mais aussi au monde de la bande dessinée (les prix, les auteurs, les inspirations et le métalangage).

 

 

Activité 1 : Présentation de l’auteur

Cette activité a pour but d’activer les connaissances des élèves sur la bande dessinée, sur l’auteur et sur son œuvre. Pour ce faire, avant de commencer la lecture de Paul au Parc, l’enseignant pose des questions ouvertes aux élèves. Qu’est-ce qu’un bédéiste? En connaissez-vous? Avez-vous déjà lu des bandes dessinées? Si oui, lesquelles? Qu’est-ce qui vous plait des BD? Avez-vous déjà lu une des BD de Paul (Paul à Québec, Paul en campagne, Paul au travail d’été…) de Michel Rabagliati?

 

L’enseignant complète ensuite les réponses d’élèves en apportant des informations nouvelles sur l’auteur, Michel Rabagliati, ses publications, ses prix littéraires, sa biographie, etc. [4]. Il peut aussi être très intéressant de présenter les inspirations de l’auteur, puisqu’elles prennent beaucoup d’importance dans ses œuvres. Cette approche permettrait, tout au long de la séquence, d’approfondir leurs interprétations en les initiant à l’intertextualité.[5]

 

 

Activité 2 : Préparation du journal de lecture

Cette brève activité vise à amener les élèves à préparer leur journal de lecture et à comprendre son rôle. Le journal de lecture est très pertinent en lecture littéraire : « commenter une œuvre longue à l’aide d’un journal constitue une tâche davantage axée sur le processus et le dialogue plutôt que sur le produit fini et la norme, comme le sont les dissertations ou les critiques de livres, par exemple. Ce type d’écrit réflexif, qui devrait précéder tout discours critique, vise à structurer l’expérience sensible, puis à aider le lecteur à opérer un retour sur le chemin parcouru entre son interprétation spontanée initiale et son interprétation finale ou celle des autres. » [6]

 

Le journal de lecture vise aussi à développer chez l’élève son esprit créatif et à travailler sa perception de l’œuvre qu’il aura à analyser par la suite. Ce journal représente donc un outil personnel et unique à chaque élève. Il permet de « garder trace de ses lectures, développer la lecture cursive, développer des comportements de lecteurs critiques et autonomes et développer l’argumentation critique » [7].

 

Cette activité vise donc à préparer les élèves au journal de lecture en les informant de son utilité et en les amenant à faire leur propre journal de lecture pour les motiver vis-à-vis de cet outil. Pour ce faire, ils peuvent coller des images de Paul, écrire leurs objectifs et leurs attentes par rapport à leur lecture. Bref, cette courte activité leur appartient.

 

 

Activité 3 : Introduire le métalangage propre à la BD

La BD est un genre qui commande ses propres règles et ses propres caractéristiques. Cette activité vise à amener les élèves à adopter un métalangage approprié lors des activités et à enrichir leur vocabulaire.[8]

 

*** À partir de quelques planches d’une bande dessinée (ici, on pourrait aussi amener les élèves à manipuler une autre BD), si l’enseignant en ressent le besoin, il est très intéressant de préparer une activité de repérage et d’association des mots à des exemples concrets pour vérifier la compréhension des élèves.

Ce travail pourrait être fait dans leur cahier de lecture.

 

 

Deuxième partie

 

 

Activité 4 : Travailler le contexte socioculturel de l’œuvre

Dans Paul au parc, la trame narrative de l’histoire repose sur des éléments marquants des années 1970 : la télévision en couleurs, l’école religieuse, la montée du souverainisme et surtout, la crise d’octobre. Ces éléments contextuels illustrent bien l’hyperréalisme de l’œuvre. Il est donc important de le travailler avec les élèves pour s’assurer que tous comprennent ces indices.

 

- L’enseignant distribue quatre planches de la BD Paul au parc (la page 15, 26,27 et 110. En équipe de quatre, les élèves doivent repérer les indices qui révèlent le contexte socioculturel et les justifier. Le tout pourrait être répondu sous forme de tableau dans leur cahier de lecture.

 

- L’enseignant distribue des fiches d’informations et crée des comités d’experts qui devront effectuer une recherche sur un élément du contexte socioculturel. Ils peuvent questionner leurs parents, grands-parents, mais surtout, ils doivent chercher, sur Internet, des informations provenant de sources fiables.

 

- Les comités d’experts mettent en commun les informations ou les anecdotes qu’ils ont trouvées. L’enseignant les amène à se questionner et ajoute, au besoin, des pistes d’observation. Les élèves complètent les fiches et doivent les coller dans leur cahier de lecture.

 

- Pour introduire les élèves à la résolution de problème sur l’hyperréalisme de l’œuvre, l’enseignant définit d’abord l’hyperréalisme. Cette définition devra apparaitre dans leur journal de lecture.

 

- L’enseignant amène ensuite un questionnement pour que les élèves rédigent une hypothèse de départ dans leur cahier de lecture. Elle sera reprise à la fin de cette séquence.

 

Consigne d’écriture : Si le FLQ faisait si peur à tous les gens à cette époque, pourquoi, selon vous, Paul semble-t-il être le seul de sa famille à ne pas être effrayé? En quoi, cette décision de l’auteur illustre-t-elle l’hyperréalisme de l’œuvre?

 

 

Pendant la lecture

Lorsque la lecture est commencée, l’enseignant amènera rapidement les élèves à se questionner sur leur lecture [9]. En effet, la bande dessinée commande une lecture très différente : la lecture du texte et de l’image. Ces activités visent à modifier la lecture des élèves.

 

 

Activité 5: Étude du texte

Les élèves sont habitués à une lecture linéaire, ce que la BD n’exige pas. Les activités suivantes visent à distancier les élèves du texte pour interpréter les choix de l’auteur qui accentuent l’hyperréalisme de son histoire.

 

Activité 5.1 : Étude du registre de langue

Les élèves ont déjà des connaissances sur les différents registres de langue. Cette activité vise à étudier l’apport du registre de langue choisi par l’auteur pour son histoire, à l’effet qui est produit. En plénière, l’enseignant demande aux élèves de partager leur appréciation sur le registre de langue utilisé par Rabagliati. En sous-groupes, les élèves discutent et émettent des hypothèses sur l’intention de l’auteur dans ce choix langagier. En plénière, l’enseignant demande aux équipes de partager leurs hypothèses et amène les élèves à les commenter et à les compléter pour arriver à une hypothèse commune pour tous. Seuls, les élèves doivent écrire une hypothèse sur l’apport du registre de langue.

 

Consigne d’écriture

À votre avis, la BD aurait-elle eu le même effet si l’auteur avait décidé d’adopter un registre de langue soutenu (pour les cartouches) et standard (pour les bulles)? Justifiez votre réponse en quelques lignes. L’enseignant demande à quelques élèves de partager leurs hypothèses et il les complète au besoin.

 

Voici quelques éléments à faire observer :

- langage familier ou oralisé pour les paroles ou les pensées des personnages versus le langage standard dans les cartouches;

- texte court (absence de descriptions dans les bulles);

- le narrateur, dans les cartouches, est actant (Paul qui semble plus mature, plus vieux, par rapport au niveau de langue qui est utilisé;

- l’usage des mots (FLQ (père) versus « les effets de cul » (Paul) à la page 26);

 

Voici quelques questions possibles pour l’enseignant qui pourraient diriger les observations des élèves.

-Quel registre de langue le texte utilise-t-il dans les bulles? Donnez quelques exemples.

- Les cartouches utilisent-elles ce même registre?

- Qui « parle » ou « raconte » dans les cartouches?

- Quand l’histoire se déroule-t-elle par rapport au temps présent du narrateur?

- Que révèle ce registre de langue sur le contexte socioculturel?

- Quel est l’apport de ce registre de langue dans l’œuvre?

 

Activité 5.2 : Étude des procédés typographiques

Le but de cette activité est d’amener les élèves à reconnaitre et à traduire les procédés typographiques de la BD.

 

En plénière, l’enseignant active les connaissances des élèves en partant d’une case située à la page 26. L’enseignant demande aux élèves quel est l’effet sur leur perception comme lecteur de la typographie utilisée pour écrire « L’indépendance du Québec ». L’enseignant peut aussi leur demander ce que cette typographie dit de l’idée du père de famille sur le FLQ.

 

Exemple de réponses attendues

 

Procédé typographique

Apport au texte

La bulle de pointillé

Illustre qu’Aline se parle seule parce qu’elle est en colère.

Les idéogrammes en note de musique

Ils nous permettent de comprendre que Denise chante.

Les traits d’union qui encadrent les paroles de Denise : « Pas aussi bon que lui ».

Ils nous permettent de comprendre que Denis le dit d’un ton moqueur ou « hautain ».

La troisième case où il y a beaucoup de bulles, dont certaines sont cachées par d’autres et que nous ne pouvons pas voir tout le texte.

L’abondance de bulles permet de montrer que Denise parle trop. Elle n’arrête jamais de tout commenter.

La troisième case où il y a une gradation de « d’accord » de plus en plus gros.

Cela permet au lecteur de comprendre qu’Aline est à bout de nerfs à cause de sa belle-mère.

Hm (quatrième case)

Onomatopée qui imite le râlement de la gorge d’Aline pour retenir ses paroles envers sa belle-mère.

À la septième case, l’utilisation des points de suspension.

Ils permettent d’illustrer que Denise n’a pas eu le temps de terminer sa phrase.

À la dernière case de la planche, le « oui » est souligné et toute la bulle est écrite en caractère gras.

Montre la colère d’Aline et l’insistance de sa belle-mère.

 

Ainsi, les élèves comprennent que derrière chaque choix typographique de l’auteur, se cache une intention. L’enseignant distribue la planche de la page 19 aux élèves. En équipe de deux, ils doivent ressortir les procédés typographiques et justifier leur apport au texte. À la fin de cette activité, l’enseignant demande aux élèves d’écrire un commentaire sur l’utilisation des procédés typographiques dans une BD dans leur cahier de lecture.

 

Consigne d’écriture

À la suite de l’analyse et de l’interprétation de l’apport des procédés typographiques dans la BD, expliquez, en quelques lignes, pourquoi, selon vous, ils sont indispensables au texte d’une bande dessinée.

 

L’enseignant peut demander à quelques élèves de partager leurs réponses pour les commenter en groupe.

 

 

Activité 6 : Étude de l’image

L’image traduit aussi beaucoup l’hyperréalisme de l’œuvre par sa composition et par ses inspirations. Cette activité vise à faire réfléchir les élèves sur la valeur de l’image dans l’histoire et sur l’inspiration des lieux réels utilisés pour celle-ci.

 

Activité 6.1 : L’économie des mots par l’image

Dans Paul au parc, comme dans toutes les BD, l’auteur «  met à contribution divers procédés narratifs, codes et effets essentiellement visuels. On peut, par exemple, souligner qu'une longue description dans le roman se ramène éventuellement à une seule case, ou à une courte phrase du type » [10]. Les élèves doivent être amenés à prendre conscience de la richesse du dessin, de son apport en informations. Cette activité vise à amener les élèves à être sensibles au soutien du dessin dans la progression de l’histoire et à l’interprétation de sens qui en découle. L’enseignant distribue la planche de la page 92 sans texte. Seuls, dans le cahier de lecture, les élèves doivent écrire un synopsis de l’histoire qui est racontée dans les illustrations contenues sur la planche [11]. L’enseignant peut expliquer que derrière la production d’une bande dessinée, il y toujours un synopsis qui décrit et raconte les grandes lignes de l’histoire. En équipes de quatre, les élèves partagent leur histoire écrite et doivent en choisir une. Ils tentent ensuite de mettre en page le synopsis retenu en complétant les bulles. Cette activité permet d’amener les élèves  « à utiliser de façon efficace les séquences de parole, tant au point de vue du style que de l’utilisation correcte de la ponctuation » [12].

 

Activité 6.2 : L’inspiration des images de Rabagliati

Dans ses BD, Rabagliati reproduit des lieux réels, mais différemment du contexte socioculturel des élèves, ce n’est pas dit qu’ils reconnaitront ces lieux. Il est ainsi important, pour amener les élèves à traduire l’hyperréalisme de l’œuvre, que l’enseignant expose cette reproduction du réel. L’enseignant demande aux élèves de repérer des lieux de la BD qui leur semblent familiers et de les présenter. Où as-tu déjà vu ce lieu? A-t-il changé depuis? Est-ce que tu trouves que l’auteur a bien reproduit ce lieu? Les lieux illustrés dans Paul au parc, bien que réels, sont plus subtils que ceux retrouvés dans les autres œuvres. L’enseignant peut donc aller chercher des planches appartenant à d’autres BD de Rabagliati, comme celles concernant le Madrid, dans Paul à Québec [13]. L’enseignant peut aussi compléter l’analyse en comparant les illustrations à de vraies photographies.

 

 

Activité 7 : Étude du personnage de Paul

L’histoire de Paul au parc présente un personnage de Paul qui semble très représentatif de l’auteur : ses débuts en dessin, son premier amour, sa famille, etc. Pour continuer dans l’étude du genre hyperréaliste de Rabagliati, cette activité vise à étudier l’évolution psychologique du jeune Paul qui semble très près de la vraie jeunesse de Rabagliati [14]. L’évolution du personnage correspond aussi à celle d’un enfant de cet âge.

 

Activité 7.1 : Étude des personnages secondaires

Pour bien comprendre l’évolution psychologique du personnage, l’enseignant demande aux élèves de construire des fiches des personnages secondaires. En équipe de quatre, les élèves doivent remplir des fiches descriptives des personnages secondaires de la BD et présenter leur lien avec Paul (environ deux personnages par équipe pour alléger la tâche). Liste des personnages secondaires à étudier : Aline, Sœur Berthe, Hélène, Daniel, Laurent, Raymond, Patrick, Robert et Jeanne. Chaque équipe présente la fiche de son personnage. Toutes les fiches devront être ajoutées au cahier de lecture.

 

Activité 7.2 : Étude du développement psychologique du personnage Paul

En plénière, à l’aide des fiches des personnages construites plus tôt, les élèves devront tracer le portrait psychologique de Paul. L’enseignant guide les élèves en dirigeant leurs observations, au besoin, à l’aide de questions.

 

Que vit Paul durant l’histoire de cette BD? En quoi, trouvez-vous que ces éléments amènent Paul à devenir plus mature? Quels sont les personnages l’ayant le plus marqué sa vie à cette période de l’histoire et pourquoi? Etc.

 

Dans leur cahier de lecture, les élèves doivent écrire un commentaire sur le développement psychologique de Paul.

 

Consigne d’écriture : en quelques lignes, dites si le personnage de Paul vit des évènements marquants qui ressemblent à des évènements de votre propre vie. Justifiez votre réponse à l’aide d’un exemple concret.

 

 

Après la lecture

 

 

Activité 8 : l’étude des thèmes de l’histoire

Rabagliati choisit des thèmes très près de la réalité, ce qui contribue créer la dimension hyperréalisme de ses œuvres. Pour compléter la compréhension de l’hyperréalisme de la BD Paul au parc, cette activité vise à distancier les élèves de l’histoire pour en ressortir les principaux thèmes qu’ils ont rencontrés durant leur lecture. En plénière, l’enseignant demande aux élèves de ressortir les principaux thèmes de l’histoire. Il consigne les réponses d’élèves au tableau. Voici les principaux thèmes qui doivent se retrouver au tableau : l’amour, l’amitié, le scoutisme, le FLQ, la mort tragique, l’homosexualité, le deuil et la belle-famille. Pour chaque thème, l’enseignant crée des équipes de deux à quatre élèves. Chaque équipe tissera le portrait des thèmes traités dans Paul au parc et expliquera pourquoi la manière de le traiter de l’auteur est très près de la réalité. À tour de rôle, chaque équipe présente oralement son thème.

 

 

Activité 9: Réinvestissement des apprentissages

Cette activité vise à évaluer les apprentissages des élèves vis-à-vis du problème de lecture soulevé au début de cette séquence.

 

Activité 9.1 : Retour sur la vision de l’enfant de Paul

Au tout début, l’enseignant avait dirigé la résolution de problème en posant cette question aux élèves : si le FLQ faisait si peur à tous les gens à cette époque, pourquoi, selon vous, Paul semble-t-il être le seul de sa famille à ne pas être effrayé? En quoi, cette décision de l’auteur illustre-t-elle l’hyperréalisme de l’œuvre? Les élèves devaient alors faire des hypothèses. Ici, l’enseignant demande aux élèves de reprendre leur hypothèse et de la valider ou de la modifier en appuyant leur justification sur des éléments qui sont propres à la BD et à leurs connaissances acquises au cours de cette séquence.

 

Consigne d’écriture : En reprenant vos hypothèses initiales concernant l’absence de peur de Paul du FLQ, confirmez ou modifiez-les en appuyant vos observations sur des caractéristiques propres à la BD de Paul au Parc (illustrations, textes, thèmes, personnages, etc.) et dites comment cette observation participe à l’hyperréalisme de l’œuvre? Votre texte doit prendre environ une page à double interligne.

 

Activité 9.2 : Activité de création d’une bande dessinée de Paul

Le but de cette activité est d’évaluer les apprentissages des élèves et leur capacité à les réinvestir dans un contexte réel de création. «Toutes réécritures de texte littéraire à des fins de créativité peuvent offrir un intérêt didactique, et permettre une motivation durable » [15]. L’enseignant doit remettre aux élèves plusieurs choix de cases inspirées d’une autre BD de Paul dans lesquelles le texte a été effacé. En équipe de quatre, les élèves auront à concevoir une courte BD (environ 5 pages) de Paul. Ils auront à respecter le genre de Rabagliati et de la BD, donc tous les éléments qui ont été étudiés durant cette séquence.

 

Consigne d’écriture : Michel Rabagliati est invité à votre école dans le cadre de la semaine du français. À cet effet, il a décidé de lancer un concours d’écriture où il vous demande d’écrire, en équipe de quatre, une courte BD de Paul (environ 10 pages). Il vous a laissé des images pour vous inspirer, mais le sujet et l’histoire sont à votre choix. Pour l’activité, vous devrez suivre les étapes nécessaires à la production d’une BD soit : faire une séance de repérage d’idées; écrire un synopsis d’environ une demi-page qui guidera la conception de leur BD; rassembler et classer les images choisies pour construire leur BD et les coller sur des planches; ajouter d’abord le texte (dans les cartouches et ensuite, dans les bulles; choisir une page couverture.

 

 

Conclusion

 

Cette séquence est une porte d’entrée pour l’enseignement de la littérature avec les bandes dessinées de Rabagliati. La bande dessinée permet de développer l’une des principales compétences visées dans l’enseignement de la littérature, c’est-à-dire qu’elle permet « à l’élève de comprendre et d’interpréter les signes internes et externes au texte, pas seulement reconnaitre des caractéristiques ou d’utiliser des outils glanés dans diverses théories littéraires » [16]. Cette séquence est donc intéressante pour amener les élèves à faire une lecture dite littéraire.

 

Cette séquence pourrait être complétée par des activités d’intertextualité, comme le suggèrent les annexes présentant les inspirations de Rabagliati. Elle pourrait aussi être faite à partir de deux BD de Paul pour amener les élèves à approfondir leurs observations. Bref, plusieurs possibilités d’exploitation sont possibles dans les classes de français. L’important est de ne pas sous-estimer l’univers fascinant et motivant de la bande dessinée pour l’enseignement de la littérature.

 

 

Bibliographie

 

Amor Séoud, Pour une didactique de la littérature: langues et apprentissage des langues, Crédif, Hatier-Didier, Paris, 1997, p. 175.

 

Encyclopédie libre Wikipedia, Tex Avery, [en ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Tex_Avery, consulté le 1er avril 2012.

 

Falardeau, Érick, La place des lecteurs dans les classes de littérature, Québec français,  numéro 135, automne 2004, p. 38.

 

Giguère, Michel, Une place pour la bande dessinée au collège, Québec français, numéro 149, printemps 2008, p.45-46.

 

Grégoire, Michaël, Paul dans la classe de français : une activité qui conjugue lecture de bandes dessinées et écriture, Québec français, numéro 149, printemps 2008, p. 48-49.

 

Hébert, Manon, Le journal de lecture comme genre d’écrit réfléxif, Québec français, numéro 149, printemps 2008, p. 63-64.

 

Lapierre, Pierre, La substitution… une activité par la BD et pour la BD, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p. 54-57.

 

Lebrun, Marlène, Coulet, Christine, Favoriser un rapport critique à la lecture/écriture littéraire en constituant la classe comme une communauté active de lecteurs et d’auteurs, Enjeux, numéro 57, septembre 2003, p. 103.

 

Mayeux, François, la bande dessinée : considération économique et culturelles, Québec français, numéro 149, printemps 2008, p. 28-31.

 

Perron, Gilles, bande dessinée et littérature, Québec français, été 2000, numéro 118, p. 86-88.

 

Plessis-Bélairm Ginette, En contexte d’oral réflexif : étayage, risque et motivation, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p. 75-76.

 

Service pour l’éducation, es savoirs et l’appui à la maitrise et à l’usage du français : fiche méthodologique numéro 6, [en ligne], http://www.sesam.cd/site/images/stories/fiches_methodologiques/fiche_methodo_6_lexique.pdf, consulté le 2 avril 2012.

 

Site officiel d’Alain Grée, [en ligne], www.alaingree.com/,  consulté le 1er avril 2012.

 

Site officiel de Franquin, toute l’œuvre de Franquin, [en ligne], http://www.franquin.com/index.php, consulté le 1er avril 2012.

 

Site officiel d’Hergé et de Tintin, tout sur Tintin, [en ligne], http://www.tintin.com/index2.php#/tintin/essentiel/essentiel.swf?page=0, consulté le 1er avril 2012.

 

Site officiel de Michel Rabagliati, Biographie, [en ligne], http://www.michelrabagliati.com/Bibliographie.html, consulté le 1er avril 2012.

 

Site officiel de Miroslav Sakek, [en ligne], http://www.miroslavsasek.com/, consulté le 1er avril 2012.

 

Skilling, Pierre, La bande dessinée : par quelle case y entrer, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p.35-36

 

 

 


[1] Rabagliati, Michel, Paul au parc, La Pastèque, Montréal, 2011, p. 27.

[2] Mayeux, François, la bande dessinée : considérations économiques et culturelles, revue Québec français, numéro 149, printemps 2008, p. 28.

[3] La revue Québec français, numéro 149, publiée au printemps 2008, présente différentes activités pertinentes en lien avec la bande dessinée.

[4] Voir  le site officiel de Michel Rabagliati,  biographie, [en ligne], http://www.michelrabagliati.com/Bibliographie.html, consulté le 1er avril 2012.

[5] Si vous voulez obtenir une fiche informative sur cinq inspirations de Rabagliati, dont trois illustrateurs et deux bédéistes, et le lien qui pourrait être amené avec le genre de Rabagliati au cours de la séquence vous pouvez m’écrire par courriel.

[6] Hébert, Manon, Le journal de lecture comme genre d’écrit réflexif, Québec français, numéro 149, printemps 2008, p. 63.

[7] Lebrun, Marlène, Coulet, Christine, Favoriser un rapport critique à la lecture/écriture littéraire en constituant la classe comme une communauté active de lecteurs et d’auteurs, Enjeux, numéro 57, septembre 2003, p. 103.

[8] Pour obtenir une fiche informative sur le lexique propre au lexique, vous pouvez m’écrire par courriel.

[9] Le questionnement est souvent employé lors de cette séquence, puisqu’il nourrit la réflexion des élèves. (Plessis-Bélairm Ginette, En contexte d’oral réflexif : étayage, risque et motivation, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p. 75-76).

[10] Giguère, Michel, Une place pour la bande dessinée au collège, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p.45.

[12] Lapierre, Pierre, La substitution… une activité par la BD et pour la BD, Québec français, printemps 2008, numéro 149, p. 54.

[14] Après une rencontre avec l’auteur, M. Rabagliati m’a expliqué que la plupart de ses personnages sont inspirés de la réalité. Il a seulement changé les noms.

[15] Amor Séoud, Pour une didactique de la littérature: langues et apprentissage des langues, Crédif, Hatier-Didier, Paris, 1997, p. 175.

[16] Falardeau, Érick, La place des lecteurs dans les classes de littérature, Québec français,  numéro 135, automne 2004, p. 38.

 


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