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La nuit - Elie Wiesel

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La nuit - Elie Wiesel
WIESEL, Elie
Par Noémie Castoguay Dionne


Nationalité de l'auteur : Autres
Genre : Roman
Courant : Autres
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Noémie Castoguay Dionne
Date du dépôt : Hiver 2013


Justification de l’œuvre choisie 

            La nuit d’Elie Wiesel, un Juif ayant survécu à Auschwitz, raconte le parcours de Wiesel dans les camps de concentration. C’est une bonne œuvre pour faire découvrir aux élèves du deuxième cycle la réalité des Juifs au temps de la Deuxième Guerre mondiale. Parfois difficile à cause des détails concernant le traitement des Juifs, cette lecture n’en demeure pas moins accessible. En effet, Wiesel écrit simplement et décrit avec beaucoup de justesse les horreurs qu’il a vécues et ce qu’il a ressenti. Bien que les évènements racontés datent d’il y a 70 ans, ils peuvent intéresser les jeunes, car ils feront écho en eux en touchant des thèmes universels : racisme, souffrance, rejet, mais aussi espoir de s’en sortir. La complexité du contexte historique, auquel Wiesel fait maintes références, fait en sorte que ce livre s’adresse à des lecteurs de 4e, voire 5e secondaire.

 

Les situations-problèmes

            L’œuvre d’Elie Wiesel sera étudiée en classe sous l’angle des situations-problèmes : « Pour accroitre le sens des apprentissages visés et du travail de résolution proposé, l’enseignant doit contextualiser le problème qu’il soumet aux élèves; en d’autres mots, il doit le mettre en “situation”. Le travail par situation-problème s’ancre ainsi dans des pratiques sociales de référence, des situations non pas réelles, mais vraisemblables »[1]. De nombreux problèmes peuvent être identifiés dans La nuit, mais seulement trois d’entre eux ont été ciblés pour cette séquence :

1— Comprendre la trame narrative du roman. Une bonne compréhension du cadre historique de la Shoah ainsi que la discussion autour du roman seront nécessaires pour que les élèves suivent les péripéties.

2 – La déshumanisation des Juifs. Ce thème est central dans le roman et plus l’intrigue avance, plus ses effets se font sentir sur le personnage principal.

3— Le style de Wiesel : simplicité et vocabulaire précis. Wiesel utilise un vocabulaire précis, relatif à la Shoah, que les élèves ne maitrisent généralement pas. Ce vocabulaire, avec le style simple de Wiesel, permet de construire des scènes dures et émouvantes et les élèves doivent voir l’impact de ce style sur le lecteur.

Déroulement de la séquence didactique

1— Avant la lecture

Activité 1 : Familiarisation avec le contexte historique de la Shoah

            Avant même d’expliquer aux élèves ce qu’est la Shoah, l’enseignant débute avec la lecture d’un extrait du journal d’Anne Frank (20 juin 1942)[2] qui illustre parfaitement les conditions des Juifs à l’époque, soit celui débutant par « Les lois antijuives se sont succédé sans interruption » et qui finit avec « Je n’ose plus rien faire, j’ai peur que ce soit interdit ». L’enseignant questionne ensuite les élèves sur ce qu’ils savent de la Shoah, puis il complète les manquements en centrant ses explications sur la question juive et non les combats menés durant la guerre. Il s’assure que les élèves comprennent ces principales notions : ce qu’est un Juif, pourquoi ont-ils été persécutés, quel sort leur réservait-on au camp de concentration. Des photos peuvent accompagner l’exposé pour que les élèves voient mieux ce que l’enseignant dit.[3]

            Ensuite, l’enseignant fait regarder aux élèves le film Au revoir les enfants qui raconte l’histoire vraie d’une école française cachant de jeunes juifs durant l’occupation allemande[4]. Sauf à la fin, les références juives sont subtiles, aussi l’enseignant doit-il guider les élèves pour qu’ils prêtent attention aux non-dits entourant le garçon juif. Ils doivent remarquer toute la peur qui entoure la religion du jeune personnage juif.

 

Activité 2 : Préparation du cahier de lecture

            Le cahier de lecture, où les élèves consignent après chaque chapitre leurs impressions de lecture, permet aux élèves de réfléchir sur le texte lu et d’y réagir, et il est, pour l’enseignant, un test de lecture (formatif ou sommatif) : une fois le livre terminé, il recueille les cahiers et voit le sérieux des élèves au fil de leur lecture ainsi que leur compréhension. Cette méthode met l’accent sur le plaisir de lire des élèves qui sont amenés à dire ce qu’ils ont apprécié ou non de leur lecture, ce qui est important puisque la lecture littéraire ne doit pas être que distanciation, mais aussi participation[5]. Toutefois, les fautes d’orthographe doivent être légèrement soulignées pour une correction ultérieure, mais non évaluées, car si l’on veut que les élèves s’expriment librement dans leur cahier de lecture et y prennent du plaisir, ils « ne doi[vent] pas [le] considérer comme une version plus traitresse de la dictée ou de la composition. » [6]

            L’enseignant demande aux élèves de se créer un cahier de lecture divisé en deux parties : lexique et réactions. Il explique que la partie lexique devra être constituée des mots ou expressions qu’ils ne comprennent pas et qu’ils devront chercher et expliquer. Les élèves commencent le travail en classe alors que l’enseignant donne quelques mots que les élèves doivent chercher (sur Internet ou avec un dictionnaire) et s’expliquer pour en noter la signification : Juif, Gestapo, S.S., fascisme, déportation. Au fil de la lecture, les élèves étoffent leur lexique avec des mots difficiles. Cet exercice ne vise pas la simple acquisition de vocabulaire; elle aide plutôt les élèves à comprendre la trame narrative et elle développera peut-être chez eux de bons réflexes de lecture face aux mots difficiles.

            Les élèves devront aussi, à la fin de la lecture de chacun des neuf chapitres de La nuit, écrire un commentaire dans la partie réaction du cahier de lecture. L’élève doit d’abord écrire ce qu’il a ressenti à la lecture du chapitre ou donner ses impressions sur la déshumanisation des Juifs dans le chapitre. L’enseignant peut guider ses élèves avec des questions qu’il juge pertinentes pour aider les élèves à comprendre le thème[7].

 

Activité 3 : Premier contact avec le thème de la déshumanisation

            L’enseignant et les élèves discutent de ce qu’est la déshumanisation pour aider les élèves à réagir à ce thème durant leur lecture. Puis, ils lisent ensemble un paragraphe du chapitre un, à la page 36[8], où Moshé-le-Bedeau raconte que les nazis demandèrent aux Juifs de creuser des fosses pour qu’ils puissent les y enterrer après les avoir fusillés. L’enseignant et les élèves discutent de cet extrait : pourquoi peut-on dire que les nazis déshumanisent les Juifs? Quel effet cela a-t-il sur vous en tant que lecteur? Et sur les Juifs, quel effet cela peut-il avoir? L’enseignant essaie de faire voir aux élèves qu’on déshumanise les Juifs parce qu’on les tue sans émotion (voire avec satisfaction), comme des animaux. Il s’intéresse aussi aux sentiments que l’extrait provoque chez les élèves, toujours dans un souci de ne pas oublier la facette participative de la lecture.

 

2— Pendant la lecture

            Les élèves sont amenés à travailler sur leur lecture en équipe pour mieux la comprendre. Livrés à eux-mêmes, les élèves risquent de moins pousser leur compréhension du livre. En équipe, toutefois, ils sont amenés à s’expliquer des choses, ce qui affine leur compréhension. Ensemble, ils mettent plus facilement à distance leur lecture pour poser sur elle un regard critique[9].

 

Activité 4 : Retour en équipe sur les chapitres lus

            Puisqu’une des difficultés du roman est de comprendre sa trame narrative qui comporte des notions historiques parfois compliquées et qu’il n’y a que neuf chapitres, l’enseignant met les élèves en équipe de quatre après la lecture de chaque chapitre pour qu’ils discutent de ce qu’ils ont lu. D’abord, durant une dizaine de minutes, les élèves échangent sur leurs impressions de lecture sans contraintes. Ils peuvent se poser ce genre de questions: y a-t-il un événement qui les a vraiment touchés? Quelque chose qui les a révoltés?

Puis, par écrit, ils doivent se consulter pour noter les principaux évènements qui sont survenus durant le chapitre. Ce moment permet aux élèves de s’expliquer entre eux les divers évènements du récit, certains lecteurs plus faibles pouvant avoir eu du mal à comprendre telle ou telle chose. À la fin du retour en équipe, ils ont par écrit un déroulement des évènements qu’ils conservent en cas de besoin (et que l’enseignant peut ramasser à la fin de la séquence pour juger du sérieux du travail des élèves) et ils sont plus sur un pied d’égalité pour continuer et comprendre leur lecture.

 

Activité 5 : Compréhension du vocabulaire/contexte historique

            La nuit comporte une foule de mots qui peuvent poser problème aux élèves et ce n’est pas parce qu’ils doivent les noter et les expliquer dans leur cahier de lecture qu’ils les auront tous compris. Durant la lecture des deux premiers chapitres du roman, les élèves notent le vocabulaire compliqué dans leur lexique, comme mentionné plus haut, et encerclent ceux qu’ils n’arrivent pas à bien comprendre malgré leur recherche. Ils peuvent aussi choisir des noms de lieux ou des évènements qui sont importants pour la compréhension de l’histoire. En classe, durant le retour sur le chapitre lu, les élèves s’échangent leurs mots. L'enseignant vérifie les mots que se sont donnés chaque élève pour s'assurer qu'ils sont importants dans la compréhension du récit. Chaque élève, en devoirs, doit faire une recherche qui l’amène à comprendre ses mots et à pouvoir les expliquer. Ils peuvent en avoir deux ou trois chacun, ou plus selon le temps que l’enseignant veut consacrer à l’activité. Au cours suivant, l’équipe se regroupe et chaque élève explique à ses camarades ses mots. Ainsi, chacun profite de la compréhension des autres pour accroitre la sienne.

 

3— Après la lecture

Activité 6 : Analyse du style et atelier d’écriture créative

            Au terme de la lecture du roman, l’enseignant propose aux élèves d’analyser le style de Wiesel pour ensuite tenter d’écrire une scène en respectant ce style. Les élèves doivent lire une scène de pendaison à la fin du chapitre quatre (pages 119-125). L’enseignant leur distribue un tableau avec des catégories qu’ils doivent expliciter.

Narration

C’est écrit au « je » et le lecteur a uniquement accès aux pensées d’Eliezer.

Vocabulaire

Il est précis, ce sont les bons mots qui sont utilisés pour décrire les objets (Ex. calots) et les gens (Ex. S.S., pipel).

Descriptions

Elles sont composées de phrases assez courtes et donc simples. Elles forment la majeure partie du texte.

Les pensées/émotions du personnage

Il n’y en a pas beaucoup malgré la dureté de la scène, il y a plus de description. Les quelques pensées exprimées sont courtes et formulées simplement. On se contente du nécessaire.

Effet du style sur vous

La simplicité du style fait qu’on voit bien l’horreur de la scène, il n’y a pas de détails pour masquer l’horreur, le style simple donne l’impression que les nazis sont insensibles à la cruauté de leurs actes, etc.

           Un retour collectif suit la période de travail où l’enseignant circule en posant des questions qui peuvent aider les élèves à débloquer. Tous discutent pour en arriver à des réponses comme celles contenues dans le tableau ci-haut. La dernière réponse est toutefois plus personnelle, elle vise à faire comprendre qu’un même style peut avoir différents effets dépendant de la personne qui lit. Cependant, dans la scène étudiée, l’enseignant essaie quand même de montrer que le style crée une atmosphère où le lecteur est confronté à la vérité dans toute sa cruauté, car le style simple de Wiesel montre l’horreur telle qu’elle s’est produite. Après le retour en classe, l’enseignant invite les élèves à s’inspirer d’une scène d’injustice du roman (certains élèves peuvent inventer la scène s’ils le désirent) et à la réécrire en ayant un Nazi pour narrateur. Ce dernier peut être à l’aise ou non avec ce qui est fait aux Juifs. Les critères d’écriture à respecter sont ceux-ci : narration au « je », utilisation d’un vocabulaire précis, prépondérance de la description de l’horreur sur les émotions qu’elle suscite, phrases simples. Après l’écriture, les élèves s’échangent leur travail pour avoir un avis externe.

            Une fois les scènes écrites, les élèves les présentent devant la classe en lecture jouée. Si l’enseignant désire évaluer cette prestation, il le fait en utilisant les critères donnés pour écrire la scène et en y ajoutant la qualité de la lecture jouée. Cela nécessite que les élèves aient fait un travail préalable pour comprendre ce qu’est la lecture jouée.

 

Activité 7 : Analyse du thème de la déshumanisation

            Les élèves ont porté attention au thème durant toute leur lecture et ils doivent maintenant pousser plus loin leur compréhension.   Elie Wiesel n’a que de l’admiration pour son père, au début du livre. À la fin, il le laisse mourir seul sans avoir pu s’empêcher d’avoir voulu, par instant, qu’il meure parce qu’il était devenu un fardeau. Il regrettera ces pensées toute sa vie. En analysant cette relation, les élèves sont en mesure de voir un changement psychologique chez Wiesel qui trouvera sa source dans la déshumanisation. L’enseignant demande donc aux élèves de se placer en équipe et de trouver, dans le premier et le huitième paragraphe, les moments où Eliezer parle de son père ainsi que l’impression qu’il donne de lui ou les émotions qu’il a envers lui[10]. Dans le chapitre un, les émotions sont positives : le père d’Eliezer est un homme sage et respecté. À la fin, toutefois, l’amour d’Elie pour son père côtoie des sentiments moins nobles (il voudrait être débarrassé du fardeau qu’est son père) et une image plus négative (son père est un vieil homme fatigué)

            L’enseignant et les élèves discutent après le travail et, devant ce tableau, les élèves constatent que l’opinion d’Eliezer sur son père a changé. Il l’aime encore, mais il ne peut s’empêcher de penser qu’il est nuisible. La classe discute sur le pourquoi et, avec l’aide de l’enseignant si nécessaire, elle en vient à dire que ce changement a forcément un lien avec ce que les nazis ont fait aux Juifs. L’enseignant propose d’analyser des scènes de déshumanisation pour vérifier leur hypothèse. Les élèves répondent à ces questions :

 

Scènes        Quelle est l’action principale? Qu’est-ce qui déshumanise les Juifs? Quels sont les sentiments d’Eliezer ou des Juifs?

Les numéros 

p. 90

 

 On tatoue un numéro sur le bras des Juifs qui devient leur nom.  Les Juifs n’ont plus de nom, comme les humains « normaux ».  On ne sent pas d’émotion, pas d’indignation. Ça n’a pas l’air grave.

La sélection

p. 133-137
Les Juifs doivent courir devant un médecin qui évalue leur condition physique. S’ils échouent, les nazis vont les tuer. Leur vie dépend d’une seule petite course, ce n’est pas humain. Les Juifs ont peur. Ils se serrent les coudes, ils tiennent à survivre ensemble, avec ceux qu’ils aiment.
 

La marche

p. 155-157
Les nazis font courir les Juifs toute la nuit et ils abattent ceux qui s’arrêtent.  Les nazis appellent les Juifs « chiens pouilleux ». La vie des Juifs n’a pas plus de valeur que celle d’un chien, on les tue sans sentiment. On sent le désespoir, car les Juifs savent bien que les nazis vont les tuer. Il y a encore le souci des autres.

Le transport

p. 174-177
Les Juifs sont transportés en train. Ils sont entassés et n’ont rien à manger pendant des jours. On leur demande de jeter les cadavres de leurs amis.  Les Juifs se réjouissent des morts et les pillent : ça leur fera plus de place! Eliezer tient encore à son père.

 

             L’enseignant circule durant le travail d’équipe pour s’assurer que les élèves cernent bien la déshumanisation dans les extraits. Une fois le travail complété, ils doivent examiner le cheminement psychologique des Juifs et faire des liens avec la relation père-fils au début et à la fin. Un retour en groupe suit le travail. Les élèves comparent leurs réponses et s’attardent surtout sur les effets psychologiques de la déshumanisation sur les personnages : plus l’histoire avance, moins les Juifs se soucient des autres. Ils en viennent même, à la fin, à considérer leurs semblables comme des animaux (ils pillent les cadavres). La fin du roman, où Eliezer considère son père comme un fardeau, est le résultat d’une déshumanisation aussi intense. Pour préparer les élèves à l’évaluation, l’enseignant demande aux élèves de réfléchir à cette question : selon vous, pourquoi les Nazis déshumanisaient-ils ainsi les Juifs?

 

 

 

Activité 8 : Évaluation formative ou sommative

            Pour clore la séquence didactique sur La nuit d’Elie Wiesel, l’enseignant évalue les élèves avec un formulaire de trois questions à développement (cinq à dix lignes). Les élèves peuvent utiliser leur cahier de lecture. Les questions vont comme ceci :

1. Expliquez ce qu’est la déshumanisation en donnant un ou des exemples tirés du roman La nuit pour illustrer vos propos.

            L’enseignant évalue la compréhension de la déshumanisation.

2. Selon vous, pourquoi les nazis agissaient-ils ainsi envers les Juifs? Quels effets la déshumanisation avait-elle sur les Juifs?

            Cette réponse est plus personnelle, mais elle permet à l’enseignant de voir si l’élève a une compréhension plus poussée du thème et s’il a pris le temps de réfléchir à la question.

3. Comment peut-on décrire le style de Wiesel et quel effet peut-il créer sur le lecteur?         Cette question permet à l’enseignant de voir ce que les élèves ont retenu de leur analyse et de leur atelier d’écriture portant sur le style de Wiesel, ainsi que s’ils ont compris qu’un style d’écriture engendrait divers effets sur un lecteur.

            Cet examen évalue d’abord la compréhension du thème, puis celle du style de Wiesel, et laisse de côté la situation-problème sur la compréhension de la trame narrative puisque les discussions en petits groupes et le cahier de lecture témoignent de l’atteinte ou non de l’objectif. L’enseignant ramasse donc les cahiers de lecture qu’il peut évaluer (il n’évalue pas les jugements personnels des élèves, mais il regarde plutôt s’ils ont pris le travail au sérieux et ce qu'ils ont compris du roman).

 

Conclusion

            Au terme de cette séquence didactique, les élèves devraient avoir été sensibilisés à la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale. Les diverses activités leur auront permis d’analyser une œuvre, mais aussi d’exprimer leur affectivité face à celle-ci, ce qui est tout aussi important. De plus, ils auront touché aux trois domaines du programme de français (lecture, écriture et oralité), ce qui permet à l’enseignant d’évaluer de manière formative ou sommative le niveau de ses élèves. Le roman La nuit d’Elie Wiesel a donc de multiples caractéristiques qui en font une bonne lecture pour que les élèves deviennent de meilleurs lecteurs – le travail en équipe ne devant pas être sous-estimé dans l’atteinte de cet objectif.


Bibliographie

 

 

 

CARRIER Louis-Philippe et Érick FALARDEAU, http://www.portail-litterature.fse. ulaval.ca/fichiers/Falardeau_Carrier_20_avril_2006.pdf, sur le portail de l’enseignement de la littérature de l’université Laval, 12 p.

 

 

DUFAYS Jean-Louis et al., Pour une lecture littéraire, De boeck (Savoirs en pratique), Bruxelles, 2005, 370 p.

 

 

FALARDEAU Érick et Denis SIMARD, La culture dans la classe de français. Témoignages d’enseignants. Québec : Presses de l’Université Laval, 2011, 224 p.

 

 

FRANK, Anne, Le journal d’Anne Frank, Le livre de poche, Paris, 2001, 350 p.

 

 

LEBRUN, Monique, « Le journal dialogué : pour faire aimer la lecture », dans Québec Français, n° 94, 1994, p. 34-36.

 

 

WIESEL, Elie, La nuit, Les éditions de minuit (Collection double), Paris, 2007, 200 p.

 


 

Annexe

 

Activité 2 – préparation du cahier de lecture

 

Exemples de questions pour guider les élèves dans leur cahier de lecture :

 

Chapitre un : À quelques reprises, les Juifs se mentent à eux-mêmes devant l’horreur. Qu’en penses-tu?

Chapitre trois : Quelle importance accorder au fait de donner un numéro aux Juifs?

Chapitre quatre : Comment peux-tu décrire la relation père-fils qui commence à s’installer?

Chapitre sept : Les Juifs se réjouissent des morts dans le wagon. Qu’en penser?

Chapitre huit : Parle des sentiments opposés d’Eliezer pour son père.

Chapitre neuf : Cette fin est-elle faite d’espoir ou de désespoir, selon toi?

 

Activité 7 – Analyse du thème de la déshumanisation

 

Exemple d’un tableau recensant les mentions d’Eliezer à son père dans les chapitres un et huit

Chapitre un Chapitre huit
Mon père était un homme cultivé… La communauté juive de Sighet avait pour lui la plus grande considération (p. 32)— C’est un homme respectable. Mon père se taisait. Il respirait lourdement près de moi. (p. 183)— C’est un homme fatigué.
Mon père s’occupait de son commerce et de la communauté. (p. 38)— Il se soucie des autres. Avoir tant vécu, tant souffert; allais-je laisser mon père mourir maintenant ? (p. 184)— Désespoir de perdre son père.
Je suis trop vieux, mon fils, me répondit-il. Trop vieux pour commencer une nouvelle vie. (p. 40)— Homme assez âgé. Il était devenu pareil à un enfant : faible, craintif, vulnérable. (p. 185)— Son père est devenu faible/il voit son père comme un enfant
Mon père descendit à la cave en enterra nos économies. (p. 43)— Il est prévoyant. Il a peur. Si je pouvais être débarrassé de ce poids mort… Aussitôt j’eux honte, honte pour la vie, de moi-même. (p. 186)— Il s’en veut de vouloir abandonner son père.

 



[1] Louis-Philippe Carrier et Érick Falardeau, http://www.portail-litterature.fse.ulaval.ca/ fichiers/Falardeau_ Carrier_20_avril_2006.pdf , p. 3.

[2] Anne Frank, Le journal, Le livre de poche, Paris, 2001, 350 p.

[3] Il existe, sur Internet, de nombreux sites où l’on peut trouver des photos relatives à la Shoah. Par exemple, le site Foto Search : http://www.fotosearch.fr/

[4] Pour les enseignants désirant faire visionner autre chose, le site du Memorial de la Shoah à Paris propose une liste de films et de documentaires : http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/pedagogie-formation/outils-pedagogiques/filmographie-sur-la-deportation-et-la-shoah

[5] Jean-Louis Dufays et al., Pour une lecture littéraire, De boeck (Savoirs en pratique), Bruxelles, 2005, p. 142-145.

[6] Monique Lebrun, « Le journal dialogué : pour faire aimer la lecture », dans Québec Français, n° 94, 1994, p. 36.

[7] Des exemples de questions se trouvent en annexe.

[8] Tous les numéros de pages font référence à cette édition : Elie Wiesel, La nuit, Les éditions de minuit (Collection double), Paris, 2007, 200 pages.

[9] Érick Falardeau et Denis Simard, La culture dans la classe de français. Témoignages d’enseignants. Québec : Presses de l’Université Laval, 2011, p. 198.

[10] Pour un exemple de tableau que les élèves pourraient faire, voir en annexe.


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