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Le souffle de l'harmattan

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Le souffle de l'harmattan
TRUDEL, Sylvain
Par Michel Gagnon et Yvan Brulotte-Perreault


Nationalité de l'auteur : Québécoise
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 21e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Michel Gagnon et Yvan Brulotte-Perreault
Date du dépôt : Hiver 2005


Le roman que nous avons choisi de travailler en classe est Le souffle de l’harmattan du Québécois Sylvain Trudel. Il a été publié pour la première fois en 1986, mais l’auteur a retravaillé cette première version et il en a publié une seconde, plus élaborée, en 2001. Pour cette séquence, nous avons opté pour la deuxième version, car les problèmes de lecture qu’elle contient sont plus intéressants, particulièrement sur le plan de la langue. On y retrouve beaucoup plus de tournures amusantes, de jeux de mots, de déformations langagières, de phrases à double sens, de confusions sémantiques, etc. Les activités sur la langue s’en trouvent alors enrichies. Nous vous conseillons donc fortement d’utiliser cette seconde version pour réaliser les activités que nous vous proposons[1]. Étant donné que le narrateur est un enfant, la langue qui est utilisée pour raconter l’histoire est teintée de naïveté. Toutefois, on constate que les propos de l’enfant sont lucides et très matures pour son âge. Ainsi, l’objectif central de notre séquence didactique est d’amener l’élève à s’apercevoir que le narrateur enfant pose un regard à la fois naïf et lucide sur le monde. Ces deux pôles se manifestent par la langue, qui laisse entrevoir la naïveté, et par les propos, qui contiennent des préoccupations sociales (trop) sérieuses pour un enfant. Notre séquence s’adresse à des élèves de deuxième cycle, car l’œuvre est complexe et les activités nécessitent des préalables que des élèves de premier cycle ne sauraient satisfaire.

 

Activité 1 : Recueillir des informations sur l’Éthiopie. (1 période)


Phase 1 :
Quelques jours avant la présentation du roman à lire, nous demanderons aux élèves de trouver des informations générales sur l’Éthiopie. Ces informations pourront être d’ordre géographique, historique, politique, démographique, etc. Elles devront ensuite être exposées sous forme de courts textes informatifs d’environ 150 mots.


Phase 2 :
En équipe de quatre, les élèves devront présenter leur travail à leurs coéquipiers afin de choisir les deux informations qui leur paraitront les plus intéressantes. Chaque équipe devra ensuite aller les écrire au tableau. 

 

Phase 3 : En plénière, l’enseignant dirige une discussion permettant de dégager les principales caractéristiques du pays. Ensuite, l’enseignant aborde de façon plus systématique les aspects de la culture éthiopienne présents dans Le souffle de l’harmattan (la famine, la religion, le respect des anciens, l’amharique, etc.). Pour montrer l’impact de la famine en Occident, l’enseignant peut présenter la vidéo de la chanson « We are the world ». De plus, pour imprégner la classe de l’ambiance éthiopienne, l’enseignant peut aussi exposer des photos de paysages africains et les afficher en permanence dans la classe.


Références : http://www.urome.be/divers/cultafr.htm#ethiopie 

http://encyclopedie.snyke.com/articles/animisme.html

 

Activité 2 : Travailler certaines constructions langagières avec les élèves afin de les familiariser, avant la lecture, avec ces procédés. (2 périodes)


Phase 1 :
À partir d’extraits du roman présentant de nombreux jeux langagiers, les élèves devront relever les constructions syntaxiques, morphologiques, sémantiques qui leur paraitront fautives ou hors normes. 

   

Phase 2 : Chaque équipe fait part à la classe des « erreurs » qu’elle a trouvées et l’enseignant les note au tableau pour ensuite expliquer aux élèves qu’il ne s’agit pas d’erreurs, mais de procédés esthétiques, symboliques et stylistiques voulus par l’auteur.


Phase 3 : Les élèves prennent chaque jeu langagier et se questionnent sur l’apport sémantique de ce dernier. Ils émettent des hypothèses interprétatives sur l’utilité de tels procédés en se basant sur le contexte dans lequel ils s’insèrent. Par exemple, on pourrait interpréter la tournure amusante : « Ma mère adaptative »[2] par le fait que l’enfant adopté est contraint de s’adapter à la vie de celle qui le prend en charge.


Phase 4 :
Afin que les élèves comprennent la raison du terme « jeu » langagier, nous leur proposons de s’amuser à créer des mots-valises, des néologismes, des tournures amusantes, etc. à la manière de Hugues Francoeur.


Phase 5 :
Afin de clore cette activité, nous trouvons très intéressant de consacrer la fin de la période à l’écoute d’un monologue de Sol. Nous vous suggérons particulièrement « L’appel de la carrière ». Ainsi, les élèves auront l’occasion de constater l’effet humoristique de ces procédés langagiers.


Activité 3 :
Comparer des extraits du Souffle de l’harmattan avec des extraits de romans jeunesse pour dégager les thèmes dans l’un et dans l’autre. (1 période et demie)


Regrouper les élèves en équipe de 2 et les amener à voir que le propos d’un narrateur enfant diffère si le roman s’adresse à un public adulte ou à un public jeunesse. L’enseignant peut guider les observations en posant des questions telles que : Quels sont les problèmes que vivent les enfants dans ces extraits ? Relève pour chacun des textes les thèmes abordés. Lequel des deux romans aborde des questions sociales ? D’après toi, à quel genre de public s’adressent ces romans ? Justifie ta réponse. Quelles sont les préoccupations des personnages dans chacun des romans ? Relevez quelques caractéristiques stylistiques des auteurs et dites, selon vous, quel extrait vous parait être le plus poétique, etc.


Idéalement, pour faire ressortir le caractère mature des propos de Hugues, il serait préférable de choisir des extraits qui traitent de thèmes sociaux. Nous suggérons, entre autres, le passage où Hughes dénonce la dénaturalisation des émigrants (p.13), la rencontre avec Nathalie qui fait prendre conscience de la perte de l’espoir et du fatalisme face à la maladie chez les adultes (p.180-181)… Pour la comparaison avec le roman jeunesse, nous avons pris en exemple Cassiopée, ou l’été polonais. Ce livre jeunesse illustre bien la simplicité et l’égocentrisme des propos tenus par la narratrice. Par exemple, Cassiopée se préoccupe du fait qu’elle n’est pas épilée (p.125), ou encore que ses enseignants sont exigeants (p.11). Ce travail de comparaison peut être fait avec la plupart des livres jeunesse.

 

Activité 4 : Réinvestir les connaissances acquises dans une situation d’écriture (2périodes)


L’élève doit se mettre dans la peau d’Habéké et décider s’il accepte ou non de partir en Exil avec Hugues. S’il décide de partir, l’élève doit écrire une lettre à Hugues. Cette lettre devra contenir des références culturelles propres à Habéké, donc éthiopiennes (activité 1), des jeux langagiers et les principaux thèmes développés à l’activité 3. Pour justifier son choix, l’élève doit utiliser les techniques d’argumentation qui lui auront été présentées.



[1] La dernière activité sera impossible à réaliser si la première version est utilisée.

[2]Trudel, Sylvain, Le souffle de l’harmattan, p. 16.


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