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La vie devant soi

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
La vie devant soi
GARY, Romain
Par Kevin Tremblay


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant :
Siècle : 20e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Kevin Tremblay
Date du dépôt : Hiver 2014


PRÉSENTATION DE L’OEUVRE

Dans ce travail, nous élaborerons une séquence didactique sur l’œuvre intégrale La vie devant soi, de Romain Gary. Ce roman, paru en 1995, a obtenu le prix Goncourt et a été publié par l’éditeur Mercure de France. L’histoire se déroule dans le quartier défavorisé de Belleville à Paris, en France, où le narrateur, Momo, un jeune arabe, raconte son histoire avec Madame Rosa, une vieille dame qui l’héberge dans une pension clandestine. Madame Rosa est une survivante d’Auschwitz et une ancienne prostituée, et elle est comme une mère pour Momo, qui est orphelin. Momo est arabe alors que Madame Rosa est juive. Au cours des chapitres, on voit l’évolution de Momo à travers sa vie et l’attachement qu’il développe pour son ami Mohammed et Madame Rosa. L’histoire, narrée par les mots du petit Momo, raconte une réalité dure et troublante dans laquelle les enfants de ce quartier doivent vivre. Tout au cours de l’histoire, on découvre différentes réalités sociales qui viennent bien démontrer les conditions de vie de l’époque. Madame Rosa, qui est vieillissante, aura plusieurs problèmes de santé et Momo devra s’occuper d’elle. Bref, La vie devant soi est une œuvre touchante dans laquelle le lecteur plonge dans l’univers inhabituel du petit Momo et qui amène à une réflexion sur la vie des personnages.

INTÉRÊT DU CHOIX DE L’ŒUVRE

La vie devant soi est un roman on ne peut plus approprié pour des élèves du deuxième cycle du secondaire, plus particulièrement pour des groupes de quatrième secondaire. La séquence didactique présentée ici s’intéresse principale aux messages véhiculés par l’œuvre. Les problèmes de lecture soulevés dans le dossier littéraire visent une meilleure compréhension de ces messages par les élèves. Toutefois, l’auteur, par son narrateur enfant, utilise de nombreux registres de langues et expressions peu familières pour des élèves québécois. De plus, plusieurs sens peuvent être attribués à un extrait du texte et la relation qui se développe entre Momo et les différents personnages du roman, et plus particulièrement celle avec Madame Rosa, vaut la peine d’être étudiée afin de permettre une compréhension fine de l’œuvre et ainsi permettre aux élèves de décoder le sens propre de l’œuvre. La séquence visera donc, entre autres, la maitrise des concepts de registres de langue par les élèves grâce à différentes activités qui mettront en valeur certains extraits forts de l’œuvre. Nous croyons que la compréhension du roman et du sens qu’il véhicule passe par la maitrise de ces concepts ainsi que par l’étude des relations entre les personnages. C’est donc dans cette optique que les activités se dérouleront. Évidemment, un travail sur le message d’une œuvre est subjectif, mais il sera du travail de l’enseignant de guider les élèves à travers leurs différentes interprétations pour qu’ils puissent déceler l’essence même du texte de Gary. La vie devant soi comprend plusieurs critiques de la société en plus de transmettre des valeurs humanistes de par les paroles et les actions des personnages principaux. Une telle séquence permettra donc aux élèves de déchiffrer ces messages grâce aux outils langagiers qui seront étudiés et donc de mieux comprendre ce roman qui, aux premiers abords, peut ne pas être interprété correctement en raison des difficultés langagières qu’il présente.

ACTIVITÉ 1 (1 cours)

La première activité se veut une introduction et une préparation à la lecture du roman de Gary. On veut amener les élèves à se créer un horizon d’attente avant la lecture. Pour ce faire, l’enseignant demande aux élèves de se réunir en petites équipes et d’analyser la première et quatrième de couverture. On leur demande alors de faire des hypothèses sur l’histoire, d’analyser le dessin de la première de couverture. L’enseignant circule dans la classe pour discuter avec les élèves de leurs différentes hypothèses. Puis, en plénière, les élèves partagent leurs réponses avec toute la classe. Par la suite, une fois que les discussions sont terminées, l’enseignant projette à l’avant un tableau du type « Ce que je connais » concernant la Seconde Guerre mondiale (évènements marquants, dates, pays impliqués, etc.). En effet, le roman contient plusieurs allusions à cette guerre et nous croyons qu’il est pertinent de faire un retour avec les élèves sur ce sujet afin qu’ils aient fraichement en mémoire toutes les informations nécessaires pour bien comprendre les références qu’on y fait dans le texte de Gary. Les élèves écrivent donc leurs réponses sur une feuille lignée et l’enseignant procède à la correction par la suite. On veut vraiment que ce soit une activité qui résume cette période de l’histoire, sans trop entrer dans les détails. L’enseignant insistera plus sur l’holocauste et tout ce qui l’entoure, puisque c’est ce dont on parle le plus dans La vie devant soi. À la fin du cours, l’enseignant remet une feuille de consignes pour l’élaboration d’un cahier de lecture. On demande alors aux élèves d’inscrire, dans un cahier, un résumé de chaque chapitre. On leur demande également de faire la fiche des 2 personnages principaux (Momo et Madame Rosa) ainsi que 2 personnages secondaires à leur choix. Ces informations leur seront utiles dans les activités ultérieures. De plus, l’enseignant demande aux élèves d’identifier, pendant leur lecture, des passages qui auront été difficiles à comprendre (souligner directement dans l’œuvre ou noter les pages dans le cahier de lecture). Enfin, dans le cahier de lecture, on demande aux élèves de noter 10 phrases qu’ils auront trouvées marquantes dans le roman et de justifier pourquoi elles le sont pour eux. Encore une fois, nous utiliserons ces phrases un peu plus tard dans la séquence. L’enseignant peut procéder à un modelage afin de montrer aux élèves ce qu’est une phrase marquante (ex : Cette phrase est marquante pour moi puisqu’elle véhicule un message de tolérance très fort).

LECTURE DE LA PREMIÈRE PARTIE DU ROMAN

On laisse ensuite 2 semaines aux élèves pour lire la première moitié du roman. Nous avons jugé pertinent de séparer la lecture en deux parties, puisque l’on veut que les élèves puissent bien saisir l’esprit du texte avant de pousser plus loin l’analyse. Ainsi, les élèves pourront se réorienter en cours de lecture après les activités suivant la lecture de la première moitié.

ACTIVITÉ 2 (1 cours)

Cette activité se veut une introduction à l’étude des messages contenus dans l’œuvre ainsi qu’aux registres de langue. Ces notions seront par la suite étudiées plus en profondeur dans des activités subséquentes. Une fois la première partie lue, l’enseignant demande aux élèves, en début de cours, de donner leurs impressions générales. On veut amener les élèves à verbaliser leur pensée et à discuter du roman. C’est une bonne occasion de laisser les élèves s’exprimer sur leurs perceptions et de faire des mises au point quant à la compréhension du récit au besoin. Une fois cette discussion terminée, l’enseignant demande aux élèves de se réunir en cercles de lecture (3 ou 4 élèves). On débute cette portion de l’activité en demandant aux élèves de ressortir quelques passages qu’ils ont trouvé difficiles à lire et d’essayer de les interpréter en équipe. On veut que les élèves émettent différentes hypothèses, qui seront discutées par la suite avec l’ensemble du groupe. L’objectif de cette première partie de l’activité est d’amener les élèves à réfléchir une première fois sur les messages véhiculés par l’œuvre. Les élèves pourront évaluer les hypothèses de leurs pairs par une certaine distanciation qui leur sera utile pour leur propre compréhension (Falardeau, 2004, p. 41). Cette distanciation « doit se vivre à travers les échanges, car il est plus facile de se distancier d'abord des propos d'un pair que des siens. L'enseignant créera ainsi une situation artificielle de confrontation du sens en transposant les processus individuels de questionnement dans le travail coopératif. » (Falardeau, 2004, p. 41) Par la suite, l’enseignant remettra à son tour une feuille aux élèves sur laquelle on retrouvera plusieurs passages[1] comportant différents niveaux de langue employés par Momo, qui seront centrés sur une critique sociale faite par le jeune garçon. La consigne sera également de déchiffrer le message derrière ces extraits, mais encore plus important, d’essayer de comprendre pourquoi l’auteur a choisi que son personnage principal s’exprime ainsi. En plénière, l’enseignant donnera la parole aux élèves afin qu’ils fassent part de leurs hypothèses. L’enseignant aura comme rôle de guider les élèves dans leurs hypothèses et de les amener à voir qu’il y a une critique sociale assez forte derrière les propos du jeune Momo. On permet ainsi aux élèves de prendre conscience d’un premier message véhiculé par l’œuvre, et ainsi les aiguiller pour le reste de leur lecture. C’est important, dans cette activité de discussion, que l’enseignant s’assure que les élèves sont assidus à la tâche et qu’ils discutent d’éléments pertinents.

ACTIVITÉ 3 (1 cours)

Cette activité se veut un approfondissement et une étude avancée sur les registres de langue. On veut amener les élèves à maitriser les différents niveaux de langue présents dans l’œuvre, en les analysant et en réappliquant les notions théoriques étudiées dans un exercice. De plus, on veut, en début d’activité, sensibiliser les élèves au contexte historique dans lequel se déroule l’histoire. Tout d’abord, en début de cours, l’enseignant présente une capsule historique sur le quartier Belleville, quartier où vit Momo dans La vie devant soi. On veut sensibiliser les élèves aux différentes réalités de cette région de Paris, notamment à celle de la pauvreté et de l’immigration. Cette petite capsule permettra aux élèves de mieux comprendre le contexte dans lequel se déroule l’histoire et ainsi permettre une meilleure compréhension des différents éléments de l’environnement présentés dans l’œuvre. Notez bien qu’on pourrait également demander aux élèves d’effectuer une recherche à la maison et de se réunir par la suite en équipe pour discuter de leurs trouvailles. Une telle activité peut s’avérer plus stimulante qu’une seule présentation de l’enseignant. Par la suite, l’enseignant présente la théorie sur les registres de langue. Il remet donc une feuille sur laquelle la théorie sur les registres de langue est présentée, avec différents exemples pour chaque niveau de langue. On veut les sensibiliser aux différentes variétés linguistiques dans la francophonie et les outiller pour mieux comprendre les passages écrits dans un niveau de langue peu commun dans l’œuvre. Une fois la partie théorique terminée, l’enseignant remet une feuille d’exercices dans laquelle les élèves doivent traduire en langage standard québécois les paroles de Momo. On veut ainsi que les élèves se pratiquent à déchiffrer le langage du garçon selon la théorie étudiée précédemment. Ce réinvestissement leur sera non seulement utile pour une meilleure compréhension de l’œuvre, mais il leur permettra également de maitriser les registres de langue en général, savoir qui leur sera utile toute leur vie. Ils auront également à réutiliser ces apprentissages dans les activités finales de la séquence. L’exercice, qui n’est pas évident, sera corrigé en groupe et l’enseignant pourra aiguiller les élèves pendant la réalisation de celui-ci.

LECTURE DE LA SECONDE PARTIE DU ROMAN

Les élèves repartent à la maison avec le roman et ont deux semaines pour finaliser leur lecture ainsi que pour compléter leur cahier de lecture et leurs 10 phrases marquantes.

ACTIVITÉ 4 (1 cours)

Dans cette activité, on veut focaliser l’attention sur les valeurs humanistes véhiculées par l’œuvre, et plus précisément grâce à la relation forte qui s’établit entre Momo et Madame Rosa tout au long de l’histoire. On vise un réel travail d’interprétation de cette relation qui amènera les élèves à mieux comprendre l’histoire. En se servant de leur cahier de lecture, qui comprend le résumé de chaque chapitre et les fiches de 4 personnages du roman, l’enseignant demande aux élèves de se réunir en petits cercles de lecture afin de discuter de cette relation. Les élèves devront tresser un portrait de l’évolution de cette relation dans un tableau, et en ressortir les faits marquants. Par la suite, l’enseignant fait un retour en plénière et demande aux élèves de partager au groupe leurs trouvailles. C’est un travail qui peut paraitre simple, mais c’est bien tout le contraire. En effet, lors de leur lecture, les élèves ont pu bel et bien remarquer la relation particulière qui s’est établie entre Momo et Madame Rosa. Cependant, ici, on veut que les élèves l’analysent en profondeur afin qu’ils constatent à quel point cette relation est le point central de l’histoire et que de celle-ci découlent de nombreuses valeurs qui sont véhiculées, non seulement par les paroles de Momo, mais également par ses actions. On veut amener les élèves à comprendre ce que cette relation apporte à l’histoire et en quoi les personnages grandissent dans celle-ci tout au long du roman. Les élèves devront donc être en mesure de lire entre les lignes et de déchiffrer les non-dits du roman.

ACTIVITÉ 5 (1 cours)

Cette activité reste dans le même cadre que la précédente, en s’intéressant aux valeurs qui sont  véhiculées par l’œuvre. Encore une fois, dans leur lecture, les élèves en ont certainement décelé quelques-unes, mais un travail en équipe leur permettra assurément de peaufiner et de préciser la conception qu’ils s’étaient faite de l’œuvre. En effet, Momo, de par ses relations avec les personnages du roman, véhicule de nombreuses valeurs qui, nous croyons, sont formatrices pour le cheminement personnel de nos élèves, mais également pour permettre une compréhension fine de tout le message habilement véhiculé par l’auteur à travers son narrateur enfant. En effet, l’histoire questionne « les notions de bien, de vrai, de famille, d’amour, de respect, de différence, d’appartenance, de tradition, de croyance, de solitude, de nostalgie, de vieillesse et tant d’autres qui constituent des points d’ancrage solide pour éveiller la lecture subjective des élèves. » (Falardeau, 2004, p. 41). Comme le mentionne Falardeau (2004), si l’on veut établir une lecture littéraire de l’œuvre, on ne doit pas passer par un simple résumé de l’intrigue ou autre formule classique; on doit plutôt susciter un intérêt chez les élèves pour les questions morales, civiques et morales que soulève l’histoire. C’est à l’enseignant d’utiliser ces leviers, de par les différentes activités proposées dans cette séquence, pour réaliser un réel travail de distanciation avec l’œuvre. Dans cette activité, qui se fera individuellement, l’enseignant distribuera un questionnaire dans lequel les élèves devront répondre à plusieurs questions concernant les valeurs véhiculées dans l’œuvre, et trouver comment elles se reflètent à travers les paroles de Momo, ses actions et ses relations avec les autres. On demandera également aux élèves de trouver d’autres personnages du roman qui véhiculent également des valeurs fortes (ex : Docteur Katz) à l’aide des fiches des personnages. On veut éviter que les élèves répondent vaguement aux questions posées; ils devront donc faire preuve de rigueur dans leurs recherches et prouver leurs dires avec des extraits du texte. Une fois le travail effectué, l’enseignant tient une discussion de groupe afin de corriger les réponses des élèves, mais également pour permettre à l’enseignant de sensibiliser les élèves à ces valeurs. Pour ce faire, il pourra faire des liens entre des situations du roman et la vie de tous les jours, ou tout simplement demander l’avis des élèves par rapport à ces valeurs. En réalisant un tel travail, on s’assure que les élèves saisissent bien la portée de l’œuvre et qu’ils aient donc une meilleure compréhension des différents messages véhiculés par le roman.

ACTIVITÉ 6 (1 cours)

Après avoir analysé les différentes valeurs et les différents messages véhiculés par l’œuvre, on veut impliquer personnellement les élèves dans leur compréhension de l’œuvre. Les activités précédentes nécessitaient bien une interprétation personnelle de la part des élèves, mais celle-ci se veut encore plus intime, alors que les élèves devront utiliser les 10 phrases marquantes qu’ils auront identifiées pendant leur lecture de La vie devant soi. Le travail sur les 10 phrases marquantes demandé avant la lecture se voulait un travail qui permettrait aux élèves de se sentir impliqués personnellement dans leur lecture, et de leur demander d’élaborer leur pensée sur ces phrases en ayant à justifier pourquoi ils les trouvaient marquantes permettait de travailler sur leur compétence à apprécier un texte littéraire. En cercle de lecture, les élèves devront donc partager leurs phrases et expliquer en quoi elles les ont marqués. Ce sera une bonne occasion pour les élèves de faire part de leur perception émotive de l’histoire à leurs pairs, et d’en discuter entre eux. Par la suite, en plénière, les élèves auront l’occasion de partager leurs phrases marquantes et d’expliquer à la classe en quoi elles ont été marquantes pour eux. L’enseignant aura pour tâcher de créer des discussions autour des différents points abordés par les élèves lors de cette plénière. Comme le mentionne Falardeau (2004), « l’enseignant occupe une place centrale dans cet apprentissage de l'analyse, en questionnant, en reformulant, en émettant ses hypothèses, en pointant [ses propres] passages évocateurs. » (Falardeau, 2004, p. 41). En tenant une telle activité, on vient vraiment boucler la boucle en ce qui a trait au message véhiculé par le roman. En effet, les élèves auront été à même de constater, à l’aide de leurs propres phrases marquantes, la puissance que les mots peuvent avoir lorsque vient le temps de passer un message, qu’il soit explicite ou non.

ACTIVITÉ 7 (1 cours)

Les activités qui suivent sont toutes reliées au même objectif : l’écriture d’un pastiche par les élèves. Cette activité se veut la consécration de tous les apprentissages réalisés par les élèves dans la séquence, autant sur le message véhiculé par l’œuvre que par la maitrise des registres de langue. La consigne est simple : on demande aux élèves d’écrire, en 500 mots, la situation initiale du roman, en adoptant le même style de langage que Momo, en intégrant certaines valeurs dans leurs textes et en restant fidèles à l’esprit du texte. Ainsi, on permet de consolider les apprentissages des élèves grâce à l’écriture. On permet également aux élèves d’effectuer un travail sur leur style ainsi que de voir le niveau de leur compréhension de l’œuvre. On vise donc le développement des compétences langagières des élèves. Ce n’est pas un exercice facile que d’écrire un pastiche, alors les élèves devront utiliser toutes les ressources à leur disposition pour y arriver. L’enseignant donne donc une période aux élèves pour écrire leur texte à l’ordinateur. Ils pourront le compléter à la maison au besoin. L’enseignant ne mentionne pas aux élèves qu’ils auront la possibilité de réécrire leur texte ultérieurement. De cette façon, on s’assure que les élèves remettent leur meilleure version dès le début. 

ACTIVITÉ 8 (1 cours)

Cette activité, qui se déroule le cours suivant la rédaction du pastiche, en est une de réécriture par les pairs. En effet, on laisse aux élèves la possibilité de peaufiner leur texte à l’aide des commentaires de leurs pairs et de l’enseignant. Toujours à l’ordinateur, les élèves se réunissent en équipe de 2 ou 3 pour et lisent leurs textes. Par la suite, ils doivent formuler des commentaires constructifs qui aideront l’élève à améliorer son texte. L’avantage de travailler la réécriture par les pairs est que les élèves prennent une position d’expert qui leur permet de peaufiner leurs compétences langagières, mais aussi d’utiliser la métalangue propre à l’écriture d’un pastiche. La réécriture en soi présente de nombreux avantages également tels qu’un texte final amélioré et une vision plus ouverte de l’écriture chez les élèves (Paradis, 2013). Pendant cette période de réécriture par les pairs, les élèves auront l’occasion d’aller voir l’enseignant afin de lui demander des conseils également.

ACTIVITÉ 9 (1 cours)

Enfin, cette dernière activité est celle de la rédaction finale, ou de la réécriture proprement dite. Après avoir reçu des commentaires de leurs pairs et de l’enseignant pendant toute une période, les élèves retournent au local d’ordinateur afin de rédiger leur version finale. L’utilisation de l’ordinateur est donc ici très pertinente étant donné qu’elle permet aux élèves de facilement retravailler certains passages textuels sans avoir à tout réécrire à la main. Elle permet une économie importante de temps grâce à laquelle les élèves auront plus de temps pour peaufiner leur texte. À la fin de la période, les élèves devront faire imprimer leur version finale et la remettre à l’enseignant, le tout accompagné de leur première version annotée par leurs pairs. Ainsi, on peut vérifier si les élèves ont réellement tenu compte des commentaires des autres. L’enseignant peut d’ailleurs décider d’inclure un critère de correction « qualité de la réécriture » avec lequel il pourra porter une appréciation sur le travail réalisé par l’élève. Les autres critères de correction devront bien entendu évaluer la qualité du style employé, la fidélité au texte d’origine et à son environnement ainsi que la présence des valeurs véhiculées par Momo dans leur version.

CONCLUSION

Cette séquence sur La vie devant soi permet donc de travailler au maximum la compréhension de l’œuvre chez les élèves. Que ce soit en abordant les registres de langue, les relations entre les personnages, les différentes valeurs et les différents messages véhiculés par l’œuvre, cette séquence propose plusieurs activités qui sont toutes interreliées. Pour bien saisir les messages contenus dans l’histoire, on doit maitriser les registres de langue. Et pour maitriser les registres de langue, on doit comprendre le contexte historique de l’œuvre ainsi que les valeurs des personnages. Bref, tout ce travail d’analyse et d’interprétation va permettre aux élèves d’étudier l’œuvre en profondeur, mais surtout, de mieux la comprendre.

BIBLIOGRAPHIE

Falardeau, Érick (2004). « La place des lecteurs dans les classes de littérature », Québec Français, 135, 38-41.

Gary, Romain (1975). La vie devant soi, Paris, Gallimard, coll. « Folio ».

Paradis, H. (2013). La réécriture, Correspondance, no18 (3), p. 3-6.



[1] Pour toute la durée de la séquence, l’enseignant devra lui-même sélectionner les passages qu’il juge pertinents pour l’étude des registres de langue ou des valeurs. Nous lui suggérons de regarder les passages proposés par Falardeau (2004).


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