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L'École des femmes

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
L'École des femmes
Molière
Par Élodie Brousseau et Pascale Hubert


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Théâtre
Courant : Classicisme
Siècle : 17e siècle
Groupe d'âge visé : Collégial
Auteur de la séquence : Élodie Brousseau et Pascale Hubert
Date du dépôt : Hiver 2015


INTRODUCTION

De nos jours, l’enseignement de la littérature dans le cadre des cours de la formation générale n’est pas aisé. Les enseignants sont souvent contraints à présenter une méthodologie de l’analyse littéraire qui les éloigne peu à peu de l’enseignement de la littérature. L’intérêt des étudiants se trouve amoindri et l’essence même de la littérature s’estompe. Le défi pour le professeur est de faire en sorte que le cours soit construit en fonction des exigences ministérielles (acquisition de compétences reliées à la discipline), que les étudiants comprennent la méthodologie de l’analyse, mais que les fondements des cours soient axés sur la littérature en soi. Le meilleur moyen pour y parvenir est de créer une séquence didactique basée sur les visées de formation ministérielles bien déterminées et qui porte sur une œuvre intéressante. C’est ce que nous tenterons de faire dans ce travail.

Nous avons choisi de travailler sur L’École des femmes[1] de Molière. Le personne principale est Arnolphe, un riche bourgeois qui assure l’éducation d’une jeune fille, nommée Agnès, et qui l’enferme dans sa demeure afin de s’assurer de sa virginité et de son innocence. Il entend faire d’elle sa femme et par le fait même un pantin à manier à sa guise. Toutefois, elle découvre pour la première fois l’amour avec Horace, un jeune homme qui passait dans la rue. Elle se rend compte petit à petit de la mauvaise situation dans laquelle elle est prise. Au fil des évènements, Arnolphe doit défendre ses sentiments pour Agnès qui désire s’enfuir avec Horace. Cependant, Horace est sur le point d’apprendre qu’il est déjà promis à une jeune fille dont il ne connait pas le nom. Finalement, tout se termine bien pour les deux amoureux dans la scène de reconnaissance digne du théâtre de Molière.

Tout d’abord, nous exposerons les fondements de notre séquence didactique en développant les visées de formation, c’est-à-dire l’insertion de la séquence dans un programme, les objectifs généraux et spécifiques ainsi que les compétences ciblées. Par la suite, nous justifierons notre choix d’œuvre en fonction de ces visées particulières. Finalement, nous dégagerons les savoirs de référence nécessaires pour l’enseignement de cette œuvre puis nous choisirons les savoirs que nous désirons transposer pour l’enseignement en classe en fonction des objectifs et nous les simplifierons.

 

1.  Les visées de formation en regard des programmes

1.1. Situation de la séquence dans le programme d’études

La séquence didactique prend place dans le cours Écriture et littérature (101), soit le premier cours de littérature obligatoire de la formation générale. Cette séquence est aussi adaptée pour le tout début de la session. C’est donc dire que le cours est commun à tous les programmes de formation au collégial, autant ceux techniques que préuniversitaires. La formation générale est bâtie principalement autour de trois visées de formation, soit :

  • Former la personne à vivre en société de façon responsable.

  • Amener la personne à intégrer les acquis de la culture.

  • Amener la personne à maitriser la langue comme outil de pensée, de communication et d’ouverture sur le monde[2].

Ces trois visées sont communes à tous les cours de la formation générale, mais ils s’expriment de manière plus spécifique selon les cours du tronc commun. En ce qui a trait aux cours de français, langue d’enseignement et littérature, l’étudiant sera amené à intégrer les acquis de la culture en développant des connaissances dans le domaine littéraire et culturel, en aiguisant sa sensibilité artistique et en stimulant son imagination. L’étude de L’École des femmes de Molière permettra à l’étudiant d’acquérir des connaissances sur la comédie classique, un mouvement littéraire majeur qui a marqué l’imaginaire collectif. Il pourra ainsi parfaire son savoir sur ce genre théâtral, un genre particulièrement efficace pour stimuler l’imagination de par son côté très visuel, puisqu’il est d’abord destiné à une représentation sur scène. L’étudiant sera également amené à maitriser la langue comme outil de pensée, de communication et d’ouverture sur le monde à travers des activités qui lui apprendront à maitriser les règles de base du discours et de l’argumentation, ainsi qu’à développer ses capacités d’analyse, de synthèse et de critique. L’étude de la pièce de Molière sera l’occasion d’aborder l’analyse littéraire, la première forme de discours que l’étudiant devra apprendre à maitriser, par le biais d’activités préparatoires comme le plan de rédaction. L’étudiant apprendra à vivre en société de façon responsable en se positionnant dans le champ culturel de sa société, afin de pouvoir y participer en tant que citoyen autonome[3]. L’École des femmes lui permettra d’en apprendre davantage sur les mœurs du XVIIe siècle, en ce qui concerne particulièrement la femme, l’amour et le mariage. Il pourra ainsi apprendre à se situer par rapport à sa société dans l’optique d’en faire un citoyen éclairé.

La séquence didactique se situe au début de la session, il va donc de soi que les prérequis proviennent de la formation au secondaire. Les étudiants, au cours des cinq années de leurs études au secondaire, ont été initiés au genre théâtral : ils ont assisté à au moins une pièce, et ont eu l’occasion d’en lire d’autres, développant ainsi une certaine connaissance des particularités du genre, par exemple sur les didascalies ou sur la dynamique qui régit les dialogues entre les différents personnages. Ils ont été amenés à reconnaitre les marques d’organisation du texte, à dégager les thèmes, les valeurs et la vision du monde ou la prise de position de l’auteur dramatique, et à prendre en considération le contexte de production ou de réception de l’œuvre[4]. Tous ces savoirs et ces compétences sont essentiels au bon déroulement de la séquence didactique et à la réussite des étudiants.

1.2. Compétences à développer

Le cours Écriture et littérature est construit autour de la compétence centrale « analyser des textes littéraires ». Cette compétence se divise en six éléments. Cette séquence didactique s’articulera principalement autour de quatre d’entre eux, soit :

  • Reconnaitre le propos du texte soit la critique sur l’éducation et le mariage.

  • Repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques comme le comique de mœurs et le comique de situation.

  • Choisir les éléments d’analyse.

  • Élaborer un plan de rédaction d’une dissertation analytique d’un extrait de la pièce de théâtre de Molière[5].

Le premier élément de compétence, soit reconnaitre le propos d’un texte, visera à faire acquérir des connaissances à l’étudiant sur la place de la femme dans la société française du XVIIe siècle, ainsi que sur le mariage et l’amour en général, afin qu’il puisse bien comprendre le propos engagé de la pièce, qui se positionne par rapport à ces problématiques sociales. Il pourra ensuite s’exercer à repérer et classer ces différentes thématiques ainsi que des procédés stylistiques présents dans le texte, par exemple divers procédés comiques. L’étudiant sera par la suite amené à développer les deux derniers éléments de compétence, soit choisir les éléments d’analyse (en lien avec la critique de la femme au XVIIe et les types de comique que nous lui présenterons) et élaborer un plan de rédaction, à travers l’élaboration d’un plan d’analyse sur laquelle il sera évalué en fin de séquence. L’étudiant pourra ainsi plonger dans L’École des femmes afin de comprendre comment le comique est utilisé pour s’intéresser à des enjeux de la société de l’époque et prendre position. Il devra faire des liens entre des éléments stylistiques et des éléments thématiques qu’il jugera pertinents pour la compréhension du texte et pour la composition de son plan de rédaction.

1.3. Objectifs généraux et spécifiques

La séquence didactique sur L’École des femmes de Molière sert un seul objectif général, soit « amener l’étudiant à identifier certaines manifestations comiques et critiques dans une pièce de théâtre de Molière. » Puisque cette séquence didactique s’adresse à des étudiants qui en sont généralement à leur premier cours de littérature au collégial, et qu’elle se place en début de session, l’objectif évite la perte de compréhension par un approfondissement trop important tout en faisant une bonne entrée en matière. Il est plutôt bâti autour de l’idée que ce sont les premiers contacts entre l’étudiant et la comédie classique, et il vise à lui faire prendre conscience de certaines caractéristiques de ce genre.

La séquence didactique présentée dans ce travail a également comme but de répondre à trois objectifs spécifiques. Le premier est « identifier les manifestations du comique de situation dans L’École des femmes » et vise à amener l’étudiant à s’intéresser à la question du comique de situation, très présent dans la pièce à travers, notamment, le quiproquo sur lequel repose l’intrigue. Le deuxième, « démontrer en quoi le comique de mœurs utilisé dans la pièce critique la société de l’époque » repose pour sa part sur un deuxième type de procédés comiques utilisés dans la pièce, soit le comique de mœurs que l’on peut percevoir à travers les agissements de certains personnages. L’étudiant sera amené à distinguer ces deux types de comique dans la pièce de Molière, donc à repérer certains procédés stylistiques qu’il pourra ensuite utiliser pour rédiger son plan d’analyse. Le troisième objectif spécifique est « expliquer en quoi la pièce reflète les débats qui avaient lieu dans la société du XVIIe sur la place de la femme ». Il visera à permettre à l’étudiant d’acquérir certaines connaissances sur la place de la femme dans la société de l’époque afin qu’il puisse faire des liens avec les évènements de la pièce. Il pourra ainsi dégager des éléments thématiques et mieux cerner le propos du texte.

 

 

2.  Pertinence de l’œuvre

L'École des femmes nous a paru une œuvre pertinente pour l'élaboration d'une séquence didactique pour plusieurs raisons. D’abord, nous croyons que cette pièce de théâtre de Molière est bien adaptée pour les étudiants du collégial. En effet, la longueur du texte se prête bien à des lecteurs qui n’ont pas beaucoup d’expérience en lecture de théâtre. De plus, lorsque l’on demande aux étudiants ce qu’ils ont apprécié d’une œuvre, très souvent, nous nous retrouvons avec des réponses telles que : « Ça se lit vite. » Cela correspond bien à la pièce de Molière. D’ailleurs, la langue dans L’École des femmes est plus simple que d’autres pièces comme Tartuffe et Dom Juan, ce pourquoi nous croyons que cette pièce est adaptée pour des élèves qui sortent du secondaire. Ensuite, nous croyons que l’enseignement d’une pièce de théâtre classique est intéressant sur le plan de la culture littéraire. En effet, nous croyons qu’il est essentiel d’apprendre les codes du théâtre classique, sans nécessairement que l’étude de l’œuvre tourne uniquement autour de ceux-ci.

Par ailleurs, nous estimons que l’aspect comique de cette pièce saura plaire aux collégiens tout en leur permettant d’apprendre différents types de comique afin d’être capables de les identifier dans une pièce de théâtre du XVIIe siècle. L’étude de L’École des femmes permettra aux étudiants de développer la compétence « repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques[6]». Les procédés esthétiques et stylistiques seront donc un point central de notre séquence. D’ailleurs, les procédés comiques sont à la base du théâtre de Molière. Une meilleure compréhension de ceux-ci permettra aux étudiants de prendre conscience de l’ampleur du talent de Molière à traiter de sujets délicats d’une manière ludique.

De surcroit, cette pièce de Molière nous semble pertinente pour les étudiants puisqu’elle traite d’un sujet intéressant à teneur idéologique qui a longtemps été matière à débat, c’est-à-dire la place de la femme. Nous croyons que l’étude de la pièce selon une approche critique permettra aux étudiants de faire une comparaison entre la place de la femme au XVIIe siècle et celle d’aujourd’hui et que ce lien entre l’époque de Molière et la leur rendra cette pièce plus intéressante pour eux. D’ailleurs, cela permettra aux étudiants de développer la compétence « Reconnaitre le propos du texte[7]». De plus, cette approche permettra aux étudiants de développer leur esprit critique en lien avec un sujet littéraire qui vient aussi rejoindre leurs valeurs personnelles. Nous croyons aussi qu’expliquer aux collégiens la querelle qui a entouré l’œuvre de Molière leur montrera encore plus la pertinence des propos critiques d’une œuvre qui s’inscrit dans un contexte socio-institutionnel particulier. Le fait de voir qu’une œuvre littéraire a eu un impact dans la société et qu’elle a soulevé des débats la rendra, à notre avis, plus intéressante pour les étudiants. D’ailleurs, les propos idéologiques marqués de l’œuvre de Molière vont aider les étudiants à développer la compétence « choisir les éléments d’analyse[8]». L’évidence de la critique idéologique ainsi que les différents procédés pour traiter de ces propos va donner à l’étudiant plus d’un choix pour faire son analyse, ce qui lui facilitera la tâche. De plus, cela l’aidera à développer la compétence « élaborer un plan de rédaction[9]» qui sera une évaluation de notre séquence.

Finalement, nous croyons que la pièce L’École des femmes de Molière est une pièce qui n’est pas trop difficile à comprendre et que pour des collégiens qui ne sont pas encore familiers avec l’analyse littéraire, elle sera un très bon choix pour débuter. Il s’agit d’une œuvre littéraire à la fois classique et très plaisante à lire. Les étudiants pourront voir que littérature classique n’est pas nécessairement synonyme d’ennui.

3. Présentation des problématiques

Pour notre séquence, nous avons dégagé trois grandes problématiques qui alimenteront l’analyse de l’œuvre et qui aideront les étudiants à dégager une compréhension de L’École des femmes. Le problème de lecture qui suit pourrait alimenter les discussions tout en intéressant les étudiants : « Agnès est-elle intelligente? » Ce problème de compréhension amènera les étudiants à se questionner sur l’éducation d’Agnès et sur l’efficacité de cette éducation. De plus, les collégiens pourront défendre leurs hypothèses en allant chercher des éléments du texte ce qui les aidera à développer la compétence « choisir des éléments d’analyse[10]». Cette question amènera aussi les étudiants à observer différents aspects dans la vie d’Agnès qui rejoignent ce que les femmes vivaient au XVIIe siècle : la soumission à leur mari, l’impossibilité d’aimer dans le mariage, devoir cacher son intelligence et ses savoirs, être une bonne maitresse de maison, etc. Cette question est donc particulièrement pertinente puisqu’en se la posant, les étudiants observeront inconsciemment les propos idéologiques de la pièce. De ce fait, l’enseignante pourra guider les étudiants dans leurs observations sur la place de l’œuvre dans les débats qui faisaient rage à l’époque de Molière sur la place de la femme. Il faudra donc aborder ce problème de lecture par une approche critique pour faire ressortir la critique idéologique sur les femmes qui se cache dans le texte. Par ailleurs, cette question pourra amener les étudiants à observer l’exagération de la naïveté d’Agnès, une des manifestations du comique dans L’École des femmes. De cette manière, la question devient pertinente pour faire observer aux étudiants un des procédés comiques du théâtre classique et faire développer la compétence « repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques[11]». En prenant une approche esthétique, ce problème de compréhension devient important pour la compréhension de l’essence comique de Molière. Il est aussi pertinent puisque les étudiants auront du plaisir à discuter des différentes scènes ironiques qui mettent en évidence les faibles connaissances d’Agnès en matière d’amour et plus particulièrement de sexualité.

De surcroit, la deuxième problématique que nous avons retenue, c’est-à-dire : « Lequel, d’Arnolphe ou d’Horace, aime-t-il le plus Agnès? » amène, elle aussi, des points importants pour l’analyse de la pièce. En effet, ce problème de lecture aidera les étudiants à comparer la vision de l’amour d’Arnolphe et celle d’Horace. Ils pourront aussi observer l’évolution de l’amour d’Arnolphe pour Agnès du début à la fin de la pièce. Cette question est pertinente puisqu’elle amènera les étudiants à observer deux conceptions du mariage et de l’amour totalement différentes qui ont fait débat à l’époque. De plus, ils pourront s’identifier aux agissements d’Horace et condamner ceux d’Arnolphe, ce qui fera en sorte qu’inconsciemment, ils opposeront la doxa de l’époque de Molière à celle de la leur. Une approche critique est donc nécessaire pour étudier ce problème de lecture. Les étudiants auront certainement un point de vue critique sur les agissements d’Arnolphe, mais cette question les amènera à s’interroger sur les raisons de ce comportement, à les valider ou à les condamner. En observant ce problème d’un point de vue critique et avec l’aide de l’enseignante, les étudiants apprendront les rouages du mariage à l’époque et pourront observer le point de vue critique qui ressort de la pièce dans la comparaison entre l’amour d’Arnolphe et celui d’Horace. Ils seront donc témoins d’un procédé stylistique qui alimente le propos de la pièce.

Finalement, notre troisième grande problématique est celle-ci : « De quelle manière Horace alimente-t-il le comique? » Ce problème de lecture est pertinent puisqu’il permettra aux étudiants de faire ressortir une manifestation centrale du comique dans les pièces de Molière : le quiproquo. Cette question les amènera à parler du malentendu avec le deuxième nom d’Arnolphe et de celui sur la future épouse d’Horace qui amène des situations comiques dans la pièce. Il faudra donc étudier ce problème avec une approche esthétique pour faire ressortir le comique de situation dans L’École des femmes. Les étudiants pourraient aussi parler du fait que c’est Horace qui sort Agnès de son « ignorance » et par le fait même, qui fait avancer l’action. Il s’agit ici de développer leur compétence « repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques[12]». De la même manière que notre première problématique, cette question est pertinente puisqu’elle permettra à l’étudiant de définir un concept, le quiproquo, par lui-même en étant que guidé par l’enseignante et non pas dans un exposé magistral. De plus, elle aidera l’étudiant à cerner la manière dont l’auteur traite les propos idéologiques, ce qui donnera des idées à l’élève pour l’élaboration de son plan.

 

4. Les savoirs de référence et les savoirs transposés

4.1. Les savoirs de référence

Afin d’expliquer les objectifs « démontrer en quoi le comique de mœurs utilisé dans la pièce critique la société de l’époque » et « expliquer en quoi la pièce reflète les débats qui avaient lieu dans la société du XVIIe sur la place de la femme », certains savoirs de référence sont nécessaires. Plus particulièrement, il s’agit de savoirs « historiques[13] ». En effet, pour expliquer où s’inscrit la pièce dans le débat sur la femme, il faut savoir quelle était sa place et sur quels éléments le débat se basait. Un chercheur en littérature et spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, Gustave Reynier a écrit en 1929 un ouvrage s’intitulant La femme au XVIIe siècle[14]. Il y recense une grande quantité d’échanges et de point de vue entre contemporains sur la femme du XVIIe siècle. On apprend dans cet ouvrage la manière dont les femmes ont créé les salons et la façon dont elles réussissaient à s’instruire malgré le fait qu’elle n’avait pas droit à une éducation scolaire comme les hommes. Reynier traite aussi de l’ascension de la préciosité après les évènements de la Fronde en 1648 et sur la condamnation de cette manière de penser féministe au XVIIe siècle. De surcroit, le corps important du texte de Reynier s’intéresse à la querelle sur l’instruction de la femme et son rôle dans la société. Il démontre le peu d’ouverture des hommes au début du siècle. Leur désir de faire de la femme une maitresse de maison, bonne épouse et mère des enfants : « une femme doit avoir un époux, faire des enfants. C’est là, la destinée de la femme[15] », leur peur grandissante sur le fait que les femmes veulent s’instruire, mais surtout le point de vue des hommes sur le caractère féminin : « Elles ont l’humeur acariâtre, le génie de la tromperie, le gout du mensonge, elles ont l’esprit de contradiction, la coquetterie est leur arme. Elles coutent cher[16]. » Par la suite, le mariage au XVIIe siècle est aussi décrit : « C’est l’usage de régler le sort des jeunes filles sans les consulter. […] Le contrat se signe parfois avant qu’elles aient l’âge de raison[17]. » L’importance de respecter le mariage et la décision des parents est aussi évoquée : « La loi reconnait aux pères le droit de déshériter les enfants qui prétendraient désobéir. […] L’obligation de respecter dans les mariages les convenances de famille est considérée comme un devoir social et le Parlement même se croit autorisé à intervenir[18]. » Cependant, l’auteur mentionne que le point de vue sur la femme a évolué et que vers la fin du siècle, de plus en plus d’hommes défendaient le droit à l’instruction de la femme : « La femme doit s’instruire, mais elle doit éviter l’érudition excessive et l’affectation. Il ne s’agit point de faire des savantes, mais des femmes de sens à l’esprit ouvert, capables de s’intéresser à tout[19]. » Ces savoirs sont essentiels pour réussir les objectifs mentionnés plus haut.

Qui plus est, L’École des femmes est une pièce qui repose sur différents niveaux de comique. Nous avons choisi de nous concentrer sur deux d’entre eux, soit le comique de situation et le comique de mœurs. Le premier est axé non sur les paroles ou les gestes d’un personnage, « mais dans la situation où le hasard et les circonstances le placent[20] ». Une des particularités de ce type de comique est l’utilisation du quiproquo, qui consiste en « une méprise qui porte, soit sur l’identité d’une personne, soit sur le sens d’un mot[21]». Le terme quiproquo est un mot d’origine latine (quid pro quod) qui signifie « prendre une personne pour une autre », et cela peut s’exprimer, dans le contexte d’une pièce de théâtre, par une méprise provenant d’un déguisement ou encore une confusion sur un patronyme[22]. C’est ce dernier cas de figure dont il est question dans L’École des femmes, puisque le quiproquo repose essentiellement sur le fait qu’Horace ne sait pas qu’Arnolphe et Monsieur de la Souche sont la même et unique personne. L’observation de ce type de comique visera à répondre à l’objectif « identifier les manifestations du comique de situation dans L’École des femmes ».

Le deuxième type de comique exploité dans la pièce est le comique de mœurs, une des forces de Molière, qui encre toujours ses personnages dans une société donnée, « de sorte que la peinture psychologique se complète d’une satire sociale qui fustige les modes et les ridicules du temps[23] ». Le dramaturge se positionne ainsi idéologiquement dans L’École des femmes, lorsqu’il confronte Agnès aux rigides exigences d’Arnolphe, sur des sujets d’actualité à son époque, comme le mariage et l’éducation des jeunes femmes. Molière croyait que le théâtre est l’école des mœurs, « et qu'il appartient au théâtre de rappeler sans cesse les principes de la vraie morale, qui n'est pas soumission aux préjugés, mais noblesse et générosité[24] ». La source du comique de mœurs moliéresque repose donc sur une opposition des rapports de valeurs et des conditions sociales, traduisant une certaine prise de position de la part de l’auteur que l’étudiant sera amené à comprendre pour répondre à l’objectif « démontrer en quoi le comique de mœurs utilisé dans la pièce critique la société de l’époque ».

 

4.2. Les savoirs transposés

Évidemment, nous ne pourrons expliquer tous ces savoirs relatifs à la place de la femme au XVIIe siècle à nos étudiants sans devoir donner un énorme cours d’histoire qui aurait tôt fait de les endormir. Il sera important, toutefois, de leur expliquer comment les gens procédaient pour se marier à cette époque, c’est-à-dire que les deux époux n’avaient pas le choix de se marier avec la personne choisie par leurs parents et qu’ils ne pouvaient pas se marier par amour. La femme devait ensuite être une bonne maitresse de maison et offrir des enfants à son mari pour assurer l’avenir de la famille. Ce qu’il faudra aussi expliquer, c’est que cette manière de procéder ne faisait pas toujours plaisir aux jeunes filles et aux jeunes hommes. Les femmes ont remis en question le mariage forcé et un débat de société s’en est suivi.

Pour bien faire comprendre la place de la femme au XVIIe siècle, il sera important de faire des parallèles avec la société d’aujourd’hui pour accentuer les différences entre les deux époques, mais aussi pour que les étudiants comprennent que les valeurs relatives au mariage au XVIIe siècle étaient totalement différentes d’aujourd’hui. Il serait intéressant de présenter des œuvres d’art visuel mettant en scène des femmes du XVIIe siècle pour expliquer les propos. De cette manière, il sera plus facile pour l’enseignant d’expliquer la coquetterie des femmes et l’ambiance des salons littéraires en observant l’habillement des femmes et la disposition des salons. Il sera aussi plus facile pour l’étudiant de bien comprendre ces concepts avec une image devant ses yeux.

Les savoirs relatifs aux différents registres de la comédie seront, pour leur part, enseignés de manière à faire comprendre à l’étudiant la façon dont la construction de la pièce sert son propos, afin de répondre aux objectifs de la séquence didactique. Pour ce qui est de la comédie de situation, la séquence didactique s’intéressera à la question du quiproquo, qu’il s’agira de démontrer non par des définitions littéraires, mais en s’attardant aux évènements du récit. Il faudra donc observer la façon dont la confusion sur le patronyme d’Arnolphe influence l’intrigue et ce qui l’entretient. En ce qui a trait à la comédie de mœurs, la séquence didactique devra permettre à l’étudiant de relever certaines particularités quant aux conditions sociales et aux valeurs des personnages telles qu’exprimées dans la pièce. Il pourra les comparer à ce qu’il perçoit dans la société contemporaine, ainsi que relever les différences entre les points de vue divergents dans l’œuvre. Il s’agira ensuite, pour l’enseignant, de guider l’étudiant dans sa compréhension et son analyse des constatations faites précédemment, afin de l’amener à comprendre que les mœurs décrites dans la pièce s’ancrent dans la société de l’époque et participent à une prise de position de la part de l’auteur.

5. Présentation de la séquence

5.1 Justification de la progression de la séquence

Nous avons choisi de commencer notre séquence à la toute première séance de la session. Dans ce cours, nous allons présenter le plan de cours, mais ce qui nous intéresse, c’est l’atelier qui suivra. L’objectif de cet atelier et de connaitre le profil de nos élèves tout en prenant conscience des connaissances qu’ils possèdent. Plus particulièrement, il s’agit « [d’] amener les étudiants à formuler leurs attentes en rapport avec la lecture d’une pièce de théâtre classique ». Nous avons donc décidé de faire un atelier où l’étudiant est amené à écrire ses attentes par rapport au théâtre classique comme le théâtre de Molière. De plus, cet atelier permettra aux élèves d’observer le fait qu’ils ont des attentes particulières par rapport à un genre littéraire. La lecture de la pièce leur sera plus intéressante puisqu’ils porteront davantage d’attention aux détails en tentant de valider leurs attentes. Par ailleurs, comme une partie de cet atelier s’effectuera en travail collaboratif, nous croyons que ce sera une bonne opportunité pour les étudiants d’apprendre à se connaitre et de casser la glace.

La deuxième séance sera consacrée au contexte historique et aux caractéristiques générales du théâtre classique. Nous croyons que ces savoirs sont essentiels pour bien comprendre la pièce, mais surtout pour mieux l’apprécier. Nous ne voulons pas que nos étudiants deviennent des experts de la période historique du XVIIe siècle, mais nous voulons qu’ils comprennent que Molière écrivait à une époque particulière et que le contenu de l’œuvre s’inscrit dans la société de cette époque. Nous avons décidé d’enseigner ces savoirs au début de la séquence puisque nous croyons que les étudiants doivent avoir vu cette partie de la matière pour lire la pièce efficacement. Nous avons aussi choisi d’utiliser des toiles et des extraits vidéos de films se passant au XVIIe siècle pour capter l’attention des étudiants et faire en sorte qu’ils comprennent davantage l’atmosphère de l’époque. Nous croyons que cette méthode saura leur plaire. Nous avons décidé de leur demander de lire la pièce pour le cours suivant en prenant des notes sur leurs observations quant à la présentation de la femme dans la pièce afin de lier leur lecture à la séance qui suivra.

La troisième séance sera consacrée à L’École des femmes. Dans la première partie de la séance, nous voulons faire voir aux élèves comment la femme est perçue dans la pièce. Pour ce faire, nous allons créer un tableau avec les étudiants afin de faire ressortir des éléments de la femme d’aujourd’hui sur certains thèmes, comme le mariage et l’éducation (voir Annexe I). À notre avis, le fait d’ancrer des savoirs dans la réalité des étudiants captera leur attention et les intéressera davantage. Une fois cette colonne remplie, nous allons ajouter une deuxième colonne au tableau pour observer de quelle manière ces thèmes sont présentés dans la pièce de Molière. Cette manière de procéder aidera les étudiants à structurer leurs pensées. En outre, ces éléments sur la femme sont essentiels à la compréhension du comique de mœurs, ce qui sera l’objet d’étude de la deuxième partie de la séance. Nous croyons que de travailler les thèmes sur la femme feront en sorte que les étudiants auront une meilleure compréhension du comique de mœurs. De plus, l’utilisation de L’Illusion comique[25] de Corneille nous permettra d’illustrer le comique de situation dans d’autres pièces que celles de Molière. Les extraits du film Molière nous seront aussi utiles pour la vulgarisation et capteront l’intérêt des étudiants. Finalement, les savoirs enseignés dans la deuxième et la troisième séance permettront aux étudiants de répondre aux questions de la table ronde, activité des séances qui vont suivre.

En effet, la quatrième et la cinquième seront consacrées à une table ronde. Dans les séances précédentes, l’étudiant était guidé par l’enseignant. Cette fois-ci, il devra faire le travail par lui-même et s’approprier les savoirs. Nous allons rédiger des questions que nous allons donner à l’étudiant le cours précédant la table ronde (voir Annexe II). Parmi ces questions, les trois problématiques de lecture présentées plus haut dans le travail s’y retrouveront. Chez lui, l’étudiant devra travailler les questions et tenter de trouver une ou plusieurs réponses. La classe sera divisée en deux, suivant l’ordre alphabétique. La séance 4 servira à la première moitié de la classe et la séance 5, à la deuxième moitié de la classe. Pendant la table ronde, l’enseignant posera une question par élève. Les questions seront déterminées au hasard. Les autres étudiants seront amenés à discuter de la réponse de l’étudiant et à ajouter des éléments de réponse. Chaque étudiant devra faire au moins deux interventions sur les réponses des autres étudiants. Finalement, ils devront faire une autoévaluation de leur performance et de leur participation à la table ronde. Nous croyons que cette évaluation complexifiera et approfondira la compréhension des étudiants, tout en développant leur capacité d’autoréflexion.

Par la suite, nous allons voir le comique de situation. Nous avons décidé de placer cette partie de la matière à enseigner après la table ronde puisque nous voulons amener les étudiants à observer par eux-mêmes ces effets du comique. Ils ne pourront pas mettre de mots exacts sur ce qu’ils observeront, mais le fait de le voir fera en sorte qu’ils s’approprieront davantage la matière. L’enseignant n’a plus qu’à mettre des mots sur les concepts et éclairer les étudiants. L’utilisation d’extraits vidéos et d’extraits de différentes pièces de Molière comme L'Avare[26], Le Malade imaginaire[27] ou L’École des femmes permettra à l’enseignant de mieux vulgariser la matière, mais aussi d’intéresser davantage les étudiants au propos. La deuxième partie de la séance servira à présenter aux étudiants la démarche à suivre pour élaborer un plan de dissertation. Un exercice formatif leur permettra de s’exercer avant l’examen, puisque les consignes seront les mêmes pour ces deux évaluations.

De surcroit, la séance sept est la synthèse de la séquence. Il s’agit ici de rassembler les différents éléments enseignés. Pour ce faire, l’enseignant devra sélectionner quelques plans afin de faire ressortir les points réussis et les points moins bien réussis. Cette manière de procéder permettra aux élèves d’apprendre de leurs erreurs. Par la suite, un atelier de conceptualisation de la matière aura lieu. Les étudiants seront amenés à faire un schéma intégrateur des notions qu’ils auront vues durant la séquence, c’est-à-dire les comiques de mœurs et de situation ainsi que la place de la femme dans la société française du XVIIe siècle. Ce travail collaboratif permettra aux étudiants de structurer la matière et de la conceptualiser afin d’en améliorer leur compréhension. De plus, les mettre en action plutôt que de leur donner la matière importante fera en sorte qu’ils s’intéresseront plus à l’activité synthèse de la séquence. Qui plus est, le schéma leur sera fortement utile puisqu’ils y auront droit à l’évaluation finale.

Finalement, la dernière séance servira à l’évaluation certificative. Il s’agira de rédiger un plan détaillé de dissertation (voir annexe V). Nous croyons que cette activité est bien adaptée pour les étudiants qui sont à leur première session au cégep et qui commencent leur expérience d’analyse et de rédaction. Nous l’expliquerons davantage dans les modalités d’évaluation.

La séance, élaborée de cette manière, permet de répondre aux objectifs mentionnés plus haut soit, « reconnaitre le propos du texte; repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques; choisir les éléments d’analyse; élaborer un plan de rédaction[28] ». Il s’agit d’une séquence qui aidera les étudiants à approfondir leur compréhension, à la complexifier et à se l’approprier.

 

5.2 Portrait d’ensemble de la séquence

La séquence sera constituée de huit séances de 100 minutes.

SÉANCE 1

SÉANCE 2

SÉANCE 3

SÉANCE 4

SÉANCE 5

SÉANCE 6

SÉANCE

 7

SÉANCE 8

Plan de cours

 

Atelier sur les attentes des élèves.

Contexte historique

 

Théâtre classique

La femme

 

 

Comique de mœurs

Table ronde

Table ronde

Comique de situation

 

Exercice de plan

Synthèse

Rédaction du plan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5.3 Portrait détaillé de la séquence

Séance 1 - Deuxième moitié de la séance

La première moitié étant consacrée à la présentation du plan de cours

 

Objectif 

Amener les étudiants à formuler leurs attentes en rapport avec la lecture d’une pièce de théâtre classique.

 

Amorce

(5 minutes)

 

Discussion avec la classe :

Qui a déjà lu du théâtre?

Qui a déjà lu du Molière?

Qu’avez-vous aimé et moins aimé ?

Activités

(40 minutes)

v  Travail individuel (15 minutes) :

L’étudiant écrit sur une feuille ce qu’il s’attend à lire dans l’œuvre de Molière intitulée L’École des femmes.

v  Atelier de groupe (10 minutes) :

En petit groupe, l’étudiant partage ses attentes avec ses coéquipiers et les compare aux leurs.

v  Retour sur l’atelier (15 minutes) :

En grand groupe, chaque équipe explique à la classe les points communs et les divergences rencontrées dans la comparaison de leurs attentes.

 

Synthèse

(5 minutes)

Résumé des observations faites durant l’activité. Annonce des activités prévues au prochain cours et des choses à faire pour bien s’y préparer.

(5 minutes)

Devoir

Commencer la lecture de L’École des femmes.

Prendre des notes sur la représentation des femmes dans l’œuvre.

 

Évaluation 

Diagnostic : l’atelier va permettre à l’enseignant de prendre conscience des connaissances des étudiants ainsi que de leurs préconceptions à propos du théâtre.

 

Séance 2

 

Objectifs 

v  Identifier les caractéristiques du contexte historique du XVIIe siècle.

v  Identifier les caractéristiques du théâtre classique.

v  Dégager des thèmes dans des extraits de pièces de théâtre issues du classicisme français.

Amorce

(10 minutes)

v  Présenter un court extrait du film Le roi danse (2000-Gérard Corbiau) mettant en scène un spectacle donné à la cour du roi Louis XIV.

v  Questionner les étudiants sur leurs impressions par rapport à l’extrait.

 

Activités 

(80 minutes)

v  Présenter de façon magistrale avec un diaporama (35 minutes) :

- Brève biographie de Molière (avec de l’art      visuel)

- Le contexte historique (avec de l’art visuel)

- Les caractéristiques du théâtre classique

v  Atelier sur l’analyse d’extraits de pièces comiques (30 minutes) :

-En petit groupe, les étudiants doivent extraire les différents thèmes présents dans l’extrait attribué à leur équipe (1 extrait par équipe).

-Les extraits seront tirés de L’Illusion comique (Corneille), Le Menteur[29] (Corneille), La Double Inconstance[30] (Marivaux), L’Avare (Molière) et Le Malade imaginaire (Molière).

v  Faire un retour en plénière (15 minutes)

 

Synthèse

(10 minutes)

v  Faire un retour avec les étudiants sur les éléments essentiels de la matière sous la forme de questions + prise de notes (5 minutes).

v  Présenter un court extrait du film Molière (2007-Laurent Tirard) afin de préparer les étudiants à la prochaine séance de cours. (5 minutes)

Devoir

Terminer de lire L’École des femmes et noter 5 caractéristiques sur la représentation des femmes dans la pièce.

 

Évaluation 

Aucune.

 

Séance 3

 

Objectifs 

v  Situer la pièce L’École des femmes par rapport à la vision des différents thèmes sur la place de la femme.

v  Comprendre la portée critique du comique de mœurs.

 

Amorce

(5 à 10 minutes)

Discussion sur l’égalité homme/femme dans la société actuelle : Est-ce atteint? Est-ce que le féminisme a encore sa raison d’être?

Activités 

(85 minutes)

v  Créer un tableau sur la vision de la femme (25 minutes) :

-L’enseignant questionne les étudiants sur différents thèmes qui sont liés à la femme (mariage, éducation, etc.)

-Il insère les réponses des étudiants dans un tableau.

v  Ajouter une deuxième colonne au tableau (voir Annexe I) (25 minutes) :

-L’enseignant questionne les étudiants sur leur observation de la femme dans L’École des femmes.

-L’enseignant remplit la deuxième colonne avec les réponses des étudiants.

v  Présenter le comique de mœurs (35 minutes) :

-L’enseignant anime une discussion et pose des questions aux élèves sur le comique de mœurs.

-L’enseignant utilise des extraits de la pièce L’École des femmes de Molière et L’Illusion comique de Corneille. 

-L’enseignant utilise des extraits du film Molière ainsi que des extraits vidéos de mises en scène des deux pièces nommées ici.

 

Synthèse

(10 minutes)

v  Faire un résumé des points essentiels de la séance.

v  Expliquer la table ronde (critères de correction, exigences, travail préparatoire)

Devoir

Se préparer pour la table ronde en trouvant des réponses pour chacune des questions (voir annexe II). 

Évaluation 

Aucune

 

Séance 4

 

Objectif 

Expliquer sa compréhension de l’œuvre et de certains problèmes de lecture.

Amorce

(5 minutes)

Rappeler le fonctionnement de l’activité et les critères de l’évaluation. (voir Annexe III)

Activité

(85 minutes)

v  Table ronde :

-La classe est divisée en deux, une moitié pour chaque séance.

-Les étudiants doivent répondre à une question.

-La question sera déterminée au hasard.

-Les étudiants devront intervenir deux fois sur les réponses de leurs collègues.

-L’enseignant complète les réponses au besoin et anime les discussions.

 

Synthèse

(10 minutes)

v  Synthétiser les principaux points abordés durant la table ronde.

v  Expliquer aux étudiants le principe de l’autoévaluation à faire à la maison et à remettre à la séance 6. (voir Annexe IV)

Devoir

Remplir une courte autoévaluation sur sa performance lors de l’activité (Grille d’autoévaluation remise par l’enseignant)

Évaluation 

Certificative : Les élèves seront évalués en fonction de leurs réponses, de leurs capacités langagières et de leur participation à la table ronde.

Séance 5

 

Objectif 

Expliquer sa compréhension de l’œuvre et de certains problèmes de lecture.

 

Amorce

(5 minutes)

Rappeler le fonctionnement de l’activité et les critères de l’évaluation. (voir Annexe III)

Activité

(85 minutes)

 

v  Table ronde :

-La classe est divisée en deux, une moitié pour chaque séance.

-Les étudiants doivent répondre à une question.

-La question sera déterminée au hasard.

-Les étudiants devront intervenir deux fois sur les réponses de leurs collègues.

-L’enseignant complète les réponses au besoin et anime les discussions.

 

Synthèse

(10 minutes)

v  Synthétiser les principaux points abordés durant la table ronde.

v  Expliquer aux étudiants le principe de l’autoévaluation à faire à la maison et à remettre à la séance 6. (voir Annexe IV)

Devoir 

Remplir une courte autoévaluation sur sa performance lors de l’activité (Grille d’autoévaluation remise par l’enseignant)

Évaluation 

Certificative : Les élèves seront évalués en fonction de leurs réponses, de leurs capacités langagières et de leur participation à la table ronde.

Séance 6

 

Objectifs

v  Identifier les caractéristiques du comique de situation déjà analysées en partie lors de la table ronde et les situer dans L’École des femmes de Molière.

v  S’exercer à l’élaboration d’un plan de rédaction.

 

Amorce

(5 minutes)

Publicités de la compagnie Ameriquest pour la campagne Don’t judge too quickly, basées sur des malentendus. (3 minutes)

Activités 

(90 minutes)

v  Observer le comique de situation dans les pièces (15 minutes) :

-L’enseignant présente des extraits vidéos de différentes pièces comiques de Molière (Le Malade imaginaire, L’Avare, L’École des femmes).

-L’enseignant questionne les étudiants sur ce qu’ils remarquent dans ces extraits.

-L’enseignant anime les discussions et prend les réponses en note au tableau.

v  Présenter de façon magistrale les principales caractéristiques du comique de situation (15 minutes).

v  Situer les caractéristiques dans la pièce L’École des femmes (10 minutes).

-L’enseignant revient sur les réponses travaillées à la table ronde qui traitent du comique de situation.

v  Présentation magistrale du plan (15 minutes) : -Explication de la démarche à suivre pour rédiger un plan de dissertation.

v  Exercice de rédaction d’un plan de manière schématique (35 minutes).

 

Synthèse

(5 minutes)

Informer les élèves que le prochain cours sera le dernier avant l’évaluation et qu’il serait bien qu’ils préparent des questions pour éclaircir certains points s’ils en ressentent le besoin.

Devoir 

Préparer des questions sur la matière enseignée.

Évaluation 

Formative : Le plan sera ramassé, corrigé et annoté.

Séance 7

 

Objectifs

v  Comprendre l’élaboration d’un plan de dissertation.

v  Résumer les éléments importants de la matière.

 

Amorce

(5 minutes)

Questionner les élèves sur ce qui a été vu depuis le début de la séquence de manière très sommaire, pour réactiver les connaissances.

Activités 

(90 minutes)

v  Retour sur le plan de dissertation (50 minutes) :

-L’enseignant sélectionne 2 ou 3 plans qui présentent des bons points et des moins bons points.

-Il les présente aux étudiants et les analyse avec eux.

-Il fait un résumé des erreurs les plus courantes et aide les étudiants à les corriger en donnant des stratégies de correction. 

- Travail sur le passage du plan schématique au plan détaillé (cette partie prendra une vingtaine de minutes)

v  Atelier de conceptualisation en équipe (30 minutes) :

-L’enseignant explique la démarche à suivre.

-Les étudiants devront créer un schéma intégrateur des notions enseignées en classe.

v  Retour sur les différents schémas. (10 minutes)

 

Synthèse

(5 minutes)

Rappel des consignes de l’évaluation certificative du plan.

Devoir 

Bien préparer ses documents pour la rédaction du plan :

-          Schéma

-          Retour sur la correction des plans formatifs

Évaluation 

Aucune

 

Séance 8 (aucune pause)

 

Objectif

 

Rédiger un plan détaillé de dissertation.

Amorce

(5 minutes)

v  L’enseignant rappelle aux étudiants les critères de l’évaluation et lit avec eux la consigne de rédaction du plan (voir Annexe V).

v  Il répond aux questions d’ordre général concernant l’évaluation.

Activité

(105 minutes)

Rédaction individuelle du plan de dissertation :

Les élèves peuvent utiliser une feuille de notes et leur schéma intégrateur.

 

Synthèse

Aucune, pour laisser aux étudiants le plus de temps possible pour leur rédaction.

Devoir

Aucun

Évaluation 

 

Certificative.

Correction qui prendra environ 2 semaines.

Séance 9 (Deux semaines plus tard)

 

Activité 

(15 minutes)

 

v  Remise des plans de dissertation :

-L’enseignant fait le portrait général des résumés : bons coups, mauvais coups à ne plus commettre. 

-L’enseignant répond aux questions des étudiants.

 

5.4 Prolongements possibles en lien avec une approche culturelle

 

Dans le cadre de l’approche culturelle, des prolongements comme les réseaux de textes ou les relations multidisciplinaires, par exemple, permettent la constitution d’une culture et le développement de la compétence à mettre en relation des œuvres de diverses natures et époques. Les prolongements possibles à notre séquence didactique sur L’École des femmes sont multiples, mais nous en retiendrons deux principaux. Le premier consiste en un réseau de textes architextuel ou générique dans lequel la pièce de Molière est mise en relation avec d’autres textes du même genre, c’est-à-dire ici d’autres pièces de théâtre classiques dans le registre comique. Dans notre séquence, à la séance 2, nous ferons travailler les étudiants sur des extraits de L’Illusion comique (Corneille), Le Menteur (Corneille), La Double Inconstance (Marivaux), L’Avare (Molière) et Le Malade imaginaire (Molière). Ils devront, en équipe, identifier des thèmes dans un extrait particulier. Un retour en plénière sera ensuite effectué afin que tout le groupe puisse prendre connaissance du travail des autres et des particularités des textes choisis. Cet exercice sera une entrée en matière qui suivra l’explication du contexte historique et une brève introduction au théâtre classique.

Un autre prolongement possible est un réseau d’œuvres multidisciplinaire qui prendra place tout au long de la séquence. En effet, des toiles et des extraits vidéos seront présentés à de nombreuses reprises afin de permettre aux étudiants d’établir des liens entre la matière et d’autres formes d’arts comme la peinture ou le cinéma (ce dernier étant généralement très apprécié des étudiants). Entre autres, ils pourront voir des extraits du film Molière (2007-Laurent Tirard), des extraits des pièces L’École des femmes, L’Avare, Le Malade imaginaire (Molière) et L’Illusion comique (Corneille) mises en scène, des publicités de la compagnie Ameriquest pour la campagne Don’t judge too quickly, basées sur des malentendus, ainsi que des toiles représentant le contexte du XVIIe siècle. Le prolongement multidisciplinaire se veut donc un fil conducteur qui relie l’ensemble de la séquence.

Ces deux prolongements possibles permettront à l’étudiant de travailler sur la visée de formation « amener la personne à intégrer les acquis de la culture » en lui présentant les réseaux qu’il est possible de créer lorsqu’on analyse une œuvre littéraire (ou tout autre type d’œuvres). Une création ne vient jamais seule, elle est toujours porteuse de vérités propres à son contexte, et sous-tend une conception de l’art et de la nature humaine partagée par des artistes de tout temps.

 

6. Déroulement détaillé d’une séance

 

Étape 1 – Établir les visées de formation

Programme d’études

DEC Programmes de la formation générale « français, langue d’enseignement et littérature ».

 

Compétence visée

Analyser des textes littéraires (101- Écriture et littérature).

Élément(s) de compétence

Reconnaitre le propos du texte.

Repérer et classer des thèmes et des procédés stylistiques.

Principaux savoirs

 

- Contexte historique du XVIIe siècle français en général.

- Place de la femme dans la société française du XVIIe siècle.

- Comique de mœurs et portée critique de la pièce.

 

Objectif(s) spécifique(s) d’apprentissage

 

Expliquer sa compréhension de l’œuvre et de certains problèmes de lecture.

 

 

 

Étape 2 – Planifier les apprentissages

Activité et durée

Objectif d’apprentissage intermédiaire visé par l’activité

Éléments de contenu

Ce que font les étudiant-e-s/ difficultés anticipées

Ce que fait l’enseignant-e

Consignes et

matériel à prévoir

Introduction/

amorce

(5 min)

 

Rappeler le fonctionnement de l’activité et les critères de l’évaluation.

 

 

Critères de l’évaluation

 

1-S’assurer de bien comprendre le déroulement de l’activité et les critères qu’ils doivent remplir pour réussir l’évaluation.

2-Poser des questions si nécessaire.

3-Difficultés possibles :

-Un élève peut arriver sans aucune préparation.

-Les élèves peuvent avoir du mal à comprendre la consigne si elle est mal formulée.

4-Questions possibles :

-A-t-on le droit à nos notes ?

-A-t-on le droit au livre ?

-Pouvez-vous m’expliquer plus cette question ?

-Ma réponse doit durer combien de temps ?

-Mes interventions doivent-elles être longues ?

 

Expliquer le déroulement de l’activité et les critères pour l’évaluation.

 

Cahier de l’élève avec la consigne et les critères d’évaluation (voir Annexes III).

Table ronde

(85 minutes)

 

Expliquer sa compréhension de l’œuvre et de certains problèmes de lecture.

 

 

1-Contexte historique du XVIIe siècle français en général.

2-Place de la femme dans la société française du XVIIe siècle.

3-Comique de mœurs et portée critique de la pièce.

4-Comique de situation (voir prérequis).

 

1-Répondre à la question qui leur est attribuée et intervenir à au moins deux reprises durant le reste de l’activité.

2- Difficultés envisagées :

-Un élève n’a pas fait sa préparation et ne répond pas correctement aux questions.

-Un élève pourrait être timide et avoir beaucoup de difficulté à s’exprimer devant les autres.

 

 

1-Piger une question pour chaque élève.

2-Animer la discussion.

3-Renchérir sur certaines interventions, lorsque nécessaires.

4-Mettre en confiance les élèves pour que les discussions soient riches et sans discrimination.

 

1-Réponses au questionnaire (pour les élèves, ainsi que l’enseignant).

2-Grille d’évaluation pour chaque étudiant (voir Annexe III).

3-Petits papiers avec le numéro de questions (à piger pour déterminer à quelle question répondront les étudiants).

 

 

 

Conclusion

(15 min)

1- Synthétiser les principaux points abordés durant la table ronde.

2- Développer ses capacités à poser un regard réflexif sur son propre travail.

1-Contexte historique du XVIIe siècle français en général

2-Place de la femme dans la société française du XVIIe siècle

3-Comique de mœurs et portée critique de la pièce.

1-Récapituler les notions abordées.

 2-S’assurer d’avoir bien compris l’essentiel du propos du texte.

3- Difficultés possibles :

Les étudiants peuvent être fatigués et ne pas écouter ou participer.

 

1-Bâtir oralement une synthèse des principaux points abordés conjointement avec les étudiants.

2-Expliquer aux étudiants le principe de l’autoévaluation à faire à la maison et à remettre à la séance 6.

3-Annoncer le sujet de la prochaine séance.

Feuilles d’autoévaluation (à remettre aux étudiants-voir Annexe IV)

 

 

Étape 3 – Établir ce qui permettra d’évaluer l’atteinte des visées de formation

Prérequis

Connaissances préalables acquises lors des séances de cours précédentes :

-Contexte historique du XVIIe siècle français en général

-Place de la femme dans la société française du XVIIe siècle.

-Comique de mœurs et portée critique de la pièce.

-Comique de situation : les étudiants traiteront et observeront le comique de situation sans nécessairement pouvoir mettre des mots concrets dessus. Il s’agit, ici, de connaissances inconscientes (inférées) et en développement.

-Reconnaissance du genre théâtral et de ses particularités.

-Capacités à identifier les thèmes abordés dans une œuvre littéraire.

-Capacités à faire des liens entre les notions vues en classe et le contenu de la pièce.

 

Modalités d’évaluation

Table ronde.

Critères d’évaluation

1-Capacité à s’exprimer oralement de façon claire et dans un français correct.

2-Intervention qui répond bien à la question qui lui est assignée et qui dénote une bonne compréhension de l’œuvre et de ses thèmes.

3-Au moins deux autres interventions (concernant une question autre que celle qui lui a été assignée)

 

7. Principales modalités d’évaluation

Nous avons choisi d’évaluer les étudiants à cinq reprises. Nous avons préféré commencer par une évaluation diagnostique afin de prendre conscience des connaissances des étudiants. Il s’agira de demander aux étudiants d’écrire un texte sur leurs attentes par rapport à la lecture d’une pièce de théâtre classique. Évidemment, nous avons placé cette évaluation au début de la séquence puisqu’une évaluation diagnostique en fin de séquence servirait à prendre conscience de l’évolution des étudiants, alors que nous voulons savoir les connaissances qu’ils possèdent sur la matière. Il ne s’agira pas d’une évaluation notée. Nous voulons observer les points qui reviennent dans chacun des textes. Nous prendrons aussi conscience de l’effort apporté et du sérieux mis dans l’activité.

Notre deuxième évaluation est une évaluation certificative sur deux cours. Nous avons choisi de la séparer en deux cours pour ne pas faire des groupes de discussions trop gros. Il s’agira d’une table ronde sur la compréhension de l’œuvre. Il y aura donc environ vingt étudiants dans chacun des cours. Les élèves devront préparer des réponses pour chacune des questions (voir Annexe II). Lors de l’activité, le hasard déterminera quel étudiant répondra à quelle question. Il devra fournir une réponse de une à deux minutes. Il devra aussi intervenir deux fois durant le reste de la table ronde. L’enseignant devra animer les discussions et compléter les réponses au besoin. Les étudiants seront évalués sur la pertinence de la réponse et leur compréhension de l’œuvre, les capacités langagières (maitrise de la langue et expression orale) ainsi que sur la pertinence de leurs deux interventions (voir Annexe III). Nous avons choisi une évaluation certificative pour cette évaluation, car nous croyons qu’elle demande une grande charge de travail de la part des élèves. Qui plus est, nous croyons que cette activité fera en sorte que les étudiants s’approprient davantage la matière et approfondissent leur compréhension de la pièce de Molière.

Notre troisième évaluation est formative. Il s’agira de demander aux élèves de remplir une autoévaluation de leur performance lors de la table ronde (voir Annexe IV). Cette évaluation permettra aux élèves de juger de leurs efforts et de leurs réponses. De plus, cette autoévaluation fera partie de l’évaluation certificative de la table ronde. Deux points seront consacrés à cette autoévaluation. L’étudiant devra donc la remplir avec sérieux s’il veut obtenir ses deux points.

Notre quatrième évaluation sera formative. En effet, nous voulons faire pratiquer les élèves à l’élaboration d’un plan de dissertation analytique. Il s’agira de rédiger un plan schématique à partir des consignes données en classe. Les consignes seront les mêmes que pour l’évaluation finale (voir Annexe V). Les élèves pourront, ainsi, voir leurs faiblesses et s’améliorer pour l’examen final. L’enseignant devra observer si les consignes sont respectées et si l’étudiant comprend bien le principe d’un plan de rédaction. La pertinence des idées principales et secondaires sera observée. L’enseignant pourra donner des conseils aux étudiants par la suite. Il choisira des plans représentatifs afin de les présenter en classe la semaine suivante. Un très bon plan, un moins bon et un qui ne respecte pas les consignes ou qui est moins réussi. De cette manière, les étudiants pourront voir les erreurs à ne pas commettre à l’examen final.

Finalement, la dernière évaluation est une évaluation certificative. Nous voulons demander aux étudiants de rédiger un plan détaillé de dissertation à partir de ce sujet : « Montrer de quelle manière la pièce L’École des femmes (1663) de Molière critique le mariage du XVIIe siècle dans les vers 607 à 642 inclusivement. » Ce sujet nous permettra d’évaluer la pertinence des idées principales et secondaires en lien avec la matière enseignée dans le cours. De plus, l’étudiant sera évalué sur une formulation de phrases complètes respectant le ton neutre de l’analyse. L’étudiant devra insérer des marqueurs de relation pertinents dans la partie développement du plan, afin de bien lier les différentes idées principales et secondaires.

 

Finalement, il sera évalué sur la qualité de la langue. Nous croyons que cette évaluation est bien adaptée pour un étudiant qui commence dans l’analyse et qui est au stade de bien structurer ses idées. De plus, le sujet nous semble pertinent puisque nous l’avons vu en classe et qu’il touche un élément essentiel de la pièce. Nous croyons que cette évaluation devrait valoir 15 % de la note finale puisque le plan d’analyse doit être bien compris pour ensuite passer à la deuxième étape : la rédaction. 

 

 

CONCLUSION

En résumé, la séquence didactique au centre de ce travail propose une série d’activités visant à répondre aux exigences ministérielles quant aux compétences à développer dans le cadre d’un cours collégial de la formation générale.

L’étude de L’École des femmes permet de s’intéresser à des questions relatives à la comédie classique telles que les différents niveaux de comique présents dans la pièce, soit la comédie de situation et la comédie de mœurs. Elle permet également d’explorer une dimension plus idéologique et critique en s’attardant à des questions relatives au mariage et à la place de la femme dans la société française, c’est-à-dire des débats qui sont contemporains à l’œuvre. La pièce de Molière, à travers la peinture des vices et des valeurs du temps, permet de prendre conscience d’une réflexion sur la nature humaine. Les étudiants pourront ainsi comparer cette conception de l’homme et de la femme à celle présente dans leur propre époque, afin de les confronter et d’établir des liens. La séquence leur permettra également d’explorer certains prolongements du texte : ils auront la chance de lire des extraits d’autres pièces classiques et de découvrir un réseau d’œuvres multidisciplinaires, comme des extraits de films ou des toiles, qui enrichiront leur culture et leur feront prendre conscience qu’une œuvre n’est jamais véritablement isolée de son époque. Qui plus est, les activités seront variées : observation de textes, discussions en petites équipes, table ronde, rédaction d’un plan, ce qui permettra aux étudiants de complexifier leurs connaissances et de développer certaines habiletés nécessaires à la poursuite de leurs études collégiales.

La séquence didactique vise ainsi, en définitive, à donner aux étudiants une base de connaissances culturelles et historiques essentielles à la formation générale collégiale, tout en leur permettant de se questionner sur la nature profonde de l’homme évoluant dans une société donnée.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

ADAM, Antoine, « Molière (1622-1673) », », Encyclopædia Universalis, Universalis, ressource documentaire pour l’enseignement, [En ligne]. http://www.universalis-edu.com.acces.bibl.ulaval.ca/encyclopedie/moliere/ /  [Texte consulté le 2 novembre 2014].

 

CANVAT, Karl, « Quels savoirs pour l’enseignement de la littérature? Réflexion et proposition », dans G. Langlade et M.J. Fourtanier (dir.) Enseigner la littérature, Paris, Delagrave (CRDP Midi-Pyrénnées), 2000, p.57-72.

 

CONESA, Gabriel, La comédie de l’âge classique 1630-1715, Paris, Seuil (Écrivains de toujours), 1995, p.253 p.

 

CORNELLE, L’Illusion comique, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2011 [1635], 229 p.

 

CORNEILLE, «Le Menteur », dans Corneille, Le Menteur; La Suite du Menteur, Paris, Gallimard (Col. Folio théâtre), 2006 [1643], p. 35-158.

 

MALLET, Jean-Daniel, La tragédie et la comédie, Paris, Hatier (Profil Histoire littéraire), 2001, 159 p.

 

MARIVAUX, La Double Inconstance, Paris, Gallimard (Col. Folio théâtre), 2011 [1723], 222 p.

 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale commune et

complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec, 2011, 70 p.

 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Progression des apprentissages au secondaire, [En ligne]. http://www1.mels.gouv.qc.ca/progressionSecondaire/domaine_langues/FLE/index.asp?page=discours_theatre [Site consulté le 31 octobre 2014].

 

MOLIÈRE, L’Avare, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2013 [1668], 232 p.

 

MOLIÈRE, L’École des femmes, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2000 [1663], 208 p.

 

MOLIÈRE, Le Malade imaginaire, Paris, Le livre de poche, 2007 [1673], 158 p.

 

REYNIER, Gustave, La femme au XVIIe siècle : ses ennemis et ses défenseurs, Paris, Éditions J. Tallandier, 1929, 276 p.

 

 

ANNEXE I

 

Tableau sur la femme aujourd’hui et celle dans la pièce de Molière

 

Thèmes

Aujourd’hui

Dans L’École des femmes

 

 

Éducation

 

 

 

 

 

 

Rôle

 

 

 

 

 

 

Amour

 

 

 

 

 

 

Mariage

 

 

 

 

 

 

En société

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE II

 

Questions pour la table ronde

 

  1. Agnès est-elle intelligente? Expliquez.

  2. Lequel, d’Arnolphe ou d’Horace, aime-t-il le plus Agnès? Expliquez.

  3. De quelle manière Horace alimente-t-il le comique? Expliquez.

  4. Décrivez le rôle de Chrysalde dans la pièce.

  5. Expliquez de quelle manière Arnolphe conçoit le mariage.

  6. Quelle est la vision de la femme qui transparait à la lecture des maximes par Arnolphe à Agnès (Acte III, scène II)?

  7. Expliquez la fin de la pièce.

  8. Que pensez-vous du fait qu’Arnolphe désire se faire appeler M. de la Souche? Qu’est-ce que ça apporte à la pièce?

  9. Pensez-vous que cette pièce est vraisemblable?

  10. Expliquez de quelle manière les domestiques ajoutent du comique à la pièce.

  11. Pensez-vous qu’Arnolphe est réellement amoureux d’Agnès? Justifiez votre réponse à l’aide d’extraits de la pièce.

  12. Quel est, selon vous, le plus grand défaut d’Arnolphe?

  13. Arnolphe est un personnage ridicule. Expliquez cette affirmation.

  14. Arnolphe est-il une victime dans toute cette histoire? Ou est-il responsable de ce qui lui arrive? Commentez.

  15. Le personnage d’Agnès subit une évolution tout au long de la pièce. Commentez cette affirmation et expliquez de quelle manière la jeune femme évolue.

  16. À la lumière des observations que vous avez fait suite à votre lecture, croyez-vous que Molière était misogyne?

  17. Quel personnage possède le plus de liberté dans la pièce? Expliquez.

  18. Quel personnage est le plus comique? Pourquoi? En est-il conscient?

  19. Relevez des extraits qui prouvent que la pièce ne respecte pas la règle de la bienséance telle que perçue à l’époque.

  20. Pourquoi, selon vous, Molière a-t-il choisi d’appeler sa pièce L’École des femmes?

 

ANNEXE III

Critères de correction pour la table ronde

 

Parfaitement atteint

2 pts

Atteint

1.5 pts

Plus ou moins atteint

1 pts

Pas du tout atteint

0 pts

L’élève fournit une réponse complète qui démontre sa compréhension de l’œuvre.

 

 

 

 

L’élève démontre une bonne maitrise de la langue.

 

 

 

 

L’élève s’exprime de manière adéquate à l’oral (ton, débit, volume).

 

 

 

 

L’élève intervient à au moins deux reprises afin d’enrichir la discussion.

 

 

 

 

 

 

 

Sous-total sur 8 points. Ajout de 2 points pour l’autoévaluation à remettre à la séance 6. Le simple fait de faire cette autoévaluation donne automatiquement 2 points aux étudiants. Le total est donc sur 10.

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE IV

 

 

Tout à fait

2 pts

Oui

1.5 pts

Plus ou moins atteint

1 pts

Pas du tout

0 pts

J’ai fait mon travail de préparation pour la table ronde avec sérieux.

 

 

 

 

J’ai fourni des réponses pertinentes qui ont fait avancer la discussion.

 

 

 

 

Je me suis exprimé de manière adéquate à l’oral (ton, débit, volume).

 

 

 

 

J’ai eu une attitude respectueuse tout au long de la table ronde.

 

 

 

 

Grille pour l’autoévaluation des étudiants (à remplir après la table ronde et à remettre pour la séance 6)

 

 

Total :    /8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE V

 

Critère d’évaluation pour la rédaction du plan

 

GRILLE D’ÉVALUATION

  1. Pertinence des idées principales (2pts):

    IP1 :_____________ (1 pt)              IP2 : _____________ (1 pt)

     

  2. Pertinence des idées secondaires (4 pts) :

    IS1 : ____________ (1 pt)                       IS3 : ______________ (1 pt)

    IS2 : ____________ (1 pt)                       IS4 : ______________ (1 pt)

     

  3. Formulation de phrases complètes: ___________ (2 pts)

     

  4. Respect des modalités de l’analyse (3 pts):

    Ton neutre respecté : ______________ (1 pt)

    Texte écrit à la troisième personne : _____________ (1 pt)

    Marqueurs de relation pertinents : ______________ (1 pt)

     

  5. Respect du sujet : _______________ (1 pt)

     

  6. Qualité de la langue : ____________ (2 pts)

     

TOTAL :         /15    



[1] Molière, L’École des femmes, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2000 [1663], 208 p.

[2]Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, Québec, 2011, p. 1

[3] Ibid., p.6.

[4] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Progression des apprentissages au secondaire, [En ligne]. http://www1.mels.gouv.qc.ca/progressionSecondaire/domaine_langues/FLE/index.asp?page=discours_theatre [Site consulté le 31 octobre 2014].

[5] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, op.cit., p.9.

[6] Ibid., p.9.

[7] Idem.

[8] Idem.

[9] Idem.

[10] Idem.

[11] Idem.

[12] Idem.

[13] Karl Canvat, « Quels savoirs pour l’enseignement de la littérature? Réflexion et proposition », dans G. Langlade et M.J. Fourtanier (dir.) Enseigner la littérature, Paris, Delagrave (CRDP Midi-Pyrénnées), 2000, p.57-72.

[14]Gustave Reynier, La femme au XVIIe siècle : ses ennemis et ses défenseurs, Paris, Éditions J. Tallandier, 1929, 276 p.

[15] Ibid., p.196.

[16] Ibid., p.49.

[17] Ibid., p.198.

[18] Ibid., p.200.

[19] Ibid., p.56.

[20] Jean-Daniel Mallet, La tragédie et la comédie, Paris, Hatier (Profil Histoire littéraire), 2001, p.97.

[21] Ibid., p.98.

[22] Idem.

[23] Gabriel Conesa, La comédie de l’âge classique 1630-1715, Paris, Seuil (Écrivains de toujours), 1995, p.127.

[24] Antoine Adam, « Molière (1622-1673) », », Encyclopædia Universalis, Universalis, ressource documentaire pour l’enseignement, [En ligne]. http://www.universalis-edu.com.acces.bibl.ulaval.ca/encyclopedie/moliere/ /  [Texte consulté le 2 novembre 2014].

[25] Corneille, L’Illusion comique, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2011 [1635], 229 p.

[26] Molière, L’Avare, Paris, Gallimard (Col. Folio classique), 2013 [1668], 232 p.

[27]Molière, Le Malade imaginaire, Paris, Le livre de poche, 2007 [1673], 158 p.

[28] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Formation générale commune et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales, op.cit., p.9.

[29] Corneille, «Le Menteur », dans Corneille, Le Menteur; La Suite du Menteur, Paris, Gallimard (Col. Folio théâtre), 2006 [1643], p. 35-158.

[30] Marivaux, La Double Inconstance, Paris, Gallimard (Col. Folio théâtre), 2011 [1723], 222 p.


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