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Le Horla

Fiche descriptive
Séquence didactique
Annexes
Le Horla
MAUPASSANT, Guy
Par Samuel Bilodeau, Alexandre Boily


Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Nouvelles
Courant : Fantastique
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Deuxième cycle secondaire
Auteur de la séquence : Samuel Bilodeau, Alexandre Boily
Date du dépôt : Hiver 2015


Samuel Bilodeau
111 048 006
Alexandre Boily
111 044 986

Séquence didactique : le naturel et le surnaturel dans Le Horla

Travail présenté à
Madame Marion Sauvaire

dans le cadre du cours
DID-3021
Didactique du français IV : lecture et écriture de textes littéraires

Département des études sur l’enseignement et l’apprentissage
Université Laval
Hiver 2015

 

Introduction :

Cette séquence didactique, construite autour du Horla de Guy de Maupassant, est conçue pour des élèves de quatrième secondaire. Que ce soit pour un lecteur novice ou expert, la nouvelle fantastique mène à un problème de lecture : le héros est-il fou ou vampirisé par un être supérieur? L’objectif est que les élèves en viennent à comprendre cette dualité. Pour ce faire, les compétences Lire et apprécier des textes variés, Écrire des textes variés et Communiquer oralement selon des modalités variées (MELS, 2013) seront mises à contribution. En lecture, la famille de situation découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif (2013) sera privilégiée. En outre, la compétence 1 s’articulera naturellement à la compétence Écrire des textes variés (2013). Effectivement, la famille de situation Créer en élaborant des textes « littéraires » (2013) sera travaillée à partir de ce qu’ils ont lu dans l’œuvre de Maupassant « pour mettre à profit leur imaginaire, leurs sentiments, leurs émotions, leur sensibilité esthétique » (2013). De surcroit, dans le cadre d’un cercle de lecture, une articulation lecture-oral se concrétisera à travers la famille de situation Informer en ayant recours à la prise de paroles individuellement ou en interaction (2013).

 

 


 

Activité 1 : Présentation de l’œuvre (une période[1])

Compétence

Lire et apprécier des textes variés (MELS, 2013)

Famille de situation

Découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif (MELS, 2013)

Apprentissages

 

Analyser la situation de communication, déterminer sa démarche de lecture, anticiper le contenu, l’organisation ou le point de vue et ajuster sa démarche.

Cours 1 :

Exploration de l’objet-livre

 

1. Le maitre de classe introduit l’œuvre au groupe et présente le problème de lecture.

2. L’enseignant remet aux élèves Le Horla de Guy de Maupassant et distribue ensuite une fiche de lecture[2] aux élèves.

3. En dyades, les élèves doivent trouver dans l’objet-livre les éléments suivants : le titre du roman, l’auteur de l’œuvre, le nombre de pages, l’éditeur, la collection (s’il y a lieu), l’année de publication et la structure générale du texte dans le but de se créer des attentes de lecture.

4. Retour en plénière : l’enseignant anime une discussion dans laquelle les élèves partagent leurs découvertes et leurs attentes de lecture.

5. L’enseignant fait la lecture des deux premières dates de la nouvelle au groupe.

Cours 1 :

Recherche sur l’auteur

 

1. Le groupe se dirige au laboratoire informatique pour faire une recherche pour compléter leur fiche de lecture.

2. Les élèves rédigent une courte biographie de Maupassant et trouvent en quelle année a été rédigée la première édition du Horla.

Cours 1 :

Présentation du cercle de lecture (voir activité 2).

 

Justification présentation de l’œuvre :

En faisant le le pont entre la culture première des élèves et une culture seconde, « celle qui leur est présentée » (Reuter, 1992), l’enseignant familiarise les élèves avec ce que sont un auteur, un éditeur, une structure textuelle, un titre et une quatrième de couverture. Cette analyse permet à l’élève de se situer dans la situation de communication comme lecteur, de déterminer sa démarche de lecture, d’anticiper le contenu, l’organisation ou le point de vue et d’ajuster sa démarche (MELS, 2013). Subséquemment, l’apprenant doit comprendre qu’il a en ses mains un classique, une œuvre légitimée, qu’il porte une attention particulière à la présence du surnaturel — ou du naturel —, qu’il lit un journal intime rédigé par un narrateur autodiégétique qui habite le bord de la Seine et qu’il résout le problème de lecture.

 

 

 

Activité 2 : Le cercle de lecture (cinq périodes)

Compétences

Lire et apprécier des textes variés

Écrire des textes variés
Communiquer oralement selon des modalités variées

(MELS, 2013)

Familles de situation

Découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif

Informer en élaborant des descriptions et des explications

Informer en ayant recours à la prise de paroles individuellement ou en interaction (MELS, 2013)

Apprentissages

 

Compétence 1 : diversifier ses façons de résoudre ses difficultés de compréhension et d’interprétation, établir des liens avec son répertoire personnalisé, cerner le contenu, l’organisation et le point de vue, reconnaitre, expliciter et justifier les effets du texte, consolider, nuancer ou réviser ses réactions au texte (MELS, 2013).

Compétence 3 : S’adapter à son interlocuteur, structurer et « exprimer [ses] idées en utilisant une variété de langue appropriée et un vocabulaire précis » (MELS, 2013)

Valeurs véhiculées : l’entraide, l’engagement, l’égalité, la confiance, l’ouverture, le plaisir et le sens des responsabilités.

Cours 1 :

Présentation du cercle de lecture

1. L’enseignant présente le cercle de lecture et propose quatre rôles aux élèves. Il divise la nouvelle en quatre parties et invite les adolescents à occuper chacun des rôles : le synthétiseur résume l’histoire, l’animateur prépare des questions en vue d’alimenter une discussion en classe, l’érudit fait des liens entre les références sur le monde réel et le roman (par exemple, il peut parler de la Seine, de Rouen, du Mont-St-Michel...) et le magicien des mots a le mandat de trouver, d’une part, des mots et des expressions de registre soutenu et, d’autre part, des figures de style.

2. Les élèves se regroupent en équipes de quatre. Ils doivent créer un portfolio – numérique ou papier — dans lequel les membres partagent leurs découvertes avec leurs pairs en fonction du rôle qu’ils occupent. Ensemble, ils ont le mandat de donner du sens au récit et le complètent avec des éléments extérieurs à la nouvelle en vue de résoudre le problème de lecture et de comprendre ce qu’est le genre fantastique.

Déroulement :

Cours 2

(8 mai au 12 juillet[3])

Cours 3 :

(14 juillet au 16 juillet)

Cours 4 :

(19 juillet au 18 aout)

Cours 5 :

(19 aout au 10 septembre)

Le cercle se déroulera lors des premières moitiés des cours 2, 3, 4, et 5, en fonction des dates à lire dans Le Horla. Les deuxièmes moitiés des cours seront consacrées à l’étude des figures de style (voir activité 3) et des caractéristiques de la nouvelle fantastique (voir activité 4).

 

Structure des premières moitiés de cours :

1. L’animateur demande au synthétiseur de résumer les dates lues.

2. L’animateur demande à ses pairs de répondre à ses questions afin d’anticiper le contenu, de vérifier si leurs attentes de lecture s’avéraient véridiques et de résoudre le problème de lecture (justifier leur position à savoir si le Horla existe ou si le narrateur hallucine).

3. L’animateur demande à L’érudit de partager ses recherches à propos des lieux et des faits historiques présents dans le passage lu.

4. L’animateur demande au magicien des mots de définir les figures de style, les expressions et les mots qu’il a retenus.

5. Les élèves prennent le temps restant pour compléter le portfolio avec les nouveaux éléments apportés à l’oral.

 

 

Justification du cercle de lecture :

Travailler en groupe permet d’avoir plusieurs points de vue et favorise les échanges, ce qui mène à l’approfondissement de la réflexion. C’est ce qu’on appelle la pédagogie coopérative. Selon Jim Howden, elle « consiste en un mode d’apprentissage où les élèves cheminent en petites équipes autour d’un projet » (2004). Ce projet inculque des valeurs aux élèves, notamment l’entraide, l’engagement, l’égalité, la confiance, l’ouverture et le plaisir. À cet effet, les recherches démontrent que l’apprentissage par la coopération est seulement efficace lorsque les élèves sont aptes à coopérer, à travailler à améliorer la chimie dans leur groupe et à faire preuve d’un bon sens des responsabilités (Howden, 2004). Pour que l’activité fonctionne, l’enseignant ne doit pas prendre pour acquis que les élèves coopèrent avec aisance; au contraire, il doit le leur apprendre.

De surcroit, Simard, Dufays, Dolz et Garcia-Debanc  soutiennent que « […] l’enseignant gagnerait à favoriser des interactions autour des livres, notamment à travers les “cercles de lecture littéraire” […], qui consistent à inviter les élèves à s’échanger régulièrement leurs impressions et leurs hypothèses de lecture en petits groupes » (2010). Ces échanges permettent aux apprenants de comprendre la dualité entre le naturel et le surnaturel dans le but de régler le problème de lecture. Par exemple, un jeune qui n’a pas remarqué ou compris un passage ou une figure de style susceptible d’entraver la compréhension peut profiter des inférences de ses pairs. Inversement, ce même élève partage également ses découvertes.

De telles discussions entre les adolescents sont d’autant plus efficaces étant donné que des traces écrites sont laissées des interactions en groupe dans l’interface en ligne ou dans le portfolio (Simard et collab., 2010). Subséquemment, ces écrits servent avant tout à la construction de sens, de sorte que les jeunes les perçoivent comme des outils qui servent leur apprentissage et non comme une activité à valeur sommative. Ainsi donc, pour l’enseignant, le portfolio s’avère tout indiqué pour évaluer véritablement les démarches empruntées par les groupes[4]. Somme toute, le cercle de lecture est une activité polyvalente, parce qu’elle permet de travailler la lecture, l’écriture et l’oral, les trois compétences prescrites par le MELS dans le Programme de formation de l’école québécoise (2013).  

 

Activité 3 : Les figures de style

Compétences

Lire et apprécier des textes variés (MELS, 2013)

Familles de situation

Découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif

Poser un regard critique sur des textes courants et littéraires en appliquant des critères d’appréciation (MELS, 2013)

Apprentissages

 

Cerner le contenu, reconnaitre les effets que le texte provoque chez soi, consolider, nuancer ou réviser ses réactions au texte (MELS, 2013) 

Déroulement :

Les deuxièmes moitiés de cours sont consacrées à l’étude des figures de style.

Cours 2

(8 mai au 12 juillet[5])

 

1. En plénière, le pédagogue annonce aux élèves que l’étude des figures de style permet de comprendre une dualité (naturel-surnaturel) dans Le Horla.

2. Individuellement, les élèves lisent l’extrait 1)[6]. L’enseignant demande aux élèves d’identifier les éléments qui relèvent du réel et de l’irréel et de trouver la figure de style utilisée.

 3. L’éducateur demande aux jeunes de partager leurs résultats. Il montre ensuite que Maupassant utilise la comparaison pour osciller entre le sens figuré et le sens propre : un état d’esprit, la désolation, devient une réalité causée par quelque chose (« comme si quelque malheur m’attendait chez moi »).

Cours 3

(14 juillet au 16 juillet)

 

1. En plénière, le maitre de classe enseigne l’hyperbole[7]. Ensuite, il fait lire l’extrait 2). Il mentionne que le passage contient deux figures de style, notamment celle étudiée. En dyades, les élèves doivent identifier les figures et leur effet respectif sur la compréhension de l’œuvre.

2. L’éducateur demande aux équipes de partager leurs résultats. Il les infirme ou les confirme afin de tirer la conclusion suivante : Maupassant a utilisé une fois de plus la comparaison pour osciller entre les sens propre et figuré (le sommeil est un bourreau) et il se sert de l’hyperbole pour décupler l’effet de peur chez le narrateur.

Cours 4

(19 juillet au 18 aout)

 

1. En plénière, le maitre de classe fait lire l’extrait 3). Il répète la démarche du cours 3 (point 1).

2. L’enseignant infirme ou confirme les résultats des dyades. Les équipes doivent comprendre que par la comparaison, l’interprétation oscille entre le réel et l’irréel. À ce sujet, le pédagogue propose une nouvelle avenue : le narrateur est-il fou ou la fleur a-t-elle été manipulée par un être invisible?

Cours 5

(19 aout au 10 septembre)

1. En plénière, le maitre de classe fait lire l’extrait 4). Il enseigne aux élèves l’antithèse. En répétant la démarche du cours 3 (point 1), l’éducateur montre que l’antithèse « frappe l’esprit à cause de l’effet de contraste » (Chartrand, 1999 : 363) entre le visible et l’invisible : « on y voyait comme en plein jour, et je ne vis pas dans ma glace! » (Maupassant, 1999 : 110).

 

 

 

 

Justification : Les figures de style

Afin que les élèves puissent comprendre des œuvres littéraires, ils doivent saisir que « ces textes “disent toujours autre chose (en plus, de différent) que [leur] sens manifeste, explicite de surface” » (Reuter, 1992). À ce sujet, l’un des procédés linguistiques à l’origine de l’interprétation polysémique est la figure de style. Subséquemment, l’apport de l’activité 3 est indéniable pour le développement de la compétence 1 Lire et apprécier des textes variés (MELS, 2013) et pour la pratique de la famille de situation Découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif (MELS, 2013). En regard de l’objectif de la séquence didactique, les apprentissages des deuxièmes moitiés des cours 2, 3, 4 et 5 s’articulent autour d’une progression spiralaire. Effectivement, au cours 2, l’enseignant débute par le réinvestissement des connaissances des adolescents à l’égard de la comparaison[8] dans le but d’introduire les jeunes à la présence de la dualité qui existe entre le réel et l’irréel dans Le Horla. En d’autres mots, l’enseignant mène les élèves à cerner le contenu (MELS, 2013) de l’œuvre par un procédé déjà connu, qui sert de tremplin à l’apprentissage d’autres figures de style. Au cours 3, les élèves peuvent immédiatement étudier l’extrait 2) en cherchant l’effet d’oscillation (naturel/surnaturel) créé par la comparaison; étant plus autonomes, les apprenants doivent reconnaitre le procédé linguistique par eux-mêmes. Dès lors, en comprenant de mieux en mieux le sens caché derrière les mots, le jeune lecteur en vient tranquillement à reconnaitre les effets que le texte provoque chez [lui] (MELS, 2013). De surcroit, dans cette même période, l’hyperbole — une figure de style à apprendre en quatrième secondaire (MELS, 2013) — est présentée aux élèves pour qu’ils comprennent son effet. Subséquemment, lors de la période 3, les élèves sont vraisemblablement familiers avec le problème de lecture. Appuyé par une démarche désormais coutumière chez les jeunes, le maitre de classe pousse leur réflexion sur la dualité plus loin : le narrateur peut-il être fou? De cette façon, l’éducateur touche concrètement au problème de lecture tout en permettant de consolider, [de] nuancer ou [de] réviser [l] es réactions au texte de l’adolescent. Enfin, au cours 5, le pédagogue réinvestit cette nouvelle vision de la nouvelle de Maupassant en enseignant une figure de style : l’antithèse. À l’instar de l’hyperbole, ce procédé langagier doit être, avec l’appui du maitre de classe, compris par les élèves de la seconde année du deuxième cycle (MELS, 2013).

Activité 4 : Les caractéristiques du fantastique (une période)

Compétences

Lire et apprécier des textes variés et Communiquer oralement selon des modalités variées

 (MELS, 2013)

Familles de situation

Découvrir des textes littéraires en explorant des textes de genre narratif

Découvrir des œuvres de création en ayant recours à l’écoute et Confronter et défendre ses idées en interagissant

(MELS, 2013)

Apprentissages

 Les régularités des genres fantastiques

Les étapes de la DADD

 

Cours 6 :

(étapes 1, 2, 3, 4 et 5)

 

Pour que les élèves trouvent les caractéristiques du genre, l’enseignant met en place une démarche active de découverte (DADD) :

1. Une brève mise en situation a lieu afin d’introduire le genre, de prouver sa pertinence, qui serait dans ce cas la remise en question des sens humains, et de montrer la place du courant fantastique dans la littérature occidentale.

2. Ensuite, les élèves observent le phénomène. Pour ce faire, ils lisent et écoutent une autre œuvre fantastique, une chanson de Michel Rivard popularisée par La bottine souriante : « Martin d’la chasse-galerie »[9]. Il s’agit d’une adaptation moderne du conte folklorique québécois d’Honoré Beaugrand, La chasse-galerie. Lors de cette étape de la DADD, les élèves, placés en équipes, ont à regrouper les éléments présents dans les textes du corpus qu’ils trouvent semblables et dissemblables, à « les classer en précisant les critères de classement choisis, [à] les comparer à d’autres, en recueillir de nouveaux [...] » (Chartrand, 1995 : 204).

3. Puis, les élèves formulent des hypothèses quant aux caractéristiques des genres fantastiques. Par la suite, ils les vérifient en les transposant dans la nouvelle lue antérieurement : Le Horla. En confirmant leurs hypothèses, les apprenants formulent les régularités propres aux textes du corpus en élaborant leur fiche critériée. Suite à cette activité, un retour en plénière est fait lors duquel les élèves partagent leurs découvertes. L’enseignant doit alors animer la discussion en plus de faire des liens entre les idées proposées par les équipes. Le maitre de classe termine la quatrième étape de la DADD en complétant la fiche critériée des élèves et en étayant ses propos avec les écrits scientifiques[10]. Par exemple, il pourrait définir le fantastique comme suit :

L’ambigüité se maintient jusqu’à la fin de l’aventure : réalité ou rêve? Vérité ou illusion? […] Celui qui perçoit l’évènement doit opter pour l’une des deux solutions possibles : ou bien il s’agit d’une illusion des sens, d’un produit de l’imagination et les lois du monde restent alors ce qu’elles sont; ou bien l’évènement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité […] (Todorov, 1970 : 29).

4. Puis, une phase d’exercisation se fait à l’aide d’un extrait du Horla : le 19 aout. Les élèves doivent reconnaitre la présence du réel et du surréel et justifier à l’oral pourquoi il peut à la fois s’agir, en se basant sur les découvertes faites lors des étapes antérieures de la DADD, de naturel ou de surnaturel.

5. Enfin, les élèves devront réinvestir leurs connaissances et leur compréhension en rédigeant, à leur manière, un extrait personnalisé du 19 aout dans lequel ils devront intégrer un évènement surnaturel (voir l’activité 5).

 

 

Justification des caractéristiques du fantastique :

Afin de résoudre le problème de lecture, élément essentiel à la compréhension de l’œuvre, les élèves doivent développer plusieurs savoirs et compétences pour qu’ils reconnaissent et maitrisent les caractéristiques propres aux genres fantastiques. Pour ce faire, l’enseignant a recourt à une démarche active de découverte (DADD) dans le but de « [faire] appel aux capacités d’observation, d’expérimentation, de raisonnement et d’argumentation des élèves » (Chartrand, 1995 : 203). Il est donc important de leur faire découvrir les outils qui sont spécifiques au genre, qui se « caractéris [e] d’un côté par sa structure ou sa construction, de l’autre par une configuration d’unités linguistiques » (Bronckart, Brain, Schneuwly, Pasquier et Davaud, 1985, dans Reuter, 2013). En somme, la DADD permet aux apprenants de mieux comprendre le fantastique et ils voient qu’il se manifeste sous plusieurs genres (nouvelle, chanson, etc.) En outre, l’action de définir le fantastique en groupe d’apprenants permet d’accroitre sa compréhension et sa maitrise. Ceci a pour but de mener le lecteur novice à se questionner à propos des choix faits par l’auteur afin de pouvoir interpréter l’œuvre à sa manière.

Les fonctions intralinguistiques du Horla ont plusieurs répercussions sur l’interprétation que peut en faire le lecteur. En effet, les sous-systèmes de temps verbaux, les modalisateurs et les « » topogrammes » », « qui incluent les moyens typographiques comme les paragraphes, les espaces, […] l’utilisation de la place sur la page […] » (Reuter, 2013) permettent de créer un effet de réel, qui s’oppose au surnaturel. Ainsi, les élèves comprennent l’effet de la narration au « je » et au passé et de la structure de l’œuvre (journal personnel), de sorte qu’ils peuvent réinvestir ces caractéristiques lors de l’activité d’écriture.

Afin que les élèves puissent comprendre la nouvelle de Maupassant et résoudre le problème  de lecture, il est indéniable qu’ils doivent comprendre que, pour qu’un texte soit fantastique, il est impossible de trancher entre le rationnel et l’irrationnel. Cette partie a notamment été abordée dans l’activité 3 et est explicitement définie dans la DADD. À l’aide de tous les outils qui sont mis à sa disposition, l’élève est en mesure de constater que c’est le fait qu’il y a la possibilité de choisir et d’hésiter entre le naturel et le surnaturel qui fait que l’œuvre est fantastique (Todorov, 1970).

 

 

Activité 5 : Écriture d’une péripétie (3 périodes)

Compétences

Écrire des textes variés (MELS, 2013)

Familles de situation

Créer en élaborant des textes « littéraires »

(MELS, 2013)

Apprentissages

Planification : analyser la situation de communication, déterminer sa démarche d’écriture, déterminer l’organisation de son texte, déterminer le point de vue, ajuster sa démarche.

Rédaction : faire une version provisoire, développer le contenu et organiser son texte.

Réécriture : reconsidérer le contenu par rapport à la tâche demandée.

Révision-correction : diversifier ses moyens de révision (MELS, 2013).

Cours 7 et 8 :

Consacrés à la planification et à la rédaction

Cours 9 :

Consacré aux commentaires entre pairs, à la réécriture et à la révision-correction.

Afin de réinvestir (sixième étape de la DADD) les connaissances liées aux genres fantastiques et aux figures de style, les élèves ont le mandat de rédiger une nouvelle péripétie, qui devra avoir lieu le 19 aout. Voici la consigne :

En lisant Le Horla de Guy de Maupassant, vous vous apercevez qu’il manque la deuxième date du 19 aout dans votre édition. Vous sentant inspiré, vous décidez de réécrire vous-même ce passage important. Afin que votre péripétie soit conforme à la nouvelle fantastique, vous devez décrire un évènement qui peut être à la fois interprété comme étant naturel ou surnaturel et qui met en scène le protagoniste principal et le Horla. Autrement dit, la péripétie doit être conforme à la fiche critériée élaborée en classe.

En outre, à l’instar de Maupassant et à la lumière d’une analyse stylistique du Horla, vous devez inclure au moins une fois les trois figures de style (hyperbole, comparaison et antithèse)  afin d’enrichir le style de votre texte. Ce dernier doit être d’une longueur de 500 mots et doit être remis par traitement de texte.

1. Les deux premières périodes sont réservées à la planification et à la mise en texte. Pour ce faire, les élèves doivent avoir accès à un ordinateur pour faciliter le déplacement d’énoncés et pour stimuler leur intérêt.

2. Une fois la rédaction du premier jet terminée, lors de la période suivante, en dyades, les élèves s’évaluent entre eux et doivent réécrire leur texte à partir des commentaires qu’ils ont reçus de leurs pairs. Les équipes sont proposées par l’enseignant afin d’équilibrer les forces. Pendant ce temps, le pédagogue circule dans le laboratoire informatique afin de répondre aux questions. Il a préalablement lu les textes des élèves, de sorte qu’il peut donner des commentaires individualisés par rapport à la structure, à la conformité au genre et aux figures de style. Il s’agit d’une évaluation formative faite à l’oral.

3. Au cours suivant, les apprenants remettent leur troisième jet, qui fera l’objet d’une évaluation sommative[11].

 

Justification de l’activité d’écriture :

En se terminant par une écriture fictionnelle et inventive, la séquence didactique prend tout son sens, dans l’optique où tous les éléments qui ont été abordés sont réinvestis. Il s’agit par le fait même de la dernière étape de la DADD, qui est souvent négligée en enseignement. C’est une activité plaisante aux yeux des élèves et elle permet d’intégrer leurs acquis par rapport aux caractéristiques de la nouvelle fantastique, à leur maitrise de l’écrit et au problème de lecture.

Le texte rédigé par les apprenants leur permet, de surcroit, d’être évalués de manière formative, par un pair et par l’enseignant, de sorte qu’ils peuvent profiter de ces rétroactions dans le but de travailler les éléments macrotextuels, ce qui arrive trop peu souvent dans classe de français. À cet effet, c’est l’enseignant qui choisit les équipes pour équilibrer les forces. Ainsi les plus faibles lisent les textes des plus forts en plus de pouvoir profiter de leur rétroaction. En outre, le didacticien Claude Simard soutient que l’écriture inventive et de fiction a d’autres objectifs. Par exemple, il dit qu’elle « développ [e] la motivation pour l’écriture, [...] ouvr [e] un espace privilégié permettant de libérer l’expression en français [...] et perme [t] de partager les textes écrits et de s’entraider par des retours et des commentaires sur l’effet des productions » (2010).

Les genres narratifs s’avèrent souvent fort appréciés par les jeunes. De plus, en leur faisant écrire une seule péripétie, il est possible de travailler le texte plus en profondeur, notamment sa structure, sa signification et son style. Somme toute, le fait de rédiger une partie de la nouvelle oblige les apprenants à maitriser le problème de lecture s’ils veulent que la dualité persiste.

Conclusion :

En conclusion, le but de la séquence didactique est de faire comprendre aux élèves le problème de lecture : le héros est-il fou ou vampirisé par le Horla? Afin d’atteindre ce but, les élèves réalisent des apprentissages relatifs au quatrième secondaire en plus de travailler les trois compétences prescrites par le Programme de formation. Le fait de cibler un problème permet de faire comprendre aux élèves que le lecteur expert est apte à cerner les difficultés, de sorte qu’il peut anticiper le contenu et faire une analyse plus approfondie de l’œuvre. Entre autres, c’est ce vers quoi tend la compétence 2 en français, Lire et apprécier des textes variés. En écriture, le récit d’invention développe la créativité des jeunes en plus de les initier à la réécriture, qui est très peu travaillée à l’école, souvent par manque de temps (Paradis, 2013). À l’oral, la compétence 3, sans être évaluée, est mobilisée à travers les multiples échanges verbaux, ce qui peut faire réaliser aux élèves l’importance de bien s’exprimer et de structurer ses idées afin de faire valoir ses arguments et de comprendre autrui.

 

Chartrand, S. — G., AUBIN, D., BLAIN, R. & SIMARD, C. (1999). Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui. Montréal : Graficor. 397 p.

Chartrand, S.-G. (1995). « Enseigner la grammaire autrement : animer une démarche active de découverte », Québec français, n° 99, p. 32-34.

Chartrand, S.-G., AUBIN, D., BLAIN, R. & SIMARD, C. (1999). Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui. Montréal : Graficor. 397 p.

Maupassant, G. (1999). Contes réalistes et contes fantastiques. Montréal : Édition Beauchemin. 238 p.

Falardeau, É. (2013). Planifier sa lecture. [En ligne] :
http://www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/fichiers/site_ens_francais/modules/document_section_fichier/fichier__8d0ad8e2269a__planifier.pdf

Falardeau, É. (2015) CRIFPE, Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, [En ligne] :

http://www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/grille_correction_custom/?type_doc=narratif

MELS. (2013). Programme de formation de l’école québécoise, Enseignement au secondaire, deuxième cycle. [En ligne] : http://urlz.fr/1HFv

MELS. (2013). Progression des apprentissages au secondaire. [En ligne] : http://www1.mels.gouv.qc.ca/progressionSecondaire/domaine_langues/FLE/index.asp?page=discours_explication

Howden, Jim, « La coopération à l’école : rêve ou réalité », Québec français, n° 135, 2004, p. 85-86. [En ligne] : http://id.erudit.org/iderudit/55559ac

Paradis, H. (2013). La réécriture, Correspondance, n° 18(3), p. 21-24.

Reuter, Y. (1992). « Enseigner la littérature? », Recherche, 16, 55-69.

Reuter, Y. (2013). Statut et usages de la notion de genre en didactique(s) : retour sur quelques propositions, Pratiques, n° 157/158, juin 2013, 153-163.

Rivard, M. (1994), « Martin d’la chasse-galerie ». [En ligne] : http://www.bottinesouriante.com/discogaphie-2683-fr.html

Sauvaire, M. (2013). Fiche critériée pour l’article de vulgarisation scientifique, Fondements didactiques et pratique de la production textuelle I Université Laval, Automne 2013.

Simard, C. Dufays, J.L., Dolz, J., Garcia-Debanc, C. (2010). « La littérature » Dans Didactique du français langue première. Bruxelles : De Boeck, 326-351.

Todorov, T. (1970). Introduction à la littérature fantastique. Éditions du Seuil, 184 p.

 

 

POUR PLANIFIER MA LECTURE[12]: Le Horla

1. Pourquoi est-ce que je lis ce texte?

 

 

 

2. J’observe ce qui entoure le texte et me pose la question suivante : de quoi ce texte parlera-t-il?

 

 

 

3. Au premier égard, que signifie le titre du texte selon moi?

 

 

 

4. Devrais-je faire un survol seulement du livre? Une lecture complète? Partielle?

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5. Je situe le texte dans son contexte de production :

a) Qui est l’auteur?

_____________________________________________

b) De quel genre de texte s’agit-il?

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c) Est-ce que je connais cet auteur? Ce genre de texte? Si oui, que connais-je?

 

 

 

c) Après une recherche internet, je rédige une courte présentation de l’auteur :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

d) Quelle est la maison d’édition? En quelle année a-t-elle publié le livre?

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e) Suite à ma recherche, en quelle année a été rédigée la première édition de l’œuvre?

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Texte narratif

 

1. Composante : Je construis du sens

 

 

1.3 Sous-composante : J’interprète un texte NARRATIF

 

 

 

1.3.1 J’ai reconnu l’attitude du narrateur par rapport aux personnages (ironie, critique, empathie, etc.) et au destinataire.


1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

 

1.3.2 J’ai dégagé la vision du monde du narrateur ainsi que ses prises de position (critiquer les acteurs d’un évènement historique, critiquer des valeurs sociales, etc.).


1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

 

1.3.3 J’ai reconnu les effets créés par les choix narratifs, la manière de raconter (présentation d’un personnage provoquant le rire, récit au présent de l’indicatif créant une impression d’actualité, etc.).


1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

 

1.3.4 J’ai dégagé les thèmes et les sous-thèmes en les reliant au sens général de l’œuvre (par exemple, lier les thèmes de la pauvreté et de l’alcoolisme aux luttes du personnage principal).


1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

 

1.3.5 J’ai mis en relation le titre, le thème et l’univers du récit pour construire du sens.


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1.3.6 J’ai dégagé l’intention de l’auteur (émouvoir, divertir, faire découvrir un pays, une époque, défendre une opinion politique, etc.) en m’appuyant sur des indices présents dans le texte.


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1.4 Sous-composante : Je réagis à un texte

 

 

 

1.4.1 J’ai reconnu les effets que le texte provoque chez moi en étant attentif aux idées et aux prises de position de l’auteur.


1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

1.4.2 J’ai reconnu les effets que le texte provoque chez moi en étant attentif aux               1  · 2  · 3  · 4

 

 

 

procédés d’écriture, au lexique et à la variété de langue.

 

 

 

1.4.3 J’ai expliqué et justifié mes réactions en établissant des ressemblances ou des différences entre la vision du monde proposée dans le texte et ma vision personnelle du monde.


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1.4.4 J’ai expliqué et justifié mes réactions en me référant à mes gouts, à mes champs d’intérêt et à mes connaissances et en effectuant des liens avec le texte.

 

© 2015, Érick Falardeau, CRIFPE, Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval

Cet outil pédagogique est protégé par la loi sur les droits d’auteur. Il peut cependant être utilisé à des fins éducatives. Nous vous prions d’en indiquer la source lors d’une éventuelle utilisation.


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1. Les figures de style

1.1. Savoirs à enseigner : les figures de style :

La comparaison est « une figure qui, à l’aide du mot comme ou d’une expression équivalente, rapproche deux mots désignant des réalités qui se ressemblent » (Chartrand, 1999).

L’antithèse est « une figure qui oppose deux contraires dans un même énoncé » (Chartrand, 2003).

L’hyperbole « est une figure qui consiste à exprimer une idée de façon exagérée » (Chartrand, 2003).

1.2. Analyse des extraits :

Légende : comparaison, hyperbole et antithèse.

 

Extrait 1 : « Je m’éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge. — Pourquoi? — Je descends le long de l’eau; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si quelque malheur m’attendait chez moi » (Maupassant, 1999 : 78)

 

Élément(s) réel(s)

Élément(s) irréel(s)

  • Les sentiments du narrateur (bonheur ou malheur);
  • L’action du héros, les lieux.
  • La source de la désolation du personnage l’attend chez lui;
  • Quelque chose (que réfère le pronom personnel « m’ » semble vampiriser le protagoniste.
 

 

Extrait 2 : « Puis, je me couche, et j’attends le sommeil comme on attendrait le bourreau. Je l’attends avec l’épouvante de sa venue; et mon cœur bat, et mes jambes frémissent; et tout mon corps tressaille dans la chaleur des draps, jusqu’au moment où je tombe tout à coup dans le repos, comme on tomberait pour s’y noyer, dans un gouffre d’eau stagnante. Je ne le sens pas venir, comme autrefois, ce sommeil perfide, caché près de moi, qui me guette, qui va me saisir par la tête, me fermer les yeux, m’anéantir » [Maupassant, 1999 : 80].

 

Élément [s] réel [s]

Élément [s] irréel [s]

  •  Le sommeil
  • La peur
  •  Le sommeil comme un bourreau [figuré], mais qui devient propre, capable « saisir par la tête ».
 

 

 

Extrait 4 : « Comme je m’arrêtais à regarder un géant des batailles, qui portait trois fleurs magnifiques, je vis, je vis distinctement, tout près de moi, la tige d’une des roses se plier, comme si une main l’eût cueillie! » ((Maupassant, 1999 : 98)

 

Élément(s) réel(s)

Élément(s) irréel(s)

  • Le narrateur fabule, il est devenu fou. Il s’imagine que la fleur s’envole.
  •  Un être invisible, mais physique (il a une main) terrorise le protagoniste
 

 

Extrait 4 : « Je me dressai, les mains tendues, en me tournant si vite que je faillis tomber. Et bien? … on y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans ma glace! … Elle était vide, claire, profonde, pleine de lumière! Mon image n’était pas dedans… et j’étais en face, moi! » (Maupassant, 1999 : 110)

Élément(s) réel(s)

Élément(s) irréel(s)

  • Le narrateur est trompé par ses sens.
  •  Un être invisible empêche le héros de se voir dans la glace.
 

 

 

 

 « Martin d’la chasse-galerie » de Michel Rivard

Vous connaissez l’histoire, nous bûchions au chantier
Loin de nos êtres chers, dix gars ben esseulés
Dans notre désespoir, le soir du jour de l’An
Nous avons fait, ciboère, un pacte avec Satan

Dans le ciel du pays, le canot fendit l’air
Et nous menant ravis, aux maisons de nos pères
Toute la nuit en famille nous pûmes rire et boire
Mais sans toucher aux filles, le diable veut rien savoir

C’est moé l’plus jeune des dix, dans ce canot maudit
Volant par maléfice, au-dessus de vos vies
Épargnez vos prières, mes parents, mes amis
Je suis un beau torvis, Martin d’la chasse-galerie


Mais moé toujours plus saoul, fantasque et fanfaron
Plus prime aux mauvais coups que mes vieux compagnons
Au moment des adieux, j’entraînai Marion
La plus belle des lieux, dans un baiser profond

C’est là qu’l’histoire se fucke, car le grand Lucifer
Pour comble de bad luck, checkait du haut des airs
Martin mon escogriffe, t’as voulu faire ton frais
Asteure on est kif-kif, vous en r’viendrez jamais

En nous voyant penauds, chuter jusqu’aux enfers
Dans notre maudit canot, l’bon Dieu était pas fier
Ma gang de sans-génie, l’Malin vous a pincé
Y m’reste qu’à vous souhaiter, une belle éternité

Quand même je s’rai bon diable, et au lieu d’en enfer
J’vous enverrai dans l’ciel, ça f'ra suer Lucifer
Mais c’est pas l’paradis, ce ciel dont je vous parle
C’est un p’tit peu plus gris, c’est l’ciel de Montréal

Voilà pourquoi bonnes genses, depuis ce jour fatal
Nous flottons en errance entre Longueuil et Laval
Condamnés pour toujours à contempler de haut
Vos peines et vos amours, vos chars et votre métro

Jeune fille au pas léger, flânant rue St-Denis
Si un jour entendez un sifflet impoli
Ne soyez pas rebelle, quelqu’un vous trouve jolie
Regardez vers le ciel, c’est Martin qui s’ennuie

C’est moé l’plus jeune des dix, dans ce canot maudit
Volant par maléfice, au-dessus de vos vies
Épargnez vos prières, mes parents, mes amis
Je suis un beau torvis, Martin d’la chasse-galerie

 

 

Fiche critériée pour Le Horla[13]

But du texte : raconter un phénomène fantastique dans le but de provoquer un questionnement entre la rationnel et l’inexplicable et de captiver le lecteur.

Opérations :

ce que je dois faire

Indices de réussite :

à quoi je vois que c’est fait

Narration 

— Narrateur personnage : au « je ».

— Accès aux pensées et aux sentiments du héros seulement.

— Au passé, dans un journal intime.

Thèmes

— Angoisse, folie, illusion, peur, étrange, double, invisible…

Organiser une péripétie

— Présence d’une date avant chaque péripétie.

— Séquences narratives dominantes.

— Irruption du surnaturel.

Présence du fantastique : remise en question du naturel

— Présence du surnaturel dans un univers conforme au nôtre, où tout est prévisible.

— Le doute doit être visible chez le narrateur et chez le lecteur.

— À la fin du récit, il est impossible de trancher entre le naturel et le surnaturel.

Utiliser des figures de style et un vocabulaire riche

— Le vocabulaire utilisé doit être choisi soigneusement et peut être issu du registre littéraire.

— Les figures de style font douter le lecteur quant à savoir si les évènements surnaturels le sont réellement.

Écrire dans un français correct

— Le texte respecte les règles de l’orthographe, de la syntaxe, de la ponctuation.

— Il progresse régulièrement et sans contradiction.

 

 

Critères d’évaluation

 

 

1. Adaptation du texte à la situation d’écriture (5 points)

  • Narration au je conforme à l’histoire racontée
  • Présence d’une péripétie : menace(s) et moyen(s)
  • Présence d’un évènement fantastique
  • Originalité et intérêt suscité

2. Les figures de style et niveau de langue (5 points)

  • Présence des trois figures de style (comparaison, hyperbole et antithèse)
  • Les figures de style ont l’effet d’ambigüité
  • Le niveau de langue est standard, voire soutenu
  • Les verbes sont accordés au participe passé et à l’imparfait

dans les séquences narratives

3. Cohérence du texte (5 points)

  • Respect des éléments du roman
  • L’ambigüité entre le naturel et le surnaturel persiste
  • Liens étroits entre les évènements racontés

4. Maitrise de la langue (5 points)

  • 0.5 point est enlevé par erreur : nombre d’erreurs ________

Légende

5— Manifestation d’une compétence marquée                        

4— Manifestation d’une compétence assurée                                 

3— Manifestation d’une compétence acceptable                                 Total :

2— Manifestation d’une compétence peu développée             

1— Manifestation d’une compétence très peu développée       

 



[1] Toutes les périodes sont d'une durée de 75 minutes.

[2] Voir annexe 1

[3] Toutes les dates sont inclusives

[4] Voir la grille de correction dans l’annexe 2

[5] Toutes les dates sont inclusives

[6] Voir l'annexe 3 pour consulter l'ensemble des extraits étudiés lors des cours 2, 3, 4, et 5 et des indications quant aux éléments à analyser dans ces passages

[7] Une définition des figures de styles à enseigner lors de l'activité 3 se trouve en annexe 3

[8] La comparaison, selon les prescriptions ministérielles, est maitrisée depuis la fin de la première secondaire (MELS, 2013).

[9] Voir l'annexe 4 pour les paroles de la chanson

[10] Voir l’annexe 5 pour la fiche critériée

[11] Voir annexe 6 pour la grille de correction

[12] Inspiré des fiches remises par Érick Falardeau, Didactique du français I : Lecture, Université Laval, Automne 2012.

[13] Inspiré de Marion Sauvaire en Fondements didactiques et pratique de la production textuelle I, Université Laval, Automne 2013


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