Nationalité de l'auteur : Française
Genre : Roman
Courant : Réalisme
Siècle : 19e siècle
Groupe d'âge visé : Premier cycle secondaire
Auteur de la séquence : Raphaël Caron et Marie-Noëlle Paradis
Date du dépôt : Hiver 2005
Pertinence du texte choisi pour un cours de deuxième secondaire
Le Tour du monde en 80 jours est un roman (plus précisément : un récit d’aventures) paru originellement sous la forme d’un feuilleton publié dans un journal en 1872, puis en livre l’année suivante. Considéré comme un classique de la littérature française, ce roman (genre littéraire étudié au cours du premier cycle du secondaire) comporte des éléments de géographie, une discipline à laquelle les élèves s’initient pendant le premier cycle.
Les problèmes à résoudre
Tout au long de cette séquence, nous mettrons l’accent sur deux problèmes de lecture en particulier.
-La compréhension d’un récit complexe par le vocabulaire
En raison de son sujet, le roman ici étudié contient un bon nombre de termes techniques et exotiques, les uns faisant référence aux différentes machines et moyens de transport utilisés, les autres décrivant les paysages des contrées parcourues. Il est intéressant pour les élèves de s’arrêter lors de leur lecture et de vérifier les référents de chacun de ces termes. Cette tâche est facilitée par le style d’écriture qui tend à « souffler » les réponses avec le contexte.
-La compréhension d’un récit complexe par le contenu
Dans cette séquence, nous invitons également les élèves à tracer par eux-mêmes le voyage des personnages principaux dans le temps et dans l’espace, thèmes omniprésents et d’une importance capitale dans l’ensemble de l’œuvre. C’est en étudiant le récit par ces deux axes que les élèves améliorent leur compréhension du roman.
Avant la lecture
Pour bien démarrer cette séquence, l’enseignant commence par présenter l’œuvre avec une brève description de l’auteur, Jules Verne. Il demande aux jeunes s’ils connaissent Jules Verne et ce qu’ils savent de lui. Il demande ensuite à un volontaire de chercher dans un dictionnaire des noms propres ce qui caractérise l’auteur et invite les jeunes à nommer ce qui les marque dans cette présentation. À l’aide de leurs réponses, il leur fait voir qu’en regardant les titres des œuvres de Jules Verne, on peut deviner qu’elles traitent beaucoup de géographie et d’histoire, deux disciplines qui ont pour objet d’étude l’espace et le temps. Il demande ensuite aux jeunes d’analyser le livre lui-même sans le lire. Les jeunes explorent la quatrième de couverture et tout ce qu’elle apporte comme information : collection, illustration, résumé, extrait, etc. Les jeunes sont invités à feuilleter le roman; ils s’aperçoivent alors qu’il y a des illustrations à l’intérieur, une section spéciale à la fin qui explique l’œuvre, etc. L’enseignant fait un bref rappel de certaines informations se rapportant au roman : date de parution, premier mode de parution (feuilleton), éditions subséquentes, etc.
Pendant la lecture
1re partie : Portrait de Phileas Fogg et introduction du glossaire
En lisant les deux premiers chapitres, les élèves sont déjà en mesure de tracer un portrait de Phileas Fogg et de Passepartout. Ils peuvent relever les principales caractéristiques physiques et psychologiques des deux hommes. Il est également possible pour les jeunes d’identifier la quête qui guide ces deux personnages.
Tout d’abord, l’enseignant demande aux élèves de garder des feuilles mobiles à portée de la main. Ces feuilles serviront à former leur glossaire de mots inconnus. La consigne est simple : dès que l’élève rencontre un nouveau mot dont il ne connaît pas le sens, il l’inscrit à son glossaire. En devoir, il doit trouver la signification de 4 de ces mots.
En classe : faire lire à haute voix le chapitre I et marquer des pauses à chaque paragraphe. Les élèves relèvent alors à main levée les principales caractéristiques de Fogg et les mots nouveaux. L’enseignant complète l’exercice en mettant l’accent sur le champ lexical du temps associé à Fogg, ainsi qu’en fournissant des informations supplémentaires sur l’origine possible de son nom. Pour ce qui est du chapitre II, on répète l’exercice précédent, mais, cette fois, les élèves tentent de décrire Passepartout. C’est également dans ce chapitre que les élèves peuvent déceler la quête. L’enseignant les questionne pour qu’ils comprennent que la quête a été facile à identifier, grâce aux exercices de planification de la lecture.
2e partie : Événements déclencheurs
Pour réaliser les exercices suivants, les élèves doivent avoir lu les chapitres III à VI. L’objectif ici est de repérer les événements qui donnent l’impulsion au récit. Pour aider les élèves, l’enseignant les questionne.
En plus du glossaire que les élèves continuent de remplir, deux nouveaux outils d’appropriation s’ajoutent à l’arsenal du fin lecteur.
Il s’agit, dans un premier temps, d’une grille représentant « l’itinéraire de voyage de Phileas Fogg ». Cet outil permet aux élèves de consigner les informations relatives à la progression du périple de Fogg en vue de mieux cerner la trame narrative. Il met en relief l’omniprésence des thèmes de l’espace et du temps dans le roman.
Les élèves sont appelés à remplir, au fur et à mesure qu’ils progressent dans leur lecture, les colonnes « Plan », « Réalité », « Avance / retard » et « Moyen de transport ». Le « Plan » correspond à l’horaire établi par le Morning Chronicle et cité par John Sullivan au chapitre III. Le champ « Réalité » représente ce qui se passe en temps réel durant le voyage de Fogg. « Avance / retard » correspond à la différence entre le « Plan » et la « Réalité ». Enfin, les élèves inscrivent dans la case « Moyens de transport » les véhicules utilisés dans le segment de voyage dont il est question.
« Le journal de bord de Passepartout » est un exercice d’écriture de résumés par lequel les élèves soulignent les points importants d’une péripétie en adoptant le point de vue du serviteur de Fogg.
L’enseignant présente le parcours de lecture suivant aux élèves en omettant toutefois de mentionner immédiatement les différentes péripéties :
Parcours de lecture
Bloc de lecture Chapitres à lire Péripéties
1 VII à XIV - L’enlèvement d’Aouda.
2 XV à XX - Le procès de Passepartout.
3 XXI à XXIII - Fix enivre Passepartout.
- Passepartout au cirque.
4 XXIV à XXVIII - Traversée du pont de Medicine Bow.
5 XXIX à XXXI - Attaque des Sioux.
- Course de traîneaux à voile.
6 XXXII à XXXIII - Manque de combustible à bord d’un bateau.
Ce parcours de lecture divise en six parties le déroulement de l’histoire. Pour chacune de ces parties, l’enseignant questionne les élèves sur les faits marquants. Ainsi, les jeunes établissent ce que sont les péripéties principales. Une fois ce travail fait, l’enseignant propose l’écriture du journal de Passepartout. Les élèves sont amenés à choisir une péripétie par bloc de lecture. Une fois la péripétie choisie, ils en rédigent un compte-rendu succinct d’une dizaine de lignes dans lequel ils adoptent le point de vue de Passepartout. De cette façon, les élèves font appel à leur créativité en s’inspirant de leur lecture pour créer des univers.
Toujours dans le but de parfaire leurs habiletés à comprendre et à interpréter un texte, les élèves sont ensuite amenés à reconnaître qu’il y a deux scènes qui répondent aux caractéristiques d’une situation finale dans le récit. Par cela, l’enseignant désire faire prendre conscience aux élèves de la multiplicité des schèmes narratifs.
L’enseignant questionne son groupe sur les caractéristiques de la situation finale d’un roman. Il demande ensuite aux élèves de lire les chapitres XXXIV et XXXV. Il interroge les jeunes sur la validité de ces chapitres comme situation finale. Ces chapitres pourraient bien constituer la fin de l’histoire. L’enseignant propose aux élèves de refaire la même activité avec les chapitres XXXVI et XXXVII. Ici, la réponse est évidente, puisqu’il s’agit véritablement de la situation finale.
Ainsi, l’hypothèse est démontrée : un roman peut contenir plusieurs séquences répondant aux critères d’une situation finale.
Après la lecture
Une fois le roman terminé, l’enseignant questionne les élèves pour vérifier s’ils saisissent bien l’ironie qui est exprimée par la situation finale, c’est-à-dire que le temps et le voyage, obsessions de Fogg tout au long du récit, deviennent secondaires lorsque l’histoire se termine, et ce, au profit de la morale humaine et des sentiments. Cette ironie s’observe de deux façons :
Premièrement, Fogg gagne quelque chose qu’il n’a jamais calculé. De surcroît, ce qu’il gagne, l’amour d’une femme, vaut pour lui plus cher que la mise de départ. S’il en arrive à ce résultat, c’est qu’il aura été victorieux dans une autre sphère de sa vie : sa sentimentalité. Deuxièmement, le montant gagné par Fogg équivaut à ce qu’il a dépensé. Il n’y a donc pas de gain monétaire.
Activité complémentaire : présentation de l’univers du roman
Pour s’assurer de la compréhension du roman par les jeunes, l’enseignant crée des équipes et les mandate de présenter à l’avant de la classe un aspect intéressant du roman. Voici quelques idées de projets :
-Explication à l’aide d’un globe terrestre ou d’une carte de l’itinéraire suivi par Fogg.
-Maquette expliquant le gain d’une journée réalisé par le gentleman à son insu.
-Exposé sur l’oubli de Fogg : comment se fait-il qu’il ait oublié un pareil détail, la journée « gagnée », lui qui était maniaque du temps?
-Reconstitutions théâtrales de scènes célèbres du roman.
-Présentation multimédia à propos des moyens de transport utilisés à l’époque.
-Etc.
Ces présentations demandant davantage de préparation, l’enseignant les annonce d’avance et s’assure de suivre les élèves dans le développement de leur projet de présentation. L’évaluation se fait par les pairs, selon des critères établis en classe par l’enseignant et le groupe.